C'est un vrai signal d'alarme qu'a donn� M. Mitsuo Yoshida, expert � l'Agence japonaise de coop�ration internationale (JICA), sur le danger que repr�sente oued El-Harrach. Ce cours d'eau situ� � l'est de la capitale est sujet � une grave pollution � la fois urbaine et industrielle depuis plusieurs ann�es. Intervenant lors d'un s�minaire sur �la pollution et la protection de l'environnement en Alg�rie� organis� conjointement par la JICA, le minist�re de l'Am�nagement du territoire et de l'Environnement et l'Observatoire national de l'environnement et du d�veloppement durable (ONEDD) ouvert hier � l'h�tel Sofitel � Alger, l'expert japonais a pr�sent� les r�sultats pr�liminaires d'une �tude men�e depuis f�vrier 2003 par la JICA et l'ONEDD. Selon M. Yoshida, les analyses effectu�es sur plusieurs points de oued El Harrach ont conclu � la pr�sence de m�taux lourds potentiellement toxiques (mercure, chrome, cuivre, plomb, arsenic,…). �Les concentrations de mercure et de chrome d�passent largement les seuils tol�r�s�, a soulign� M. Yoshida pr�cisant dans ce sens que �le mercure est pr�sent � des taux inacceptables� entre 3 et 100 ppm. Celles-ci sont, d'apr�s les r�sultats de l'�tude, �trente fois sup�rieures aux normes admises par l'Organisation mondiale de la sant�. Pour d�montrer le degr� de toxicit� du mercure � long terme, l'expert de la JICA citera l'exemple de la baie de Minamata au Japon dont les eaux �taient contamin�es par les produits chimiques d�vers�s par une usine utilisant du mercure et qui a connu l'apparition de la maladie de Minamata ayant touch� pr�s de 12 000 personnes. Une pathologie neurologique grave et permanente due � l'intoxication aux compos�s de mercure et caract�ris�e par des paresth�sies p�riph�riques, une dysarthrie, une ataxie, une perte de la vision p�riph�rique et des malformations cong�nitales. Les premiers sympt�mes ont �t� diagnostiqu�s chez des p�cheurs se nourrissant de poissons 22 ans apr�s l'installation de cette usine. Les op�rations de d�pollution de la baie de Minamata ont co�t� pas moins de 500 millions de dollars et ont dur� une quinzaine d'ann�es. Actuellement, la zone est ferm�e et des filets emp�chant les poissons de s'approcher de la baie ont m�me �t� mis en place. Afin d'�viter le m�me sc�nario en Alg�rie, M. Yoshida a soulign� la n�cessit� de prendre en charge la question de la d�pollution de oued El-Harrach en entreprenant d'abord des analyses plus pouss�es sur les rejets industriels, sur les poissons de la baie d'Alger ainsi que le lancement de campagnes d'analyses �pid�miologiques en direction des travailleurs des unit�s industrielles situ�es le long de l'oued El-Harrach. Elles sont plus de 400 unit�s � d�verser directement ou indirectement leurs d�chets toxiques dans ce cours d'eau qui d�bouche dans la baie d'Alger.