Invit�, dans la soir�e de jeudi dernier, de la cha�ne de t�l�vision fran�aise communautaire, la BRTV, d'expression berb�re, le pr�sident du FFS, Hocine A�t Ahmed, a r�pondu � plusieurs questions li�es � l'actualit� nationale et internationale. Hocine A�t Ahmed a effectu� un long d�tour par l'histoire d'avant et d'apr�s l'ind�pendance, s'int�ressant � des �v�nements phare dans lesquels il �tait l'un des acteurs ou tout simplement observateur privil�gi�. Selon le pr�sident du plus vieux parti d'opposition alg�rienne, l'�pop�e r�volutionnaire pour l'ind�pendance comme les ann�es post-ind�pendance sont �maill�es par une succession de coups d'Etat. Il commencera par l'assassinat de Abane Ramdane, "un atroce assassinat contre lequel j'�tais le seul � m'�lever parmi les d�tenus du ch�teau d'Aulnoy". Pour Hocine A�t Ahmed, la destitution du GPRA par l'EMG (l'�tat-major g�n�ral) n'�tait rien d'autre qu'un coup d'Etat militaire qui �tait un pr�lude � celui de 1965 men� par Boumediene dont le geste �tait surtout motiv� et pr�cipit�, selon le leader du FFS, par la conclusion des accords du 16 juin 1965 entre son parti (le FFS) et le FLN de l'�poque, mettant ainsi fin � la reconnaissance du multipartisme port�e par ces accords. Hocine A�t Ahmed ne manquera pas de livrer quelques "scoops" sur, par exemple, la mort plus que suspecte de Ahmed Medeghri, sur les luttes au sommet de l'Etat avant et apr�s l'interruption des l�gislatives de d�cembre 1991 "qui devaient avoir lieu en juin" de la m�me ann�e, selon le pr�sident du FFS, qui dira que "la victoire du FIS avait �t� pr�par�e". Il parlera longuement des accords d�cri�s de Sant' Egidio et du fameux slogan "Qui tue qui ?" auquel il donnera de la voix pour une grande part. Ne reniant rien de ses positions ant�rieures sur ces questions, celui qui fut l'un des signataires, � c�t� de Anouar Haddam du FIS et de A. Djaballah, de Louisa Hanoune des accords de Sant' Egidio, consid�re que "c'est un crime que de n'avoir pas accept� cette d�marche". Vis-�-vis du pouvoir actuel, A�t Ahmed puise dans la rh�torique famili�re au vieux leader de l'opposition et au FFS. Dut-il trouver quelque sympathie pour l'homme, le pouvoir comme la politique de Bouteflika sont loin de trouver gr�ce aux yeux d'A�t Ahmed, qui consid�re que Bouteflika s'ins�re dans le m�me continuum constituant le syst�me dont il n'a pas, tout au long de l'interview, cess� de d�cortiquer les tares et les contradictions. Sur le plan �conomique et social, le pr�sident du FFS a dit son opposition � la privatisation des hydrocarbures, estimant qu'"avec ce r�gime caract�ris� par l'absence de libert�s publiques et syndicales, il est impossible d'aller vers un d�veloppement durable". Si la soci�t� civile n'existe plus, selon A�t Ahmed, l'activit� comme l'existence des partis politiques sont r�duits � leur portion congrue. "C'est un miracle qu'un parti comme le FFS existe encore dans un environnement tel que fa�onn� par l'�tat d'urgence." La Kabylie n'a bien s�r pas �t� absente de la prestation t�l�vis�e d'A�t Ahmed qui estime qu'"il y a eu pr�m�ditation" avant que la Kabylie soit soumise � une r�pression massive en 2001, l'objectif, selon l'analyse du leader du FFS, est de casser la Kabylie historiquement et sociologiquement, connue comme �tant le bastion de la d�mocratie. Parlant allusivement des arouch qui n'ont, selon lui, de poids et de cr�dibilit� qu'au yeux du pouvoir et de la police politique, A�t Ahmed est convaincu qu'il y a des vell�it�s de pourrir la Kabylie, constatant que le pouvoir investi de gros moyens pour acheter des client�les. Au chapitre international, il qualifie le conflit autour du Sahara occidental d'"insens�, d'intol�rable qui freine la dynamique de construction de la conf�d�ration des peuples du Maghreb".