Le g�chis �tait latent dans le secteur de l��ducation au niveau de la wilaya de Mascara si l�on consid�re les dol�ances formul�es par des citoyens inquiets de l�avenir scolaire de leur prog�niture et ceci depuis plusieurs ann�es. A chaque rentr�e scolaire c�est le remake des probl�mes enregistr�s se traduisant tant par l��tat des lieux au niveau de certaines �coles primaires que par le d�ficit en enseignants. Nous nous int�ressons de nouveau particuli�rement � ce cycle primaire d�abord parce que c�est celui qui a le plus souffert notamment dans les zones rurales et puis il y a les r�sultats enregistr�s � l�examen de sixi�me qui ont d�fray� la chronique. L�on n�a parl� que de cela durant ces jours-ci au sein d�une opinion publique scandalis�e. Le 0% de r�ussite enregistr� au niveau de 16 �coles a fait des vagues et au demeurant les explications du directeur de l��ducation n�ont convaincu personne. Le toll� a �t� g�n�ral et deux parlementaires sont mont�s au cr�neau pour exiger qu�une commission d�enqu�te de haut niveau soit d�p�ch�e pour �tablir un diagnostic et pr�coniser des mesures ad�quates pour traiter ce secteur des maux qui le rongent. Il y a comme une d�mission collective. Le laxisme est manifeste face � la mission cens�e �tre noble et qui n�est pas accomplie par certains enseignants, directeurs d��cole ou autres responsables. Les parents d��l�ves pour certains s�int�ressent peu ou prou � la scolarit� de leurs enfants. La d�perdition scolaire est effrayante et � ce propos nous avons souvenance de cette �normit� dont l�auteur n��tait ni plus ni moins que le secr�taire g�n�ral de l��ducation de Mascara qui, questionn� sur le taux de d�perdition scolaire lors d�une �valuation d�une ann�e de scolarit�, avait eu cette r�ponse : �S�ils veulent tous aller � l��cole alors qui arrachera la pomme de terre ?�. Et puis il y a ces associations de parents d��l�ves dont certaines ne se manifestent que lors de r�ceptions ou c�r�monies de remise de prix. Quelques membres cherchant des strapontins. L��chec est consomm�. Que pouvait-on attendre d�autre ? Certains enseignants, condition sociale oblige, sont contraints pour arrondir les fins de mois de se transformer en chauffeurs de taxi clandestins avec leur propre v�hicule ou s�adonner � du commerce. Et puis il y a les cours particuliers dont on doute parfois des r�sultats eu �gard au nombre d��l�ves auxquels ils sont dispens�s et parfois par le m�me enseignant qui a la charge des m�mes �coliers ou lyc�ens. L� aussi c�est devenu une rente et elle se pratique souvent dans l�enceinte des �tablissements scolaires avec la b�n�diction de tout le monde. Au cours de cette ann�e scolaire, qui vient de s�achever, nous avons effectu� des d�placements au niveau de certaines contr�es et l� nous avons �t� ahuris par ce qu�enduraient des parents d��l�ves, les exemples sont l�gion et nous citerons premi�rement celui de A�n- Soltane, un douar de la commune de Sidi- Boussa�d dans la da�ra de Ghriss. Dans ce qui s�apparentait � une �cole primaire en ce jour du 18 octobre ils sont une soixantaine environ d��l�ves, des laiss�s-pour-compte, � d�clarer : �Nous n�avons pas d�enseignants.� Ils �taient d�sabus�s et se sentaient priv�s de savoir. Un enseignant vacataire d�clarera : �J�ai arr�t� depuis trois jours d�enseigner et les manuels scolaires ne sont pas arriv�s. Un parent d��l�ve lancera � son tour : �L�ann�e pr�c�dente cela a dur� un trimestre.� Passons sur les commodit�s et le chauffage qui aurait repr�sent� un luxe pour ce lieu. Face � ces �l�ves en rupture de scolarit� et dont l�avenir �tait hypoth�qu�, le directeur de l��ducation qui faisait partie de la d�l�gation officielle affichera une d�sinvolture sans pareille et fera assumer cet �tat � l�Inspection de Ghriss. Pourrait-on avoir la conscience tranquille apr�s avoir constat� ce gachis. Deuxi�mement, il y a le v�cu des citoyens de Mebrouka, un hameau de M�naouer dans la da�ra d�El-Bordj. Des �l�ves ont �t� contraints d�interrompre leur scolarit� dans un pays o� celle-ci est cens�e �tre obligatoire. Un jeune gar�on nous apprendra qu�il n�allait plus � l��cole et �tait devenu berger sans donner d�explications. Une autre fillette fera la m�me d�claration. Des habitants de ce douar ont fait �tat de l�absence des moyens de liaison avec le chef-lieu de commune o� se trouve le CEM. Comment s�y rendent-ils ? Par camion, nous a-t-on r�pondu. La circonscription de Tighennif aura, elle aussi, droit � ses probl�mes puisqu�au cours de l�ann�e scolaire 2004- 2005, des �l�ves de certaines classes ont eu une ann�e blanche faute d�enseignants. Il serait fastidieux d��num�rer toutes les contraintes du secteur de l��ducation dans la wilaya de Mascara. A la prochaine rentr�e scolaire !