Quand le meilleur de nos clubs se fait éliminer par le 5e de la Tunisie, il y a de quoi s'inquiéter. Après la JSK et le MCO, l'USMA. Les phases finales des coupes africaines se joueront cette saison sans les clubs algériens. L'USM Alger est allée rejoindre dans la charrette des éliminés, la JS Kabylie et le MC Oran, ajoutant une épine de plus dans le dos meurtri d'un football algérien qui n'en finit pas de compter ses déboires. Sorti de la Champion's League et versé dans la Coupe de la Confédération, le club algérois pensait bien se refaire une santé dans cette compétition. Il doit la quitter avant même d'en avoir goûté l'ambiance. Il est indéniable qu'il s'agit là d'un énorme échec pour ce club, pour ses joueurs et surtout pour ses dirigeants et en premier lieu le président Saïd Allik. Il est vrai qu'il y aura la satisfaction morale d'avoir remporté le titre de champion d'Algérie, mais nul ne contestera le fait que la Champion's League constituait l'objectif principal du président qui rêvait d'un couronnement africain pour son équipe. Une équipe qui était parvenue en demi-finale de cette compétition, il y a deux saisons et qui, l'an dernier, n'avait pas dépassé la phase de poules. Cette fois-ci, le club des Rouge et Noir n'a même pas eu le privilège d'atteindre cette phase. Le hasard du tirage au sort a voulu qu'il rencontre l'un des grands favoris de la compétition, en phase éliminatoire, le Ahly du Caire. C'était bien la première fois que l'USMA affrontait, à un stade aussi précoce, un adversaire de cette importance. Son élimination de la Champion's League avait été «amortie» sur le plan moral par le fait qu'il avait la possibilité de rebondir en Coupe de la Confédération mais, même ici, il a dû céder. D'aucuns diront que cette nouvelle élimination n'a été enregistrée que sur un coup de dés, un tir au but raté par Hamdoud. C'est oublier, voire négliger le fait que l'USMA n'affrontait ni l'ES Tunis, ni l'ES Sahel, ni le CS Sfax, ni le Club Africain mais l'Avenir de La Marsa, un modeste club du championnat de Tunisie. Tellement modeste que son palmarès est vierge de tout titre et l'on peut croire que cette qualification aux dépens de l'USMA constitue, pour le moment, son plus haut fait d'armes dans le football. C'est à Alger, 15 jours plus tôt, que l'équipe algéroise avait compromis ses chances de passage pour le prochain tour. Ce scénario ressemble, à s'y méprendre, à celui qui avait prévalu face au Ahly du Caire. En cette occasion, nous avions mis l'accent sur le fait que cette équipe était en fin de cycle et que certains de ses cadres, sur le déclin, sont peut-être appelés à raccrocher. En outre, l'USMA traîne dans son sillage une période de compétition presque ininterrompue sur, au moins, trois ans. Cela est surtout vrai pour ses internationaux qui, lorsque leur club observait une trêve, étaient pris en sélection. Un garçon comme Aribi n'a pu tenir le coup du point de vue anatomique, de même que Ammour. Quant à Achiou, il est proche de la saturation. Aussi, cette élimination a, quelque part, du bon car elle va permettre aux joueurs en Rouge et Noir d'avoir, enfin des vacances même si l'on sait que le joueur algérien est loin de fournir les efforts requis pour la haute performance. Ce résultat négatif pour le football algérien nous fait nous remémorer la déclaration de Noureddine Sâadi, alors entraîneur de l'USMA, la saison dernière lorsqu'il affirmait qu'aucun club algérien ne peut remporter la Champion's League. Dans les conditions actuelles, aurait-il dû ajouter, car nos clubs accusent trop de retard et font montre de nombreuses carences pour espérer le firmament de la plus prestigieuse des compétitions de clubs dans le continent. L'USMA aurait pu y parvenir il y a deux saisons mais cela n'aurait rien changé au fait que le football algérien est dans la gadoue. Et feindre de l'ignorer serait le plus mauvais service que l'on rendrait à cette discipline.