R�fl�chir comment produire une loi pour r�tablir les membres d'une soci�t� d�chir�e a �t� au cœur d'un d�bat. La notion d'une amnistie g�n�rale exhib�e par le pr�sident Bouteflika sans toutefois d�terminer les contours inspire les diff�rentes couches de la soci�t�. Entre partisans et opposants, le d�bat s'est officiellement ouvert hier � l'occasion de la c�l�bration des massacres du 8 mai 1945. Le choix de cette date n'a pas �t� fortuit. Ilhem Tir - Alger - (Le Soir) - Apr�s l'installation des diff�rentes structures de wilaya, de da�ra et de commune, la Commission nationale de l'amnistie g�n�rale a entam� hier sa deuxi�me phase, celle du d�bat. L'annonce officielle de cette seconde �tape a �t� faite par Me Serai, porte-parole de la commission invit� � prendre part � la table ronde organis�e par le centre de presse El Moudjahid sur le th�me �Amnistie g�n�rale� et � laquelle des juristes, des membres de la soci�t� civile, des parlementaires, des hommes politiques, des universitaires et les m�dias �taient invit�s �galement. Le d�bat a �t� ouvert par Me Serai qui s'est exprim� sur la mise en place de la Commission nationale de l'amnistie g�n�rale et sur ses missions en insistant sur le caract�re �strictement populaire� de sa commission. �Nous ne parlons pas au nom du gouvernement �, disait-il. �La commission vise une r�habilitation sans interf�rence. Il faut qu'elle soit juridique, sociale et territoriale.� Me Serai n'a pas h�sit� � tirer sur les organisations �trang�res tout en appelant les sp�cialistes � s'unir et � d�battre de cette question. Pour sa part, Me Ksentini, pr�sident de la Commission nationale de la promotion des droits de l'homme, a pr�cis� que �la r�conciliation nationale et l'amnistie g�n�rale b�n�ficient de l'adh�sion populaire �crasante� en reconnaissant toutefois que �les contours de cette loi promise ne sont pas encore d�finis�. La soci�t� civile a �t� repr�sent�e dans cette table ronde par Mme Benhabyl�s qui, elle, s'est interrog�e sur la pr�sence d'Amnistie internationale en Alg�rie alors qu'elle a failli � deux reprises dans sa mission dans notre pays. Mme Benhabyl�s a qualifi� la r�conciliation et l'amnistie g�n�rale de �d�marche sage� dont il faudrait ��radiquer toutes les causes, entre autres l'injustice sociale�. La repr�sentante du R�seau des femmes alg�riennes pour la paix en Alg�rie profonde a �voqu� lors de son intervention le devoir de m�moire en disant �on pardonne mais on n'oublie pas�. Parmi les animateurs de la table ronde, Me Brahimi qui est intervenu en soulignant qu' �il est vrai que les ONG avaient aliment� le "qui-tue-qui?" mais il faut reconna�tre que des crimes contre l'humanit� ont �t� commis en Alg�rie et cela constitue une �vidence�. Dans sa conception, Me Brahimi a propos� d'ajuster la l�gislation alg�rienne au concept de crime contre l'humanit� avant d'engager la loi sur l'amnistie g�n�rale qui doit exclure ses protagonistes. C'est un travail de sensibilisation qui sera effectu� et qui s'�largira pour atteindre les zones les plus touch�es. Des rapports seront ainsi transmis au pr�sident Bouteflika afin qu'il puisse s'exprimer d'une mani�re explicite sur cette loi attendue.