Il y a eu, finalement, moins de participation aux élections législatives de jeudi dernier contrairement à ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - C'est ce qui ressort des résultats provisoires rendus publics, avant-hier soir, par le Conseil constitutionnel dans l'attente, bien entendu, des résultats définitifs qu'il aura à arrêter d'ici une semaine, une fois les recours que les partis et des candidats indépendants s'apprêtent à déposer auprès de cette institution, dont le verdict est définitif. C'est ainsi que l'institution que préside Mourad Médelci a arrêté la participation à 35,37% puisque le nombre de votants est de 8 225 223, au lieu de 37,09% comme annoncé vendredi dernier par Noureddine Bédoui, avec revue, par ailleurs, à la baisse du nombre de bulletins nuls avec un chiffre de 1 757 043 alors que le ministère de l'Intérieur avait avancé celui de 2 109 917. Et à la faveur de ces résultats, toujours préliminaires du Conseil constitutionnel, le RND s'est vu octroyer trois sièges supplémentaires pour atteindre les 100 sièges contre 164 pour son frère ennemi, le FLN. Un surplus de sièges que le parti que dirige Ahmed Ouyahia a grignoté chez l'ANR (2) et le FNA de Moussa Touati (1) qui voit, ainsi, sa cagnotte d'un siège réduite complètement à néant. Pour le reste des « grands partis», pas de changements puisqu'ils sauvegardent les mêmes cagnottes en attendant le verdict définitif du Conseil consultatif, la semaine prochaine. La lecture de ces résultats fait ressortir que si le FLN perd en nombre de sièges, puisque passant de 221 en 2012 à 164 cette fois-ci, gagne, néanmoins, en électeurs puisqu'ils étaient, jeudi dernier, 356 958 nouveaux électeurs à lui accorder leurs faveurs. Une hausse double pour le RND qui augmente et sa cagnotte en termes de sièges de députés (100 contre 69 en 2012 et son électorat renforcé de pas moins de 440 503 électeurs (964 560 le 4 mai dernier contre 524 057 le 10 mai 2012). Au sein des partis périphériques du pouvoir, l'heure est relativement à la satisfaction même si deux d'entre eux, le MPA et le TAJ, ont vu grand avant de redescendre sur terre. Le parti de Amara Benyounès double ou presque sa cagnotte de 2012 puisque passant de 7 à 13 sièges de député (241 087 voix) avec, cependant, une nette amertume, celle de ne rien récolter dans la capitale pour la troisième fois de suite. Il en est de même de l'ANR qui, lui aussi, double le nombre de ses députés, passant de 3 à 6 (121 156). Quant au parti de Amar Ghoul, dont c'est la première participation électorale, il sort satisfait des 19 sièges glanés (270 112 voix). Tendance tout à fait contraire chez le camp démocratique qui subit, à l'occasion de ces élections, une véritable douche écossaise, avec une chute libre aussi bien en sièges parlementaire qu'au niveau de l'électorat. C'est ainsi que le FFS perd pas moins de 13 sièges puisque n'ayant glané que 14 contre 27 récoltés il y a cinq ans. Un recul également palpable en terme d'électorat puisque seulement 152 489 citoyens lui ont accordé leurs faveurs contre 188 275 en 2012. Et dire que le doyen des partis de l'opposition a eu, cette fois-ci, une plus large participation à l'opposé de son frère ennemi, le RCD, dont les «retrouvailles» avec le scrutin législatif, lui qui avait fait l'impasse sur le scrutin de mai 2012, semblent laborieuses avec dans son escarcelle parlementaire seulement neuf sièges, perdant ainsi dix sièges avec un rétrécissement de son électorat (65 841 électeurs). Il est vrai que le parti n'y a pris part qu'au niveau de 11 circonscriptions électorales. Il en est de même pour le PT qui se contente, cette fois-ci, de seulement 11 sièges contre 17 en 2012 avec, également, une régression dans l'électorat puisque passant de 283 585 en 2012 à 191 965 voix jeudi dernier. Pour le camp islamiste, c'est la poursuite de la déchéance avec, tous compartiments confondus, 50 sièges. Et les deux regroupements constitués (MSP-FC) et (Nahda-FJD-el Binaa) n'ont pas été pour améliorer leurs scores électoraux et laver ainsi l'affront de mai 2012 quand ils ont été ramassés à la petite cuillère. Le mouvement Islah et le FAN, qui ont préféré faire cavalier seul, faisant faux bond aux autres frères de la mouvance, ont payé cash leur stratégie puisque se contentant d'un seul siège chacun avec, cependant, pas moins de 77 290 voix et 49 413 voix respectivement. Leurs présidents n'ont pu, par-dessus tout, renouveler leurs bails parlementaires puisque recalés dans sa wilaya de résidence, Msila pour Fillali Ghouini et Alger pour Djamel Benabdeslam.