Rebondissement au sujet des candidats exclus des épreuves du baccalauréat en raison du retard. Le Premier ministre a surpris, vendredi soir, avec son annonce d'organiser une session spéciale du bac au profit de ces candidats. Pourtant, le même jour, la première responsable du secteur affirmait une nouvelle fois que ces retardataires n'avaient aucun justificatif. Benghabrit qui a réussi ses premières épreuves décidera-t-elle de les repasser ou surprendra-t-elle à son tour en jetant l'éponge. Salima akkouche - Alger (Le Soir) - Les absents n'ont pas toujours tort finalement. Le président de la République vient en tout cas de donner raison aux candidats absents lors des épreuves du baccalauréat. Ces derniers viennent de bénéficier d'une deuxième chance. Abdelmadjid Tebboune a pris tout le monde au dépourvu en lançant, vendredi soir, à l'APN, que le Président a donné une instruction pour organiser une session spéciale du bac au profit des candidats exclus en raison du retard. Nouria Benghabrit devait tomber des nues, elle, qui s'est montrée intransigeante sur cette question. La semaine dernière, le ministère de l'Education était encore catégorique en déclarant qu'il n'y aura pas de clémence envers les candidats retardataires. La première responsable du secteur a rappelé encore, vendredi, en toute confiance, que ces derniers n'avaient aucun justificatif à présenter. D'autant que, expliquait-elle, la plupart des retards sont volontaires, provoqués dans le but de tricher. Des candidats attendent en dehors des centres d'examens la publication des sujets sur les réseaux sociaux. Le protocole était rigoureux, mais il s'impose, reconnaît-elle, dans le but de garantir l'égalité des chances entre candidats. Rien de sorcier pourtant, les épreuves débutaient à 9h, l'heure de l'ouverture des plis des sujets, et les candidats devaient être sur place entre 8h et 8h30. Pourtant, les retards ont été enregistrés même dans les épreuves de l'après-midi. Une poignée de candidats retardataires et pas la plupart, ont crié à l'injustice parce qu'ils étaient sommés d'arriver juste à l'heure pour leur examen. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement recule devant les caprices des élèves. Au début de l'année, la ministre de l'Education a annoncé que la réforme du bac sera appliquée cette année. Les élèves ont manifesté, et le bac en trois jours est, depuis, remis aux calendes grecques. En décembre dernier aussi, Benghabrit a décidé de réduire le nombre de jours des vacances d'hiver de 15 à 10 jours. Les élèves sont sortis dans la rue. A la dernière minute, ils ont bénéficié de 18 jours de vacances, et non pas seulement 15. Cet énième discrédit envers la ministre de l'Education pourrait être pour le secteur dans le cas où Benghabrit, qui a réussi à donner espoir aux parents d'élève en entamant la réforme du système éducatif, décidera de démissionner. D'ailleurs, sur les réseaux sociaux, les appels à ce sujet sont nombreux. Seule issue, estiment les commentaires, pour la ministre de l'Education de pouvoir garder sa crédibilité. Retardataires ou absentéistes ? La décision d'une session spéciale pour les retardataires était-elle mesurée ? Qui sont les candidats absents volontairement et qui sont les retardataires ? Difficile de le savoir, reconnaît le ministère de l'Education. Ce dernier a enregistré 10 156 absences auprès des candidats scolarisés soit un taux de 2,07% sur un nombre total de 491 765 candidats. Cependant, seulement 1 815 se sont déclarés comme étant des retardataires. Le nombre des absences auprès des candidats libres est de 92 671. Soit un taux de 34,22% sur un nombre total de 270 000 candidats. Comment se déroulera l'opération ? Techniquement, l'opération est très compliquée. Le recours aux sujets de substitution est impossible, les sujets étant déjà ouverts. Il faudra mobiliser une équipe pour au moins une vingtaine de jours pour préparer de nouveaux sujets, en isolement. Le ministère de l'Education s'apprête à organiser deux concours dont l'un le 29 juin et l'autre en juillet. Après ça, les enseignants devront partir en congé. Pourra-t-il les mobiliser une nouvelle fois pour la surveillance et la correction ? Plus de 2 500 centres d'examens ont été mobilisés pour ces épreuves. Le ministère de l'Education ne pourra pas ouvrir tous ces centres pour quelques candidats. Comment s'organisera le ministère de l'Education pour réunir ces candidats dispatchés ?