Sur les 1 368 marchés informels recensés à l'échelle nationale, 890 ont été éradiqués, soit 65,05% des sites existants. C'est le bilan établi par le ministère du Commerce et rendu public en fin de semaine dernière, et ce depuis le lancement de l'opération d‘assainissement en août 2012. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Selon la même source, le bilan arrêté au 25 mars dernier fait ressortir par ailleurs un nombre de 43 099 personnes ayant exercé dans ce circuit informel. Toutefois, sur l'ensemble de ces intervenants, 18 942 (44%) ont été réinsérés dans de nouveaux marchés de proximité «pour y exercer en toute légalité». Le bilan du département du commerce ne précise pas les secteurs d'activités de ce marché parallèle ou encore le taux de l'évasion fiscale enregistré depuis l'existence de ce phénomène. Pour rappel, dès août 2012, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui du Commerce avaient entamé une large opération de suppression de ces marchés qui génèrent des «pertes financières considérables à l'Etat en raison de l'évasion fiscale induite». Pour atténuer ce phénomène qui n'avait cessé de prendre de l'ampleur, le ministère du Commerce a lancé des programmes pour la réalisation de huit marchés de gros de fruits et légumes, de 291 marchés couverts et de 768 marchés de proximité et autres infrastructures. Parallèlement à cette opération d'éradication, le gouvernement a mis en place un ensemble de mesures et de dispositifs visant à inciter les opérateurs informels à s'insérer dans la sphère légale. En effet, ces mesures portent notamment sur l'amélioration du climat des affaires pour favoriser la création des petites et moyennes entreprises et faciliter l'insertion des jeunes diplômés. Le secteur de l'informel en Algérie représente environ 40% du Produit national brut (PNB), selon les estimations des autorités publiques. Cela dit, il reste des questions sans réponse quant aux résultats affichés depuis le lancement de cette opération. Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné et quelles ont été les failles de cette opération ? Il faut savoir, que l'enquête établie il y a deux années par l'ONS révèle que 80% des transactions commerciales se font sans aucune facture, 70 à 80% des transactions utilisent le cash comme moyen de payement, et les commerçants inscrits au Centre national du registre du commerce (CNRC), ne payent pas leurs cotisations à la Casnos. En effet, en plus du préjudice financier, le préjudice de santé et moral n'est pas des moindres. Par ailleurs, selon des experts, instituer de nouvelles formes d'emplois et diversifier le statut du salarié aidera à lutter contre le travail au noir et contre le chômage, ce qui permettra de récupérer les travailleurs activant dans le secteur informel. «Cette démarche inclusive de l'offre de travail permettra de lutter contre le travail informel qui est générateur d'injustice sociale et de précarité de tous genres, à condition de fluidifier les recrutements», a-t-on encore précisé.