Le ministre de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a reçu, hier, le président du conseil de l'Ordre national des pharmaciens et le président du syndicat national algérien des pharmaciens d'officine, (Snapo). Cette rencontre intervient à la veille du débrayage annoncé par ce syndicat, pour ce mercredi. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le but de cette rencontre n'était pas, cependant, la grève des pharmaciens. Le département de Mokhtar Hasbellaoui a souligné que ces deux rencontres entrent dans le cadre du cycle de rencontres de prise de contact du ministre avec l'ensemble des partenaires sociaux. «Cette rencontre a été l'occasion de réaffirmer l'importance du dialogue responsable à tous les niveaux dans le cadre du renforcement et de l'amélioration des capacités de prise en charge de la santé publique. Dans ce cadre, les questions relatives au renforcement du rôle du pharmacien d'officine ont été abordées dans la mesure où ce dernier joue véritablement le rôle d'auxiliaire des pouvoirs publics dans la chaîne des soins», lit-on dans un communiqué rendu public par le ministère de la santé. Contacté par téléphone, Messaoud Belambri, président du Snapo, a indiqué que le syndicat a exprimé ses inquiétudes auprès du ministre de la santé par rapport à la décision de la caisse de sécurité sociale qui a décidé de supprimer les incitations accordées aux pharmaciens dans le cadre de la vente de produits pharmaceutiques fabriqués localement. Le Snapo a réitéré, dit-il, sa position de refus de cette décision et que «nous restons disposés au dialogue». Un problème qui ne relève pas, certes, du ministre de la santé. Toutefois, souligne, Belambri, «si cette décision est appliquée, c'est toute l'industrie pharmaceutique locale qui va souffrir». Puisque, poursuit-il, depuis la mise en œuvre de cette mesure d'incitation, en 2009, l'industrie pharmaceutique locale a connu un bond de 25 à 50%. Le syndicat qui a décidé d'une grève d'une demi-journée, ce mercredi, va se réunir aujourd'hui, avec les responsables de la Cnas et de la Casnos lors d'une ultime réunion de concertation pour trouver un terrain d'entente. Le Snapo se dit sceptique. Selon lui, la Cnas a reçu une instruction qui date de juin 2016 du ministre du travail pour supprimer ces incitations. La décision a été gelée à l'époque, face au refus des pharmaciens. Actuellement, affirme le président du Snapo, «la cnas a la ferme intention d'appliquer cette décision». Le syndicat demande de discuter «sans intermédiaires» avec le ministre du travail, qui a annoncé, samedi dernier, qu'aucune décision n'est encore prise pour la suppression des majorations accordées aux pharmaciens d'officine.