Fin de parcours. La saison 2004/2005 a �t� conclue comme elle a �t� engag�e. Par un �chec. Des �checs. Apr�s le coup du Gabon qui ruinera les "envies" alg�riennes d'�tre en Allemagne, le football alg�rien a conclu sa saison par un fiasco en s�rie. L'USM Alger qui domine le championnat depuis voil� une d�cennie et qui a atteint par trois fois le carr� d'as en C1 et C3 (Coupe des coupes africaine aujourd'hui fusionn�e avec l'ex-C2), est revers�e, au seuil du rattrapage, en Coupe de la Conf�d�ration. La JS Kabylie, triple vainqueur de la Coupe de la CAF, est �limin�e d�s l'entame de son parcours par les modestes Guin�ens de Fello Stars, le MC Oran a jou� un tour aux novices marocains de Khouribga avant d'�chouer face aux "bleus" de Bamboutos M'bouda du Cameroun, et enfin, le MC Alger qui, pour sa premi�re exp�rience, il est vrai, en Coupe arabe des champions (o� il a �t� invit�) quitte la comp�tition sur un go�t d'inachev�. Autant de contre-performances, en plus de celles de l'ES S�tif et du NA Hussein-Dey, �limin�s en tour de poules de la Coupe arabe, qui sont venus confirmer l'incomp�titivit� de nos footballeurs � des �chelles o� jadis l'Alg�rie �tait tant redout�e ou � d�faut fortement appr�ci�e et respect�e. La doctrine de l'�chec Quand les deux pr�sidents respectifs de la FAF et de la LNF abordaient, dans un point de presse tenu au Sheraton, le calendrier de la saison 2004- 2005 et les objectifs que le football alg�rien devrait atteindre, bon nombre de confr�res avaient na�vement cru que l'exercice en cours allait �tre celui de la renaissance du football alg�rien et son retour en puissance sur la sc�ne internationale. Il est vrai que l'�pop�e de Sousse et les espoirs qu'elle a g�n�r�s cachaient mal les insuffisances d'une pratique b�tie sur la force de l'argent et le monopole doctrinal. En ce sens que les clubs les plus friqu�s avaient toute latitude de ramasser dans l'assiette des clubs pauvres et que la pens�e unique f�d�rale tol�rait mal les contradictions d'un d�bat jamais engag� sur la place publique par des pr�sidents de clubs, sinon aucun, avaient le coup de remettre en cause la d�marche �dict�e par une f�d�ration qui pensait disposer d'une charte de r�surrection et qui, maladroitement ? (maladivement) avait du mal � cacher ses �checs pass�s et � venir. La politique d'entrisme mise en œuvre par l'instance f�d�rale semblait �tre, au d�part, une mission quasi impossible comparativement � celle consistant en le red�ploiement d'une discipline o� structuration, infrastructurisation et moralisation faisaient partie de ces t�ches dont la FAF avait des certitudes quant � leur r�alisation. Sans �tre � court d'id�e, la FAF semblait plut�t nerveuse et agit�e lorsque, le sujet "finance" est abord�. La f�d�ration �lue en 2001 est tout compte fait, celle qui a le plus r�ussi � renflouer les caisses de la tr�sorerie f�d�rale. La manne apport�e par le g�ant d�fait Khalifa, et plus d'une quinzaine de sponsors a permis � la FAF de mieux respirer "pas plus", r�plique-t-on du c�t� de Dely-Ibrahim. Le plus grand b�n�ficiaire aura �t� la s�lection A, mais surtout la FAF elle-m�me � travers une appropriation du si�ge et le lancement d'un certain nombre de ligues � travers les quatre zones du pays. Mais, l'argent manque toujours et la respiration est artificielle. Les pouvoirs publics y sont, toujours selon la version de la FAF, pour quelque chose. Bien de projets y sont gel�s ou carr�ment abandonn�s. Le centre des �quipes nationales de Sidi-Moussa �tant l'un des principaux projets morts-n�s. Que dire alors de ces centres r�gionaux de formation qui ne forment que lorsqu'une mission d'Alger est sur place, � Ouargla et m�me � quelques kilom�tres du si�ge de la FAF, � A�n-Benian. Pendant ce temps, les s�lections de jeunes trinquent, et la vitrine constitu�e par un club Alg�rie � pr�dominance "made in" donne l'image d'une demoiselle qui, en abusant de maquillage, met � mal sa beaut� naturelle... Ann�e charni�re, ann�e charg�e Mais, en fait, peut-on accuser une partie et fermer l'œil sur les m�faits des autres pour expliciter, sinon justifier, la saison "� blanc" du football alg�rien ? Aussi, en plus d'une f�d�ration, qui abordait la derni�re ann�e de son mandat plut�t "int�ress�e" par l'am�lioration de son look sur les plans r�gional et continental (UAFA et CAF), il y a eu cette ligue nationale de football (LNF) qui, malgr� les assurances de son pr�sident, continue � "jongler" avec les calendriers qui ne pouvaient, toutes comp�titions confondues, d�passer la cinquantaine de matches pour le club qui aurait atteint un stade tr�s avanc� dans toutes les �preuves pour lesquelles il s'est engag�. Et nous citerons le Mouloudia d'Alger qui, outre les 30 journ�es de Championnat national aura disput� 10 matches de Coupe arabe et quatre autres en Coupe d'Alg�rie. Avec plus de r�ussite (qualification aux finales de la Coupe d'Alg�rie et celle de la Champions League arabe), les Mouloud�ens n'avaient � jouer durant les 88 journ�es (le chiffre a �t� donn� par Mecherara) peuvent �tre retenues pour l'organisation des matches, que 48 rencontres. Et pourtant, alors que la fin de la saison est annonc�e pour fin mai, d�but juin, le MCA a rat� tous ses objectifs pour des raisons entre autres, de calendrier. Chaque fois que les Vert et Rouge �taient sur une courbe ascendante, surgit une cassure due soit � un report soit � une programmation rapproch�e. L'USM Alger, champion virtuel, a connu une situation inverse, � savoir un probl�me de calendrier qui privera les hommes de Menad de la comp�tition pendant trois semaines avant leur rendezvous contre les Egyptiens du Ahly. Cela s'est pay� cash, de surcro�t sur une pelouse synth�tique, l'autre aberration de notre football. Faut-il, par ailleurs, "amnistier" les dirigeants des clubs, tous les clubs, de leur forfait envers une pratique o� ils ont tellement pris sans en avoir offert les miettes. Un club comme la JSK qui a d�bours� des milliards pour recruter des joueurs inactifs ou en fin de carri�re, avait-il le droit de rater ses objectifs : �limination d�s le 1er tour en Coupe d'Alg�rie et en Coupe d'Afrique et un titre perdu � quelque huit (8) rounds du terme du championnat. Bien entendu, le cas des Kabyles n'est pas exclusif dans la mesure o� les 3/4 de la composante de l'�lite sont concern�s par cette gabegie. Ils avaient, au moins cette manie d'ex�cuter les techniciens au bout de quelques matches. Dans cette sauce typiquement alg�rienne, les menus sont �labor�s et am�lior�s � la t�te du client et suivant les saisons. Surtout quand la plan�te foot "chauffe". Le sport-roi est un spectacle rythm�. Ce n'est pas seulement 22 joueurs qui tentent de monopoliser le cuir pour en faire l'usage recherch�, c'est surtout un arbitre, des officiels, des supporters et des... coulisses, c'est quand une partie de ce monde ne trouve pas son compte que le cuir chauffe. Sans jeu de mots. M. B. � Le constat des techniciens Les trois repr�sentants alg�riens en comp�tition internationale de football, l'USM Alger et le MC Oran en coupe africaine et le MC Alger en Ligue des champions arabes, ont tous �t� �limin�s ce week-end dans leurs �preuves respectives, une �limination jug�e logique par des techniciens. Ces techniciens alg�riens ont relev� aussi bien le "manque de rigueur" que "l'insuffisance de moyens de travail" chez le footballeur alg�rien. Le constat est amer, estime-t-on dans les milieux sportifs, d'autant plus que la qualification �tait tout � fait dans les cordes du Mouloudia d'Oran en Coupe de la CAF et � un degr� moindre du MCA et de l'USMA en Ligue des champions. Dans la prestigieuse comp�tition africaine, l'USMA a �t� "sortie" logiquement par le Ahly du Caire, une formation �gyptienne de "gros calibre", de surcro�t plusieurs fois championne d'Afrique. La d�faite de l'Aller (1-0), subie � Alger, avait s�rieusement compromis les chances du repr�sentant alg�rien dont le sursaut d'orgueil au match retour s'est av�r� insuffisant (2-2 au Caire). L'USMA pourra cependant se consoler, puisqu'elle sera revers�e dans l'�preuve de la coupe de la CAF, conform�ment aux nouveaux r�glements de la comp�tition. Le repr�sentant alg�rien en coupe de la CAF, le MCO, a lui aussi connu la m�me m�saventure que l'USMA. Sa victoire �triqu�e � Oran (2-1) face aux Camerounais de Bamboutos lui a jou� un mauvais tour. A Douala, les Oranais ont tenu le coup, avant d'encaisser, � cinq minutes de la fin, un but sur penalty, synonyme d'�limination. En revanche, le MCA, pourtant mal en point actuellement, a �tonn� tout son monde, en r�alisant un match �pique en Arabie Saoudite face au Ahly Djeddah, le champion d'Asie. Vainqueurs 1-0 � l'aller, les co�quipiers de Ameur Benali ont rat� d'un cheveu la qualification aux demi-finales, apr�s avoir conc�d� un but dans les derni�res minutes de la partie. Apr�s les prolongations, les Mouloud�ens se sont inclin�s aux tirs aux buts (5-4). Ces �liminations sont logiques, aux yeux de Abdellah M�cheri, l'actuel entra�neur du GC Mascara et qui poss�de une exp�rience non n�gligeable en tant que coach dans les comp�titions continentales. "M�me si le joueur alg�rien est p�tri de qualit�s, on ne peut lui exiger de rivaliser avec des joueurs, qui poss�dent en plus des qualit�s, des moyens de travail sup�rieures" a pr�cis� M. M�cheri. Ex-entra�neur du MCO et du MCA, Mecheri estime que le joueur alg�rien "manque de maturit�" ce qui explique ses �checs successifs devant des �quipes coriaces. "Nos clubs passent g�n�ralement les premiers tours, mais ils �chouent devant des clubs plus aguerris lors des tours avanc�s. Le manque de professionnalisme chez nos joueurs fait qu'ils ratent beaucoup d'occasions � domicile et payent cela "cash" cela lors des matches retour", estime le technicien. Il d�plore par ailleurs l'absence d'une politique sportive nationale claire. "Lors de la reforme sportive nationale, le sport alg�rien dont le football a fait de bons r�sultats, gr�ce � une politique claire et les moyens mis � la disposition du sport. L'absence d'une politique sportive a fait que le sport est en nette r�gression en Alg�rie", ajoute M. M�cheri. De son c�t�, l'entra�neur de l'US Biskra Abdelkrim Bira partage le m�me avis, en imputant les pi�tres r�sultats des clubs alg�riens au manque de maturit� chez le joueur alg�rien en premier lieu. "Le joueur qui n'arrive pas � g�rer les rencontres et rate des occasions nettes de scorer, ne peut pr�tendre � rivaliser avec des joueurs professionnels comme ceux du Ahly (Egypte) ou de l'Ittihad Djeddah (Arabie Saoudite)", fait remarquer le technicien. M. Bira ajoute que le joueur alg�rien "poss�de des qualit�s indiscutables, mais son manque de professionnalisme lui fait d�faut � chaque fois qu'il rencontre des joueurs professionnels". Par ailleurs, le football alg�rien ne produit plus des joueurs qui �mergent du lot, comme c'�tait le cas dans le pass�, selon l'ex entra�neur de l'ES S�tif et du WA Tlemcen. "La formation au niveau des clubs est � revoir, a-t-il enfin estim�, car le produit alg�rien est en dessous de ce qui est produit sur les plans africains et arabe". � C'est toujours la m�me chanson Comme il fallait s'y attendre, l'USMA a rejoint la JSK dans le lot des �limin�s du premier tour de la Champions League. Ce n'est pas une surprise car un championnat "taiwan" ne peut qu'engendrer une impuissance � se hisser parmi les meilleurs. N. Sa�di avait d�clar� qu'aucune formation alg�rienne n'�tait en mesure de remporter la plus prestigieuse des coupes africaines, et l'histoire et la r�alit� lui donnent raison. Mais le cas des Usmistes est d�solant car, depuis plus d'une d�cennie, les Rouge et Noir participent r�guli�rement aux joutes continentales sans pour autant s'inscrire sur le podium final. Apr�s chaque �limination, les dirigeants r�p�tent qu'ils sauront tirer les le�ons des �checs mais force est de constater qu'ils n'ont pas su mettre tous les atouts de leur c�t� et qu'� chaque fois ils r�p�tent plut�t les m�mes erreurs. Par exemple, pour cette saison, ils ont encore c�d� � la mauvaise manie de changer d'entra�neur. Bien que l'USMA avait sept points d'avance sur son poursuivant imm�diat en Championnat, ils ont tout de m�me cherch� des poux dans la t�te de… Sa�di et l'ont limog� pour le remplacer par un Djamel Menad qui n'a pas su g�rer, par exemple, le comportement caract�riel d'un Issad Bourahli. Dommage, car on imagine qu'un duo d'attaque Bourahli-Eneramo aurait peut�tre donn� plus de punch aux camarades d'un Dziri (vieillissant) face aux Egyptiens. Quant au recrutement de l'intersaison, il fut plut�t insuffisant par rapport aux objectifs. Ni Ali Hadji, ni Besseghir, ni Bekheir n'ont le niveau international. Quant � Haddou, on se demande pourquoi on l'a fait venir � coups de millions pour occuper un poste (arri�re-gauche) o� il y avait d�j� deux �l�ments en concurrence (Metref et Ghoul qui sera c�d� � Blida au dernier mercato). Actuellement, l'USMA n'a aucun joueur capable de prendre le couloir, que ce soit � droite ou � gauche, pour �tirer et d�s�quilibrer les d�fenses adverses. Achiou n'a jamais �t� un v�ritable ailier de d�bordement et, � gauche, Haddou n'a plus la vitesse de ses vingt ans. Face au Ahly c'est souvent Eneramo qui �tait oblig� de se d�caler sur la droite pour centrer mais il ne pouvait pas �tre aussi devant les buts pour reprendre. A la d�charge des Unionistes, on peut dire qu'ils sont tomb�s face � une grande �quipe du Ahly. Il ne reste plus qu'� esp�rer que maintenant qu'ils sont revers�s dans la Coupe de la CAF ils feront aussi bien que … la JSK, c'est-�-dire remporter ce troph�e, ne serait-ce qu'une seule fois.