Le projet de loi de finances pour 2018 a été présenté, hier, au Conseil de la nation par le ministre des Finances Abderrahmane Raouya. Il prévoit une hausse des dépenses de plus de 1500 milliards DZD (13 milliards USD) comparativement à 2017 et un déficit de plus de 1900 milliards DZD (17 milliards USD). Hier, au Conseil de la nation, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya a indiqué dans sa présentation du projet de loi de finances pour 2018 que les dépenses globales devront atteindre près de 8 700 milliards DZD (+21,3% comparativement à 2017) contre 6 700 milliards DZD de recettes, ce qui fait un déficit de l'ordre de 1 900 milliards DZD, soit près de 17 milliards de dollars américains (USD) suivant le taux de change moyen du dinar face au billet vert adopté comme base de calcul dans l'élaboration du budget et qui est de 115 DZD pour un USD. Le ministre des Finances a déclaré par ailleurs que le gouvernement table sur une inflation contenue dans les limites de 4,3% en moyenne pour la période 2018-2020 (5,5% en 2018 avant de baisser à 3,5% en 2020), sur une croissance de 4% en 2018 qui évoluera crescendo (4,2% en 2019 et 4,6% en 2020), d'une réduction du déficit de la balance des paiements à -3,4 milliards USD en 2020 (-12,5 en 2018). Des prévisions, a-t-il ajouté, faites sur la base d'un prix du baril de pétrole oscillant entre 50 et 55 USD sur la période indiquée. Abderrahmane Raouya a ainsi souligné que le gouvernement prévoit une augmentation des recettes des exportations des hydrocarbures qui, selon lui, devront passer de 33,6 milliards USD en 2018 à 39,6 milliards USD en 2020. Quant aux importations, elles baisseront selon de 43,6 milliards USD en 2018 à 40,9 milliards USD en 2020. Ce faisant, le Fonds de régulation des recettes (FRR) enregistrera un solde positif de 276,4 milliards DZD (2,4 milliards USD) à la fin 2020. La fiscalité ordinaire (+9,8% en 2018 comparativement à 2017) augmentera de 10% en moyenne sur la même période. Pour faire face aux dépenses, le gouvernement a augmenté plusieurs taxes et instauré de nouveaux impôts : «La taxe sur les produits pétroliers (TPP) applicable sur les carburants sera augmentée de 5 DZD/litre pour l'essence et de 2 DZD/litre pour le gasoil ; le tarif de la taxe additionnelle sur les produits tabagiques a été fixé à 21 DZD/paquet ; une taxe de domiciliation bancaire sur les opérations d'importation est instaurée pour un taux de 1% du montant de l'importation, et ce, pour toute demande de domiciliation d'une opération d'importation de marchandises, sans que le montant ne soit inférieur à 100 000 DZD ; une pénalité de 5% de la valeur vénale du foncier sera payée par tout bénéficiaire de terrain à vocation industrielle mis sur le marché par voie de cession par des organismes publics ou par voie de concession par les Domaines, dans le cas où il demeure inexploité pour une période supérieure à trois ans.» Il convient enfin de souligner que le projet de loi de finances pour 2018 autorise le gouvernement à procéder à des opérations d'émissions souveraines de titres, à moyen et long terme, pour financer la construction d'infrastructures ou des équipements publics marchands de l'Etat. Globalement, le rapport préliminaire sur le projet de loi en question, lu par Abdelhak Kazi-Tani, rapporteur de la commission des affaires économiques et du budget du Conseil de la nation, a été, globalement, favorable aux propositions du gouvernement. Les interventions des membres du Conseil de la nation ont, pour la plupart, porté sur des problèmes spécifiques à leurs wilayas d'origine comme Abbès Bouamama de Illizi qui a fait un réquisitoire contre le wali de cette wilaya.