Hier à Annaba, sous la présidence de Abdelmadjid Sidi Saïd et des membres du secrétariat national, des unions locales UGTA et quelque 700 délégués représentant les travailleurs de la wilaya de Annaba, s'est tenu le 12e congrès de l'Union de wilaya UGTA. Rarement congrès local n'a attiré autant de syndicalistes locaux de la base au sommet de la hiérarchie Ugétiste que l'on qualifie de première force ouvrière du monde du travail en Algérie. Tout avait été préparé pour faire de cette rencontre un tremplin pour le renouveau du syndicalisme non seulement dans la wilaya mais aussi à travers le pays. Les acteurs locaux ont exploité la présence de la majorité des cadres de la centrale syndicale pour annoncer la couleur. A l'exemple de la désignation par consensus de Kamel Fritah à la tête de l'Union de wilaya UGTA de Annaba. Il s'agissait d'un préalable au discours que devait prononcer le patron de la centrale syndicale. Ce dernier s'est voulu offensif en pointant du doigt ceux qu'il a estimés des agents perturbateurs au sein de sa structure. Les qualificatifs qu'il a utilisés ont été véritablement durs. «Opportunistes, renégats, déstabilisateurs, prétentieux...» Il est allé plus loin en pointant un doigt accusateur sur ceux qu'il a qualifiés de comploteurs : «Ils ont voulu créer un empire syndical basé sur l'héritage de père en fils et membres de la même famille. Cela est inconcevable au regard des principes qui doivent animer le comportement de tout syndicaliste. C'est pourquoi nous avons pris la décision d'écarter tous ceux qui ont gravement dévié», a-t-il affirmé, oubliant que lui-même est à la tête de l'UGTA depuis plus de 21 ans. L'accusation était dirigée sur Mohamed Tayeb Hmarnia sans le nommer. Ce dernier était son compagnon de route durant des années. Il fut aussi le secrétaire national chargé de l'organique et occupait parallèlement le poste de SG de l'Union de wilaya UGTA Annaba ; dans cette wilaya, Hmarnia avait à ses côtés plusieurs membres de sa famille dont un frère, des neveux, et deux de ses fils dont différentes structures syndicales à travers des postes dans des entreprises étatiques. «Dorénavant, quiconque entreprendrait une démarche similaire, sera exclu. Je combattrais quiconque le ferait. Nous devons aussi supprimer la peur qui anime chaque syndicaliste à l'approche de la centrale syndicale. Nous devons respecter le choix fait par l'urne ou par consensus des travailleurs. Personnellement, je suis pour tout syndicaliste issu de la base et qui travaille en collégialité», a martelé le SG de l'UGTA. Il devait s'attarder sur d'autres aspects du syndicalisme en Algérie. Parlant de la passerelle générationnelle, il a affirmé que chaque syndicaliste doit se prévaloir de l'expérience de ceux qui l'ont devancé dans cette fonction de défendre les droits des travailleurs. Il passera sans transition au soutien de la centrale syndicale exprimé maintes fois au président de la République. «Notre soutien au président de la République est spontané. Nous respectons quiconque fait du bien à notre pays, nous sommes fiers de dire que l'UGTA apporte son soutien au président de la République Abdelaziz Bouteflika. C'est un ancien moudjahid qui a servi le pays. Il est derrière le règlement de la dette de plusieurs dizaines de milliards de dollars et a permis la réhabilitation du complexe sidérurgique d'El-Hadjar pour un milliard de dollars.»