C'est finalement Saïd Bouhadja qui succédera à Larbi Ould-Khelifa à la tête de l'Assemblée populaire nationale pour la huitième législature qui démarre demain, avec l'installation officielle des députés élus le 4 mai dernier. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Ce choix du président de la République de la candidature de cet ancien moudjahid de 79 ans, qui a piloté la liste du parti dans la wilaya de Skikda lors des dernières élections législatives, à la tête de la Chambre basse du Parlement, a été porté à la connaissance des nouveaux députés du FLN, 161, réunis, hier, à Alger, par le secrétaire général du parti. Il met également un terme aux nombreuses supputations quant au profil du futur troisième homme de l'Etat quand certains avançaient le nom de Hadj Laïb, élu à Batna, et celui de l'ancienne ministre des Relations avec le Parlement, Ghania Idalia, tête de liste du parti à Blida, ou encore Tahar Khaoua. Une candidature qui bénéficie du soutien du RND dont s'est d'ailleurs félicité Djamel Ould-Abbès dans un point de presse animé après ce conclave des nouveaux parlementaires du parti. «Je me réjouis de la directive du secrétaire général du RND à ses députés de soutenir le candidat du FLN à la présidence de l'APN sans qu'il sache de quel candidat il s'agit», affirmait-il, allusion à la consigne de Ahmed Ouyahia aux nouveaux députés du RND de voter en faveur du candidat du FLN à la présidence de la nouvelle Assemblée populaire nationale. Pas de conflit Ouyahia-Sellal Un secrétaire général du RND dont son homologue du FLN dément, par ailleurs, tout différend avec le Premier ministre autour des concertations au sujet du gouvernement post-élections législatives du 4 mai dernier. «Je connais Ahmed Ouyahia depuis 1993 avec qui j'ai travaillé au sein du gouvernement. Je le dis franchement : c'est un homme d'Etat. Dire qu'il a refusé de participer aux consultations est un mensonge. Aussi bien Abdelmalek Sellal que Ahmed Ouyahia ont la culture de l'Etat qui ne peut leur permettre d'en arriver à ce stade.» Et d'affirmer que «Sellal et Ouyahia se sont rencontrés assez longuement», démentant ainsi tout refus de ce dernier de se concerter avec le Premier ministre. Le secrétaire général du FLN a, par ailleurs, dit être «surpris» par le niet du MSP de faire partie du prochain gouvernement. Un refus qu'il dit également «regretter» lui qui soutient que le président de la République aurait aimé élargir la base du futur gouvernement au MSP, pour faire face ensemble aux défis économiques, sociaux et sécuritaires auxquels est confronté le pays d'autant plus que, selon lui, «il possède des compétences et beaucoup de cadres». Il fait part, dans ce sillage, de deux rencontres, une avec l'ancien président du mouvement islamiste Aboudjerra Soltani et la seconde remontant à trois mois de cela, avec Abderezzak Mokri en présence d'un ancien ministre du MSP. Ceci même si le secrétaire général du FLN précise que son parti et le RND ont près des deux tiers des membres de l'APN ce qui ne les contraint nullement à une alliance élargie. Les frondeurs se «trompent» Quant au nom du futur Premier ministre, Djamel Ould-Abbès soutient que le parti appuie le choix du président de la République qui a toutes les prérogatives en la matière. S'il reconduit Sellal, nous le soutiendrons», dit-il, avant de tomber à bras raccourcis sur les frondeurs qui viennent, une fois de plus, de se manifester, réclamant tout simplement sa tête. Pour lui, ces derniers «se trompent et pensent qu'il n'y a pas d'Etat», leur rappelant que «l'ère des pétitions est révolue au FLN». Et d'asséner, dans ce qui s'apparente à un défi à l'endroit de Mustapha Mazouzi et ses amis frondeurs : «Je partirai lorsque le Président mettra fin à mon mandat», leur conseillant de «se conformer aux statuts et au règlement intérieur du parti». Et de les interpeller, ironique : «Vous voulez des comptes, mais où étiez-vous lors de la campagne électorale ? Si vous avez des choses à dire, vous n'avez qu'à venir me voir au bureau ou les membres du bureau politique.»