De son premier passage � Tizi-Ouzou, o� elle a tellement voulu rencontrer le public autour de L'Alg�rie, pass� et pr�sent, Arlette Welty-Domon, journaliste et �crivain, s'est donn� d'abord le serment d'�voquer la nostalgie du futur, quand elle parle de l'Alg�rie, son pays. "Le temps travaille pour l'histoire, pour l'espoir", dira-t-elle, en substance. Dans son livre, J'inventerai mon peuple, qu'elle a pr�sent� pour la circonstance, Welty- Domon, qui n'a jamais imagin� quitter, un jour, Alger, sa ville natale, raconte justement cette m�moire de l'Alg�rie et de la France, l'histoire de Boua�mama, de tout un peuple, celle de ses grands parents impliqu�s. Un ouvrage � la fois scientifique et d'histoire, empli de sang et de passion, "dans le d�cor grandiose du Sud alg�rien secou� de r�voltes end�miques", o� "immigr�s d'Europe et tribus du Maghreb s'affrontent au sein d'un formidable creuset de cultures et de religions". Welty-Domon s'est bas�e sur l'ouvrage de Djilali Sar ( L'insurrection de 1881-1882) pour l'ossature de son livre. Ella a fouin� dans les archives nationales de Paris, au niveau du gouvernorat g�n�ral d'Alg�rie � Aix-en-Provence, pour ramener cette m�moire. Issue d'une famille implant�e en Alg�rie depuis cinq g�n�rations, Arlette Domon a voulu chercher � comprendre "cette tornade, ce bouleversement", qui l'a pouss�e, elle et le million de ses compatriotes, � quitter la baie d'Alger. Le travail commen�a depuis 1871 lorsque ses grands-parents, fuyant la r�pression et Paris, sont partis s'installer dans l'Oranie, au cœur d'un pays conquis, en proie � des sc�nes d'une guerre qui n'avait pas de nom d�j� � cette �poque. Une terre vierge et un pays qu'on a voulu "civiliser". Un r�ve bris�, ce fut l'insurrection de Boua�mama, en 1882. Les grands-parents furent tomb�s en ruine ; Arlette comprendra, un si�cle plus tard que le "r�ve colonial est sans avenir". Aujourd'hui, elle veut r�tablir des v�rit�s sur l'histoire commune des deux pays. "Un rendez-vous manqu�, pour une histoire d'amour", elle se contente de crier qu'"on aurait pu �viter cette rupture...". Le livre est pr�fac� par Khalida Messaoudi, grande amie de l'auteur, pour avoir partag� un id�al et des convictions "leur permettant de croire en la force invincible de la libert� et de la dignit�".