C'est par l'adoption de la liste des membres de la Commission exécutive nationale (CEN), que les travaux du 12e Congrès national de l'UGTA ont pris fin hier dans la matinée. Composé de 187 membres, le «parlement» de l'UGTA est représentatif de l'ensemble des structures horizontales et verticales, soit les unions de wilayas et les fédérations. Abder Bettache - Alger (Le Soir) La première observation qui se dégage à la lecture de la composante de la commission exécutive nationale de l'UGTA est relative à la moyenne d'âge de ses membres. Ces derniers ont, dans leur majorité, dépassé largement l'âge de la soixantaine, ce qui présage un vieillissement de la composante du futur secrétariat national. Une approche qui s'inscrit à contre sens des «aspirations» affichées quelques mois avant la tenue du congrès par le secrétaire général sortant. Abdelmadjid Sidi Saïd, plébiscité pour un troisième mandat à la tête de l'UGTA avait déclaré il y a peu de temps que «l'UGTA inscrit sa stratégie dans une perspective du rajeunissement de ses structures». Or, la réalité est toute autre. Seconde remarque : les membres de la CEN sont, dans leur majorité, responsables de structures syndicales et ce, qu'elles soient verticales ou horizontales, ce qui constitue en soit une contradiction. Le cumul des postes exécutifs au sein de l'UGTA avait suscité de tout temps des conflits d'intérêt. Enfin la troisième remarque réside dans le fait que les membres du secrétariat sortant ont d'ores et déjà affiché leur ambition de postuler pour un autre mandat au sein du secrétariat à l'exception d'Abdelkader Malki. Ce dernier, qui est considéré comme le doyen de l'UGTA a annoncé officiellement son retrait de toute responsabilité au sein de la centrale syndicale. Il n'en demeure pas moins que la particularité de cette CEN de l'UGTA issue du 12e congrès réside dans «l'intégration» surprise du chef du parti majoritaire, le FLN, M. Amar Saâdani. Question : le secrétaire général de l'ex-parti unique ambitionne-t-il éventuellement d'être à la tête de l'UGTA dans le cas où.. ? Une question qui reste entièrement posée, lui qui avait occupé jusque là tous les postes de responsabilités. Cela dit, dans son allocution à la clôture du Congrès, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a souligné que la centrale syndicale «demeure fière et convaincue de la mission qui lui incombe et reste déterminée à contribuer efficacement à la sauvegarde de la paix et la stabilité de l'Algérie et au développement de son économie ». Il a réitéré que l'UGTA «est une organisation syndicale au service de la République algérienne qui œuvre aux côtés des travailleurs algériens», ajoutant que sa composante comporte des «hommes et des femmes animés d'une ferme volonté et d'une détermination pour bâtir la Nation». M. Sidi Saïd a saisi cette occasion pour renouveler la reconnaissance et la gratitude de l'UGTA au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour toutes les décisions qu'il a prises au profit des travailleurs algériens. Il a, par ailleurs, salué la jeunesse algérienne «qui n'a pas cédé aux chants des sirènes au moment des révoltes populaires observées dans certains pays au nom du "printemps arabe"», affirmant que cette jeunesse «a fait preuve de conscience et de maturité». Ceci étant, la dernière étape tant attendue pour clore définitivement les assises du 12e congrès est celle du 25 janvier prochain. C'est ce jour que seront connus au suffrage universel les membres du secrétariat national.