Le football algérien n'y arrive plus. Et cette année 2017 se termine comme elle avait commencé, par un échec. Après les Verts lors de la CAN du Gabon, le MCA en quarts de finale de la coupe de la CAF, c'est à l'USMA de mordre la poussière lors de l'avant-dernière étape de la plus prestigieuse des compétitions gérées par la CAF. L'équipe de Soustara, battue samedi soir à Casablanca par le WAC, n'honorera pas sa seconde finale en trois saisons. Une élimination, logique mais qui fait mal. Drôlement mal tant les joueurs de Paul Put ont pensé avoir tout entrepris pour passer l'écueil des Casaouis et ce, malgré le semi-échec concédé à Alger face à Ammouta et se élèves. Dans un temple de Casablanca plein à craquer, les Algériens ont manqué d'un brin de chance, de lucidité, pour triompher devant un adversaire «très prenable» de l'avis de tous. Comme le MC Alger, face au Club Africain de Tunis dans l'autre épreuve africaine, les Rouge et Noir ont fait preuve d'une volonté décuplée mais furent malheureusement trahis et par le manque de fraîcheur physique et de rythme et par l'arbitrage vicieux du Sénégalais Malang Diedhiou. Dur de se faire éjecter d'un circuit que les Algérois pensaient bien connaitre, eux qui avaient bien fait le travail depuis le coup de starter de cette 21e édition face à des calibres bien plus affûtés comme le Ahli Tripoli ou le Zamalek ou des adversaires contrecarrés au prix de farouches batailles et de longs et pénibles déplacements à l'exemple de Caps United et Ferroviario Beira. Si l'USMA quitte la présente édition de la LDC elle ne doit pourtant s'en prendre qu'à elle-même. Comme le Mouloudia d'Alger, l'USMA a mal géré son intersaison avec un recrutement soporifique sans grande utilité pour une équipe qui en avait grand besoin d'un renfort de qualité. Les arrivées de Hamzaoui, Sidibé, Chita, Yaya et autre Cherifi n'ont pas apporté le «plus» attendu et par le Belge Put et les fans du club de Soustara. L'effectif en place a été surdimensionné mais surtout surexploité durant la seconde moitié de la saison 2016-2017, durant laquelle l'équipe a concouru sur trois tableaux (championnat, coupe et LDC) avec un effectif décimé (une dizaine de joueurs parmi lesquels Benkhemassa, Khoualed, Beldjilali et Ziri ont manqué au groupe en raison de blessures). Paul Put recruté il y a un peu moins d'une année (il devrait la boucler le 30 octobre prochain) en lieu et place du Français Jean-Michel Cavalli avait très peu de pièces de rechange, sinon des solutions intermédiaires qui ont rarement convaincu à l'exemple de Bellahcène, Bourenane, Benkablia et autre Yaïche. Put, seul responsable ? Il est évident que sur le plan technique les Rouge et Noir n'ont pas été bons depuis le lancement de la nouvelle saison, avec seulement une victoire (face au Paradou AC) en huit (8) sorties officielles (quatre en championnat et quatre en ligue des champions) et un total/buts de six (6) réalisations inscrites et neuf (9) encaissées. Sur les six réalisations marquées, deux sont l'œuvre de défenseurs (Meftah face au PAC et Abdellaoui contre le WAC), les seuls attaquants à se montrer incisifs sont Hamzaoui, Meziane et Derfalou. Et ce dernier, blessé chez les Verts qui préparaient le déplacement à Yaoundé, a dû disputer le match «retour» face au WAC sans la moindre minute depuis le match «aller» joué le 29 septembre. En trois semaines, les capés de Paul Put ont travaillé les aspects technico-tactiques sans se tester véritablement. Les matchs d'application face à la réserve du club et au Hydra AC ne sont pas de nature à offrir une opposition sérieuse aux Usmistes. Il faudrait aussi signaler que la préparation de l'équipe pour cette seconde manche a été perturbée par les stages de l'EN A et celle dite EN A'. En trois semaines, Put a été privé d'une partie de son effectif (Benguit, Meziane, Derfalou, Benkhemassa, Chafaï, Hamzaoui et Abdellaoui) pendant une dizaine de jours (stages des A du 2 au 7 octobre et celui des locaux du 7 au 11 octobre). Autant d'«ingrédients» qui ont «façonné» négativement la riposte des Usmistes en cette soirée casablancaise du 21 octobre. Difficile d'admettre qu'un adversaire évoluant en infériorité numérique à partir de la 56' du jeu puisse résister à un ensemble, au complet, déterminé à refaire son retard et dont le coach a mis en œuvre toutes ses cartouches offensives pour atteindre le but du Wydad (l'USMA a terminé les 20 dernières minutes avec six éléments à vocation offensive (Yaya, Sayoud, Beldjilali, Meziane, Derfalou et Hamzaoui) et a obtenu le but de l'honneur grâce à un défenseur (Abdellaoui) venu prêter main forte à ses attaquants.