Le directeur des relations de travail au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, affirme qu'après plusieurs mois de protestations des enseignants, le secteur de l'éducation nationale se retrouve aujourd'hui, dans une situation d'impasse. Selon lui, les enseignants grévistes risquent des conséquences négatives sur leur parcours professionnel. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Intervenant jeudi dernier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, Rabah Mekhazni assure que son département favorise le dialogue social. «Le ministère du Travail n'est pas dans une position d'affrontement. Il favorise la concertation, le dialogue et le règlement de tous les conflits de travail en milieu de travail. Il respecte les partenaires sociaux et il est à l'écoute des organisations syndicales des travailleurs et des employeurs», précise-t-il. Comme preuve, il cite la tenue de 21 tripartites et de 14 bipartites consacrées à la concertation entre les partenaires sociaux sur des sujets économiques et sociaux. «Notre mission est d'éclairer tous les partenaires sociaux de la législation du travail et des procédures en matière de règlement des conflits collectifs. Nous sommes aussi garants de la liberté syndicale et du droit d'exercice de grève», ajoute-t-il. Evoquant le mouvement de protestation qui touche le secteur de l'éducation nationale depuis novembre dernier, le directeur des relations de travail au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, souligne que lors d'une rencontre avec le syndicat en question, le ministre du Travail lui-même a insisté sur le respect de la loi notamment le respect des procédures de recours à la grève et des décisions de justice qui ont été rendues. Il rappelle, à cet effet, que quatre décisions de justice ont déclaré la grève du Cnapeste comme illégale et ordonnent la reprise du travail «sans entrave de la liberté de travail des travailleurs remplaçants». «L'organisation syndicale et les participants à ce mouvement de grève doivent appliquer cette décision sans pour autant négliger les revendications socioprofessionnelles qui peuvent être légitimes», dit-il. Côté de l'employeur, il précise que l'application de la décision de justice est d'engager des procédures disciplinaires pour abandon de poste pour les grévistes qui ont participé à une grève concertée mais considérée comme illégale. «Aujourd'hui, nous sommes dans une situation d'impasse dans le secteur de l'éducation nationale qui engendrera des conséquences négatives sur le parcours professionnel des enseignants», dit-il encore. Une réflexion pour revoir la représentativité des syndicats S'agissant du paysage syndical en Algérie, Rabah Mekhazni indique que 102 organisations syndicales sont recensées dont 66 organisations de travailleurs salariés et 36 organisations d'employeurs. «Les 66 organisations comptent 35 organisations concentrées uniquement dans la Fonction publique soit un taux de 53% principalement dans le secteur de l'éducation nationale (13 organisations) et celui de la santé (15 organisations), et 35 organisations concentrées dans le secteur économique dont 9 dans le secteur des transports», détaille-t-il. Il affirme qu'à travers ses fédérations, l'UGTA est représentative puisqu'elle touche l'ensemble des secteurs d'activité. Contrairement aux organisations syndicales autonomes qui, elles, n'ont pas une représentativité à l'échelle nationale. «Leur statut couvre une seule catégorie et parfois certaines organisations couvrent un seul secteur d'activité», explique-t-il encore. Le directeur des relations de travail annonce que son département a justement engagé une réflexion par rapport à l'encadrement du mécanisme de représentativité. Selon lui, il est question de revoir les règles de la représentativité nationale et de «donner ainsi, la chance à d'autres organisations syndicales autonomes pour qu'elles deviennent des organisations syndicales représentativités au niveau national». Cette démarche, précise-t-il, est inscrite dans le projet du code du travail.