Les conclusions d'une enqu�te sur la contrefa�on en Alg�rie r�alis�e par les services du minist�re du Commerce ont �t� pr�sent�es hier lors d'un s�minaire r�gional sous le th�me de �La contrefa�on et la protection des consommateurs� ouvert au centre Azur-Plage de Z�ralda et organis� par la Direction des ressources humaines et des techniques de l'information et de la communication du d�partement du Commerce. Cette enqu�te men�e de 2000 � 2003 sur l'ensemble du territoire national a concern� neuf familles de produits d'importation dont les pi�ces d�tach�es automobiles, les v�tements et articles chaussants, les produits alimentaires, les parfums et produits d'hygi�ne corporelle et le mat�riel �lectrique et informatique. Selon Sami Hali, cadre au Centre alg�rien de contr�le de la qualit� et de l'emballage (Cacqe) l'�tude a d�montr� que 40,98% des produits contrefaits �coul�s sur le march� national sont fabriqu�s localement. 41,34% sont import�s et 18,02% ont une origine inconnue. Dans son expos�, Sami Hali a indiqu� que par zone d'importation 53% des produits contrefaits proviennent d'Asie, essentiellement de Chine qui vient en t�te des pays asiatiques pourvoyeurs avec 41%, suivie de la Turquie avec 27% et l'Indon�sie avec 10%. Aussi, 39% des produits contrefaits qui inondent le march� local viennent d'Europe, particuli�rement de France avec 72%. Enfin, 8% des produits contrefaits proviennent des pays arabes. Pour cette zone, la Syrie et Duba� sont les deux principaux fournisseurs avec respectivement 23 % et 22%. Selon les r�sultats de l'enqu�te, les articles contrefaits sont dans 37,1% des cas des produits cosm�tiques et d'hygi�ne corporelle, 32% des v�tements et articles chaussant et 13,07% concernent le mat�riel �lectrique et l'�lectrom�nager. Ces chiffres traduisent si besoin est l'ampleur du ph�nom�ne de la contrefa�on en Alg�rie mais aussi dans le monde. Puisque la contrefa�on couvre 12% du march� mondial du jouet, 10 % celui de la parfumerie et des cosm�tiques et 7 % celui de l'industrie pharmaceutique. Ce fl�au est d'autant plus dangereux qu'il s'est �tendu aux produits directement li�s � la sant� publique. Les faux m�dicaments rapporte, selon Amar Zahi, professeur de droit � la facult� de Ben Aknoun, �20 milliards de dollars par an�. D'apr�s ce dernier, �chaque ann�e dans le monde la contrefa�on provoque un manque � gagner de 300 milliards d'euros et 200 000 suppressions d'emploi �. Pour avoir une id�e sur la rentabilit� du march� du faux, il suffit de savoir qu'un euro investi dans un produit contrefait rapporte 10 euros. �La contrefa�on s'industrialise, se dote d'installations � la pointe de la technologie, dispose d'un r�seau de distribution dense et comprend en son sein les plus grands r�seaux maffieux�, soutient Amar Zahi qui pr�conise, dans le cadre de la lutte contre ce terrible ph�nom�ne, �une plus grande s�v�rit� des sanctions � l'encontre des contrefacteurs, l'organisation de campagnes de sensibilisation, la mise en place de structures de lutte ainsi que la cr�ation de brigades mixtes (Douanes, DCP…)�. Dans ce registre, le ministre de l'Industrie, El Hachemi Dja�boub, a indiqu� que 1500 universitaires seront form�s dans le domaine du contr�le des produits au sein d'une �cole qui sera cr��e prochainement. Aussi, El Hachemi Dja�boub a annonc� la cr�ation prochaine d'une agence de pr�vention du risque. Notons, enfin, que la Direction des ressources humaines et des techniques de l'information et de la communication du d�partement du Commerce organisera deux autres rencontres sur le th�me de la contrefa�on, les 26 et 27 juins prochains � Annaba pour la r�gion est et les 10 et 11 juillet � Ghazaouet pour la r�gion ouest.