Les vers ci-dessous, extraits du livre Les chants de la Tassaout (po�mes et chants berb�res) de Mrirdia Na�t Attik, sont traduits du dialect tachelha�t par Ren� Euloge "Abeille, N�gresse du Proph�te (1), Abeille charg�e de b�n�diction, Toi qui va de fleur en fleur, Envole-toi vers mon village Et tu iras de fille en fille… Et en allant de fille en fille A chacune tu diras mon nom. Ma bien-aim�e, tu la reconna�tras : Ce sera celle qui se mettra � pleurer Quand tu prononceras mon nom. Dis-lui que je me consume pour elle. La s�paration me ronge l'esprit Comme se creuse le tronc du noyer, Et le chagrin me broie le cœur Comme la meule moud le grain… Abeille, N�gresse du Proph�te, Pose-toi doucement sur son oreille, Pries-la d'attendre mon retour Car mon cœur est plein d'elle... Si je ne devais bient�t la revoir, Je n'aurais alors qu'un seul vœu : M'en aller sans retard au s�jour des morts. La tombe vaut mille fois l'exil. Abeille, N�gresse du Proph�te, Abeille charg�e de b�n�diction, Envole-toi vers mon village…" Mrirdia Na�t Attik (1) Les Berb�res d�signent l'abeille sous le nom de "N�gresse du Proph�te". (Tawaya n'Ennebi).
Proph�te". (Tawaya n'Ennebi). Le professeur R�my Chauvin compare la soci�t� des abeilles � celles des humains mais peut-�tre mieux organis�e. "C'est l'animal probablement le plus pr�sent dans la pens�e populaire traditionnelle, celui dont la vie sociale ne se rencontre chez aucun autre. Elle rappelle la soci�t� humaine avec son "roi" (la reine pondeuse), ses bourdons oisifs que tuent les ouvri�res, exemples "d'ob�issance", labeur, de pr�voyance, d'organisation, de sagesse." L'abeille incarne encore l'immortalit� ou la renaissance, la mort ou l'amour, et l'�loquence suave comme son miel. Au total, l'abeille attire autant de crainte que d'estime, c'est le plus riche symbole vivant." R. C. Maurice Maeterlinch, qui admire sans r�serve l'œuvre merveilleuse des abeilles, pense que : "Si une intelligence �trang�re � notre globe venait demander � la Terre l'objet le plus parfait de la logique de la vie, il faudrait lui pr�senter l'humble rayon de miel." M. M.