Nous sommes de nouveau à la page ! Dans le domaine du cinéma, l'événement cette année 2017 est certainement la programmation des films hollywoodiens en Algérie, pratiquement à leur sortie aux Etats-Unis. Ainsi, les cinéphiles algérois ont, par exemple, vu «Ça» de Andrés Muschietti et pourront aujourd'hui voir le dernier Star Wars à la salle Ibn-Zeydoun de Riadh-el-Feth à Alger. Ainsi, grâce à «la magie» du numérique qui dispense des lourdes bobines de films, les salles de cinéma algéroises (Riadh-el-Feth, Ibn-Khaldoun...) disposant d'un DCP (Digital cinéma package) sont désormais sur la même longueur d'onde qu'Hollywood, la toujours capitale du cinéma mondiale. L'actualité cinématographique de cette année qui s'achèvera dans quelques jours a été marquée par les Journées du cinéma russe à la Cinémathèque d'Alger l'été dernier et qui avaient connu un franc succès populaire. Tout dernièrement (début décembre 2017), la 8e édition du Festival international du film d'Alger (Fica), dédié au film engagé, a fait l'événement à la salle El-Mougar et à la Cinémathèque d'Alger, avant de consacrer le film documentaire Kemtiyu Cheikh Anta Diop du Sénégalais Ousmane William Mbaye et le long-métrage de fiction United Kingdom de la Britannique Amma Asante. Il n'y a pas de vrai cinéma sans production locale ! Des œuvres, la plupart réalisées par des «nongradés » mais certainement des futures «étoiles», ont crevé l'écran en 2017. En attendant les hirondelles, le premier long-métrage de Karim Moussaoui, est le film qui a le plus fait parler de lui, avec sa sélection dans la section «Un certain regard» à la 70e édition du Festival de Cannes. Cette coproduction franco-algérienne a également été projetée en compétition au «LatinArab » de Buenos Aires (Argentine) ou encore dans des festivals français dédiés au film arabe. Grâce à ce film, Karim Moussaoui a remporté le Wihr d'Or du Festival d'Oran du film arabe, avant de se voir attribuer le prix du meilleur montage aux Journées cinématographiques de Carthage en Tunis, puis le Prix spécial du jury du 8e Fica à Alger. Dans la catégorie du court-métrage, «Le voyage de Keltoum » de Anis Djaâd aura été très en vue cette année avec des sélections au Burkina Faso, en Italie, au Maroc, en France, en Egypte, en Inde et en Tunisie, avant de décrocher des prix décernés en Irak et au Sénégal. Avec ses deux productions, Rêveries de l'acteur solitaire et Hizam, Hamid Benamra, un réalisateur atypique, a lui aussi représenté le cinéma algérien dans plusieurs manifestations, en Europe et dans des pays arabes. Les bienheureux, le premier long-métrage de Sofia Djama, a été projeté pour sa première mondiale à la 74e Mostra de Venise où cette fiction a reçu le Prix de la meilleure actrice décerné à la jeune Lina Khoudri qui a reçu, pour sa prestation, de nombreux éloges de la presse spécialisée en Europe. Ce film a également été présenté en France et en Belgique, avant d'être primé au Festival du film de Dubaï où Jusqu'à la fin des temps, premier long-métrage de Yasmine Chouikh, était aussi en compétition, après sa projection en première mondiale à Dubaï. La réalisatrice algérienne Rayhana Obermeyer a également fait l'actualité cinématographique avec son premier film intitulé A mon âge je me cache pour fumer qui a été projeté à plusieurs festivals en Europe, avant de décrocher le Grand Prix et le Prix de la critique au Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles. Farah Abada, qui fait son entrée dans le monde du septième art avec un court-métrage Je suis là, a été primée en France et au Maroc. Le «ténor» Merzak Allouache a lui aussi pris part à plusieurs festival—section documentaire —en Egypte, en Suède, en France, et au Danemark avec Enquête aux paradis. Ce réalisateur prolifique, grand habitué des rendez-vous cinématographiques, a reçu le Prix Fipa d'Or du Festival international des programmes audiovisuels ainsi que le Prix indépendant du jury œcuménique à Berlin à l'issue de sa participation à la Berlinale. D'autres œuvres de fiction ont été produites en 2017 en Algérie, notamment Nous n'étions pas des héros de Nasredine Gunnifi, El Achiq de Ammar Si Fodhil, Ben Badis du réalisateur Bassil Khatib ou encore Augustin, le fils de ses larmes, réalisé par l'Egyptien Samir Seif, sans qu'aucune d'elles réussisse à s'imposer dans les manifestations cinématographiques internationales. 2017, une année mi-figue, mi-raisin ?