Après sa lourde défaite (3-0) face à l'USMA, le CAB est plus que jamais relégable et pointe à la quinzième place, à 4 points du premier non-relégable. Et le calendrier ne s'annonce guère favorable avec des duels face aux mal classés que sont le CSC, le DRBT ou le RCR. Mais son coach, Bouarara, qui est titulaire d'une licence d'anglais, garde un flegme très «british» et ne s'affole pas, car le maintien il y croit fortement, comme il le confirme dans cet entretien. Le Soir d'Algérie : Il y a trois semaines, vous avez accepté de driver le CAB qui est toujours relégable. Pour le goût du risque ? Abdelhalim Bouarara : Non, je suis un enfant de la ville de Batna et quand on m'a sollicité, je ne pouvais pas refuser, même si la mission s'annonce difficile et très délicate. Et après la défaite face à l'USMA, la mission devient presque impossible ? Mathématiquement, le CAB n'est pas encore relégué et, par conséquent, il reste six journées. Bien sûr, j'aurais aimé arriver dans de meilleures circonstances, mais il faut savoir que même si les enfants du club l'abandonnent, alors le CAB disparaîtra et amorcera une chute libre. Pour sauver le club, j'ai accepté et je crois en une vérité universelle ; en foot-ball, tout est possible ! Même si l'effectif batnéen est plutôt limité avec des joueurs qui sont loin d'être des «cracks» ? Oui, je dois reconnaître que ce sont des joueurs moyens. Et en plus, ils ne sont pas motivés du fait qu'ils ne sont pas payés depuis plusieurs mois... Le nouveau président a promis de régler ce problème financier. Moi, j'ai accepté le défi de sauver le club, à condition que la gestion et l'administration suivent. Et est-ce que vous considérez, aujourd'hui, qu'elles ont suivi ? Non, pas tellement. Les joueurs ne sont toujours pas payés mais ils me font confiance parce qu'ils savent que je ne triche pas. Lors de la prochaine journée, vous recevrez le MOB et en cas de victoire, vous pourriez vous rapprocher du DRBT et de Relizane qui ont de difficiles déplacements chez le MCA et l'USMBA. Cela veut dire que rien n'est encore joué et personnellement, j'ai déjà vécu ce genre de situation. est-ce que le CAB a vraiment sa place en Ligue 1 ? Le CAB a sa place en Ligue 1, mais au niveau de la gestion et des finances, je dirais non. Pour vous, si le CAB se trouve dans une telle situation aujourd'hui, c'est à cause de sa mauvaise gestion et non pas par la faute des joueurs ou du staff technique ? Oui, s'il y avait une meilleure gestion, le CAB serait mieux classé, c'est certain. L'ancien gestionnaire, c'est un certain Nezzar qui vient de déclarer qu'il était candidat à la présidence de la Ligue. Un commentaire ? Non, je n'ai aucun commentaire à faire sur sa décision. Lors de la saison 2008-2009, vous étiez entraîneur-adjoint au MCA qui est un très grand club et ensuite vous êtes allé driver des clubs de divisions inférieures comme Merouana et Touggourt. Pourquoi ? En 1993, j'ai obtenu une licence d'anglais, mais je voulais rester dans le monde du foot-ball d'autant plus que j'étais un ancien joueur international. J'étais en possession du premier degré d'entraîneur, puis l'ancien ministre des Sports, M. Yahia Guidoum, nous a imposé des études. En 2005, j'ai obtenu le 2e degré, mais en 2010, ce fut l'avènement du professionnalisme et on nous a sorti les diplômes CAF que l'on a délivrés aux gens de l'ISTS plutôt qu'aux anciens joueurs. Rien ne vous empêche de passer les diplômes CAF... Mais cela ne dépend pas de moi, mais de la fédération et on attend la convocation pour les stages CAF. Bientôt la fin de saison, vous y croyez au maintien ? À Batna, tout le monde sait que je ne suis pas responsable de la situation actuelle que vit le club. Je suis arrivé en pompier et je vais faire de mon mieux pour sauver l'équipe. Maintenant, si le maintien est assuré, tant mieux, car rien n'est perdu, sinon l'Histoire retiendra que je n'ai pas renié le CAB. Si vous obtenez tous les diplômes, quel est le grand club que vous aimeriez diriger ? Je ne sais pas, je ne peux pas prédire mon avenir. Pourquoi pas un retour au MCA, qui est un club à part ? Le problème du MCA, c'est qu'il y a beaucoup de comités parallèles. Il y a une direction officielle qui gère et vingt autres clandestines en attente de le voir se détruire. Il y a l'ESS dont le coach, Madoui, pourrait quitter le club pour s'occuper de l'EN A'. A Sétif, on me connaît bien, mais je ne suis pas du genre à solliciter les gens. D'ailleurs, je n'ai même pas d'agent. Ceci dit, j'aime bien la façon de gérer du président sétifien Hammar qui a fait confiance à un jeune coach algérien, Kheireddine Madoui, et qui ne s'immisce jamais dans les prérogatives du staff technique.