La FAF dirigée par Kheïreddine Zetchi ne cesse de surprendre. Les premières nominations opérées à la tête de la DTN, avec le retour du vieux Fodil Tikanouine, et la barre technique des Verts, avec l'intronisation du «jeune» Espagnol Lucas Alcaraz, renseignent on ne peut mieux sur la manière de «communiquer» instaurée par la nouvelle équipe fédérale. Zetchi n'est pas connu pour être quelqu'un qui aime jouer au chat et à la souris. Ni avec ses anciens pairs des différentes divisions où son club, le PAC, a évolué, encore moins avec l'opinion publique représentée par les médias. Pourtant, depuis son élection à la présidence de la FAF, il semble bien que le patron du Paradou a opté pour de nouvelles formes de communication. Des approches qui rappellent bien le «système» mis en place par son prédécesseur par trop aphone quand il s'agit de communiquer sur les secrets de la fédération. Entre autres, la nomination d'un nouveau sélectionneur à propos duquel tout le monde savait qu'il était de nationalité espagnole mais dont pratiquement personne, même parmi les proches collaborateurs de Zetchi, ne connaissait l'identité. Si bien que les plus réputés médias ibériques, Marca, AS, Mundo Deportivo et Sport, avaient livré (pensaient-ils en exclusivité) dès mercredi matin le nom de celui qui dirigera l'équipe d'Algérie. Pour ces gazettes plutôt agiles à livrer les secrets des grandes écuries de la Liga et du football international, c'est l'ex-coach d'Osasuna, Joaquin Caparros qui a été choisi pour succéder à George Leekens. Pas un autre puisque la confirmation a été fournie par l'entourage de Caparros qui a même tenu à avancer le nom des adjoints qui vont l' accompagner dans son entreprise de redonner âme à l'équipe d'Algérie, en l'occurrence Luciano Martin Toscano comme entraîneur adjoint et Javier Minano Espin en tant que préparateur physique. Des affirmations qui n'ont pas laissé «insensible» la presse algérienne privée des canaux de communication habituels.Que s'est-il passé pour que l'identité du nouveau sélectionneur change d'un midi (mercredi) à un autre (jeudi) ? Un tel mystère n'a d'autres explications que l'hésitation du boss de la FAF à s'associer à des entraîneurs moyennement reconnus sur la place ibérique, ce qui pourrait lui valoir les «remontrances» des pouvoirs, le MJS en particulier, qui aspiraient à le voir recruter un entraîneur de renommée internationale. Peut-être bien qu'il (Zetchi, ndlr) espérait que le Barça limoge Luis Enrique au lendemain de la débâcle de la Juventus Arena pour sauter sur l'occasion ? Une «cerise sur le gâteau» L'agent espagnol qui avait dans son sac plusieurs noms d'entraîneurs libres ou en voie de l'être a certainement mis de l'eau à la bouche de Zetchi qui, dans l'attente d'une improbable séparation entre Enrique et le club de Bartomeu, se lançait à faire ses recherches sur Wikipédia pour mieux connaître son futur employé. Restons sur les deux postulants dont les noms revenaient le plus souvent depuis que Zetchi a engagé ses recherches. Sur un plan généalogique, Alcaraz, nom de famille catalan dérivé de l'arabe, signifie cerisier. Un fruit très prisé à telle enseigne que chez nous d'autres appellations, comme hab elmoulouk (le fruit des rois), lui ont été associées. Contrairement à Alcaraz, Caparros est, toujours selon Wikipédia, un nom de famille galicien qui a une signification moins affectueuse, plutôt repoussante puisqu'il s'agirait d'un sobriquet qui veut dire «forte tête» ou «tête rouge». Zetchi, chef d'entreprise reconnu, a-t-il cédé à ce jeu d'acronymes et de recherches généalogiques ? Son choix obéit certainement à d'autres considérations, la première étant de doter la sélection d'un entraîneur qui a, peut-être, un modeste palmarès mais de la jeunesse, une envie de prouver qu'il vaut mieux que Grenade, Recreativo Huelva et autre Levante. Des expériences malheureuses qui ont probablement forgé l'homme issu d'une école espagnole qui, à quelques exceptions, a prouvé qu'elle reste compétitive fournissant footballeurs et techniciens de haute valeur aux cinq continents. Ceux qui redoutent (déjà) l'échec d'une telle collaboration n'auront alors qu'à aiguiser leurs couteaux : Alcaraz (ou un autre) n'en sera pas comptable si les Verts ne réalisent pas le miracle de reverser le Nigeria et le Cameroun durant la suite des qualifications au Mondial-2018. L'objectif fixé par la FAF de Zetchi étant d'emmener la sélection en demi-finale de la prochaine CAN-2019 au Cameroun en mettant, si possible, un complément de zeste de cerise sur le gâteau. En l'occurrence permettre à Mahrez et compagnie d'offrir un visage plus radieux que celui présenté depuis la démission-limogeage de Christian Gourcuff.