La Tribune : Avant d'être écrivain, qui était Akli Tadjer ? Akli Tadjer : A mes débuts, j'ai occupé la fonction de journaliste dans des journaux spécialisés dans les vedettes, le mot people n'existait pas à cette période-là (rire). Par la suite, j'ai écrit une quinzaine de téléfilms pour la télévision française avant de retourner au roman en 2000 avec Courage et patience suivi de Porteur de cartables, ensuite il y a eu les romans Alphonse, Bel avenir et Il était une fois peut-être pas. Mon dernier roman, Western, est paru l'année dernière aux éditions Flammarion. D'où vous vient votre amour des mots ? La passion de l'écriture était toujours présente chez moi. Mes parents ne savent ni lire ni écrire et quand on me demandait d'écrire des lettres pour envoyer au pays, je trouvais souvent le contenu inintéressant, donc j'inventais des histoires pour rendre les lettres plus passionnantes. Dans votre roman Il était une fois peut-être pas, vous évoquez souvent l'Algérie que vous n'avez pourtant pas connue, pourquoi ? Je me retrouve souvent à raconter des histoires sur l'Algérie que je n'ai jamais connue, j'essaye de retranscrire l'histoire de mon pays avec un regard d'étranger et comme je ne voulais pas faire une fresque sérieuse, grave et déjà vue, je me suis dit qu'il valait mieux s'inventer sa propre histoire. Le premier plan de ce roman, c'est l'histoire d'un père et de sa fille qui tous les soirs avant de la faire dormir lui racontait des contes qui commençaient tous avec : il était une fois peut-être pas. Ce n'est pas des contes qu'il lui racontait, mais c'est sa propre histoire. Dans le même ouvrage, on remarque un sérieux penchant pour la fantaisie, les contes et légendes, pourquoi ? Je suis très à l'aise en racontant des histoires. J'aime bien retrouver les personnages que j'invente, qu'ils soient bons ou méchants. Je suis toujours triste quand je termine mes romans car je sais que je ne vais plus revoir mes personnages. En fait, le paradis sur terre n'existe pas, mais je retrouve mon paradis dans la littérature. Ce roman a été primé «Révélation littéraire 2009» en France. Que vous a apporté cette distinction ? Cette distinction m'a fait beaucoup plaisir, mais ce qui me touche le plus c'est de savoir que j'ai un public féminin. La majorité de mes lecteurs sont des femmes car elles aiment les romans. En tant qu'auteur résidant à l'étranger, que pensez-vous du monde littéraire en Algérie ? Il y a un grand bouillonnement du côté de la littérature algérienne. C'est vrai que ce secteur a connu ses années de disette, mais maintenant avec la complicité des éditeurs, on découvre plein de nouveaux auteurs. W. S.