�Je ne serai pas un trois quarts de pr�sident �, cette fameuse phrase lanc�e en avril 1999 par Abdelaziz Bouteflika, son auteur en fait carr�ment sa devise depuis. Et depuis le 8 avril 2004, la reconqu�te de ce �quart manquant� met l'Alg�rie dans le giron d'un r�gime �ultra-pr�sidentiel.� Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - �Je tiens de prime abord � remercier Son Excellence, Monsieur le pr�sident de la R�publique pour la confiance plac�e en moi.� Voil� comment l'actuel pr�sident de l'Assembl�e populaire nationale, Amar Sa�dani entamait son premier discours officiel, le jour de son �lection, pourtant, en remplacement � Karim Youn�s. Cette seule phrase de Sa�dani se suffit. Elle explique tout, en tout cas. Karim Youn�s, pr�sident �lu de l'APN depuis juin 2002 est proche de la b�te noire du cercle pr�sidentiel, Ali Benflis. Sa d�mission est donc �souhait�e� par Bouteflika qui le remplace par un proche � lui. Dans tous les pays du monde, ceux d�mocratiques en tout cas, les usages voudraient que celui qui gagne une �lection gouverne tandis que celui qui perd est, de fait, dans l'opposition. En l'esp�ce, Karim Youn�s aurait pu garder son poste de pr�sident de l'APN m�me apr�s le 8 avril. De m�me que Bouteflika aurait pu et en a la pr�rogative constitutionnelle, de dissoudre l'Assembl�e si la majorit� ne lui convenait pas, mais pas de susciter un �putsch� � la t�te de l'institution. Mais son app�tit pour le pouvoir absolu l'am�ne � mettre le paquet pour pouvoir contr�ler directement toutes les institutions et toutes les structures importantes du pays. C'est ainsi �galement qu'il se fait �lire pr�sident du Front le lib�ration nationale en f�vrier dernier. Un poste non pr�vu initialement par les statuts soumis � la base du parti lors des pr�paratifs du huiti�me congr�s bis. Un poste aussi qui fait de Bouteflika l'homme fort de l'ex-parti unique dans un pays o�, officiellement, le multipartisme est reconnu. Auparavant, c'est la toute puissante ANP qui a subi les r�pliques du 8 avril. L'�tat-major qui n'a pas �t� suivi par les autres segments de l'institution militaire dans son attitude de �neutralit� par rapport au rendez-vous du 8 avril, c'est-�-dire ne pas soutenir le candidat-pr�sident voit son chef, le g�n�ral de corps d'arm�e, Mohamed Lamari, c�der sa place � un proche � Abdelaziz Bouteflika, le g�n�ral major Ga�d Salah. Symbole m�me de la lutte antiterroriste et proche de Mohamed Lamari, le chef de la premi�re r�gion militaire, le g�n�ral major, Brahim Fodhil Ch�rif, sera lui, carr�ment limog�. Il faut dire que la mode, dans l'Alg�rie post 8 avril 2004 est � la �r�conciliation� et � l'�amnistie g�n�rale�. Un r�f�rendum sur �l'amnistie g�n�rale� est d'ailleurs annonc� par Bouteflika pour avant la fin de l'ann�e en cours. Un r�f�rendum qui sera, fort vraisemblablement coupl� de celui qui constitue l'ambition m�me de l'actuel patron d'El Mouradia, � savoir un r�f�rendum sur la �r�vision constitutionnelle�. Une r�vision qui lui permettrait de faire sauter le verrou de deux mandats seulement et, bien entendu, d'accomplir d�finitivement la conqu�te du fameux �quart de pr�sident manquant�...