C'est ce soir que prendra fin le marché estival des transferts en Algérie. Un mercato entamé avant les délais réglementaires par l'USM Alger qui avait recruté l'attaquant algérien du Nacional Madeira (Portugal), Hamzaoui, et qui devrait s'accélérer durant les dernières heures avant la clôture de la période estivale de recrutement. Quoi de neuf dans le championnat national dit «professionnel» mis à part les palabres inter-structures, le marché de dupes et (déjà) les mises de fin de fonctions ? Les deux ligues professionnelles entameront leur septième saison dans un peu plus de trois semaines et les trente-deux pensionnaires ont, bon gré mal gré, toujours tendance à «fonctionner» très au-dessus de leurs moyens. Pour preuve, un mercato durant lequel les «pauvres», à l'exemple de l'USMH, ont mis le paquet pour renforcer leurs écuries en s'attachant les services d'une dizaine de nouveaux joueurs. Bien plus qu'une opération de lifting, certains clubs ont précipité la saignée au sein de leur effectif. La JSK, le MCO, l'USMH, l'OM, l'USMBA, le CRB, le MCA, et même le champion sortant, l'ESS, ont vidé de leur substance la composante du dernier exercice. Si cette «purge» s'explique pour les équipes qui ont pataugé lors de la saison 2016-2017, le relooking observé chez le tiercé gagnant (ESS, MCA et USMA) du défunt championnat n'a pas de sens, encore moins un fondement stratégique dans les soi-disant projets sportifs mis en place par les staffs dirigeants de ces trois ténors du football national. L'un d'eux, le Mouloudia d'Alger pour ne pas le nommer, a opéré le grand et inexplicable toilettage. La Sonatrach, bailleur de fonds et fournisseur de personnels dirigeants, a décidé de jeter un coup dans la fourmilière en sacrifiant le DGS (Omar Ghrib), l'ensemble des staffs (technique, administratif et médical) et une partie de l'effectif de la saison dernière. Pour une équipe qui a, certes, raté tous ses objectifs de l'exercice écoulé, mais qui prépare (avec beaucoup de retard) la suite de l'épreuve continentale avec des «pigistes», il fallait oser une telle «pagaille» ! Sans entraîneur en chef, le Doyen se fait même «petit» face à des joueurs (locaux et étrangers) qui imposent leur desiderata pour rempiler, venir ou partir à l'amiable. N'est-ce pas un déshonneur que de supplier un footballeur subsaharien au CV quasi vierge de porter l'étendard des Vert et Rouge alors que lui et son agent ont déjà la tête chez le frère-ennemi ? Kaci Saïd Kamel, le successeur du fantasque Omar Ghrib, qui va d'échec en échec, a-t-il besoin de se faire «pincer» pour comprendre que c'est le Mouloudia qui fait la notoriété de ceux qui s'engagent sous sa bannière et pas le contraire ? Que penser alors de la «chekchouka kabyle» concoctée par Moh-Chérif Hannachi qui débarque sa paire d'entraîneurs-sauveurs au bout d'un premier stage tenu à Tikjda que l'entraîneur en chef, Mourad Rahmouni, a qualifié «de grande réussite» ? Le chairman de la JSK qui fêtera cette année ses 24 ans à la présidence est un spécialiste des limogeages impromptus, le bourreau des entraîneurs. MCH a même labélisé le «crime organisé» envers les coopérants techniques, locaux ou étrangers, des Canaris en étant derrière la mise de fin de fonction de plus d'une cinquantaine d'entraîneurs depuis qu'il a pris la succession du trio Baris- Yousfi- Iboud lesquels (réunis) n'ont occupé la présidence du club kabyle qu'une petite année, après feu Bousaâd Benkaci. Hannachi, quinzième président depuis la création de la JSK, en 1946, semble «jouir» de cette frénétique machine à bouffer entraîneurs, joueurs et membres de bureau. Ses détracteurs et opposants n'arrivent pas expliquer ses esquives répétées quand il est demandé de passer le témoin. Et le boss de la JSK n'est qu'un «spécimen» du désordre organique de la pyramide du football en Algérie à travers laquelle tout le monde trouve son compte. Des présidents qui défient les lois du «système» et des règles de la dépense, les entraîneurs en déphasage avec les principes du fair-play et de la morale sportive, un personnel médical qui ferme l'œil sur le b.a.-ba du serment d'Hippocrate et, surtout, des pratiquants pompeusement appelés footballeurs qui surenchérissent sur, en dehors des terrains, le jeu à onze en Algérie ne peuvent que brimer ses adeptes. Sevrés de spectacle, ces derniers n'ont d'autre salut que de réagir par l'abstention ou la violence.