En prenant la rocade Sidi-Bel-Abb�s-Tlemcen, et � une dizaine de kilom�tres � l'entr�e de la capitale des Zianides, sur le versant nord des cascades d'El-Ourit, un petit hameau nich� sur le flanc de la falaise, ne laisse personne indiff�rent au passage. Le nom de O�chba, ne vous dit certainement pas grand-chose, sauf peut-�tre l'effroyable souvenir d'un massacre qui a co�t� la vie � 15 jeunes de ce village il y a quelques ann�es. En effet, un groupe arm�, apr�s avoir occup� le village a fait irruption dans la mosqu�e tard, le soir et la suite on la conna�t. Mais depuis, les choses ont chang�. En souvenir de sa jeunesse assassin�e, les gens de O�chba ont d�cid� de riposter, ces braves paysans ont fait de ce pueblo un havre de paix. Depuis le drame, la population est devenue tr�s vigilante. Les patriotes ont fait de O�chba, une citadelle imprenable. Nul ne peut entrer ou quitter le village sans �tre rep�r�. Cette situation a encourag� les fuyards � revenir chez eux. Il suffit de visiter O�chba aujourd'hui, pour constater que la vie a repris ses droits. Pas une seule parcelle de terre n'est � l'abandon, tout est cultiv� avec des moyens traditionnels certes, mais le r�sultat est l�. Des gens viennent de loin pour s'approvisionner en l�gumes frais. O�chba, ressemble un peu � un village kabyle. En ce mois d'avril, la route entre Sidi-Bel-Abb�s et Tlemcen est plut�t d�serte. Les barrages dress�s � travers les 90 km qui s�parent la cit� des Zianides et celle de la Mekkara ont disparu et les gens peuvent circuler en toute s�curit�. Le tron�on A�n-Fezza- Lamorici�re (Ouled Mimoun), avait une triste r�putation, c'�tait le couloir de la mort, attaques terroristes et faux barrages pendant les ann�es 1994-95, ont fait de ces lieux un v�ritable traquenard. Le voyageur empruntait souvent la rocade en passant par O�chba, le trajet Sidi-Bel-Abb�s-Tlemcen, se fait pratiquement en une heure de route, mais il paraissait long pour les routiers qui s'aventurent audel� de 18 heures. Une fois arriv�s � O�chba, les visages se d�tendent. La peur dispara�t, � la vue de ces jeunes fellahs qui vous proposent leurs produits frais au bord de la route. En pourtant, on est encore loin de Tlemcen, la peur d'un faux barrage se dissipe, � un kilom�tre � la sortie de O�chba, le village de Saf-Saf est en vue, un autre barrage des forces de s�curit� vous rassure de l'�tat des lieux. La ville de Sidi-Boumedi�ne s'offre � vous. Sur le chemin de retour on ne peut pas s'emp�cher de rejeter un dernier regard sur l'h�ro�que O�chba en guise de respect et d'admiration. Au fait, si le nom de O�chba ne vous dit rien, les communistes fran�ais qui ont pris cause pour l'ind�pendance de l'Alg�rie dans cette r�gion de l'ouest en savent quelque chose. Un certain Benzine est aussi pass� par l�.