L�affaire des eaux min�rales, r�cemment saisies par la DCP de Annaba et d�cr�t�es impropres � la consommation et nocives pour la sant�, suscitant la lev�e de boucliers d�une des marques incrimin�es, devient plus confuse. Cela, � s�en r�f�rer aux propos ambigus tenus r�cemment par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, l�insertion par cette marque d�un avis publicitaire voulu rassurant, quoique �quivoque, et la quasi-r�cusation par le minist�re du Commerce d�une d�cision prise par ses propres services. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - En effet, une quantit� de 17 424 bouteilles d�Ifri, de 0,5 litre, et de 350 autres de Fourat (import�e de Tunisie) avait �t� saisie r�cemment � Annaba, pour une valeur marchande de 191 702 dinars et des proc�s-verbaux avaient �t� dress�s dans la perspective de poursuites judiciaires. La Direction du contr�le des prix (DCP), relevant du minist�re du Commerce, avait, selon divers comptes-rendus m�diatiques, �tabli que ces eaux contenaient une quantit� anormalement �lev�e de nitrates, donc nocives pour le consommateur. Or, le minist�re de tutelle a, dans un communiqu� voulu rassurant, r�agi en pr�cisant que les analyses effectu�es par les laboratoires du secteur ont r�v�l� que ces produits demeurent propres � la consommation. Et le d�partement de Hachemi Dja�boub de rappeler que tout cas de risque alimentaire av�r� fait l�objet d�un communiqu� officiel, r�cusant d�une certaine mani�re le constat de ses propres services. Ces derniers qui, � la suite d�un contr�le de routine et apr�s analyses effectu�es dans un laboratoire agr��, avaient constat� que le contenu des bouteilles des deux marques n��tait pas conforme aux compositions indiqu�es sur les �tiquettes et une teneur en ions min�raux non respect�e tels le bicarbonate, les chlorures et les nitrates. Sur les �tiquettes des deux marques cit�es, selon ces comptes-rendus, il est clairement mentionn� que les nitrates sont respectivement de l�ordre de 2,5 et 2 mg/l alors que les analyses ont r�v�l� 11,54 et 9,5 mg/l. Soit, une possibilit� de �tromperie et fraude caract�ris�e sur les qualit�s intrins�ques du produit� mise en avant par les m�dias. De fait, le laboratoire d�pendant du minist�re du Commerce se voulait cat�gorique en ce qui concerne ces r�sultats, faisant m�me �tat de la pr�sence de traces de nitrites alors que sur l��tiquetage la mention O appara�t clairement. Des d�n�gations d�Ifri Une affaire qui a soulev� une pol�mique � l��chelle locale et m�me nationale, amenant la marque Ifri � affirmer que la qualit� de ses produits �tait au-dessus de tout soup�on et qu�elle fait r�guli�rement l�objet de contr�les de la part des laboratoires de l�Etat. Voire, dans une mise au point adress�e la semaine derni�re aux quotidiens dont le n�tre, Ifri de d�plorer notamment le �ciblage particulier et volontaire de notre marque bien qu�une autre soit subrepticement cit�e et que des dizaines d�autres qui sont sur le march� sont ignor�es�. Mais aussi, Ifri de relever �une pol�mique locale et m�me nationale qui, en fait, est surtout suscit�e et entretenue exclusivement par cet article�. En fait, selon cette marque, �la publicit� mensong�re et tromperie sur la marchandise, qui est affirm�e et portant sur une mention qui serait port�e sur l��tiquette Ifri, ne concerne aucunement notre marque, � moins qu�il y ait confusion�. Ce faisant, dans un avis publicitaire, publi� hier dans certains quotidiens, la Sarl Ibrahim &Fils de production d�eau min�rale naturelle IFRI, rassure les consommateurs en affirmant �qu�Ifri est l�une des rares entreprises alg�riennes � avoir son propre laboratoire (10 personnes) qui n�est m�me pas une obligation�. Selon cet avis, �on y effectue des analyses quotidiennes (en dehors des analyses faites r�guli�rement par les laboratoires ext�rieurs d�Etat et priv�s). Enfin, viennent s�ajouter � cela des pr�l�vements syst�matiques et r�guliers de la DCP de B�ja�a pour l�assurance de la normalit� et de la bonne qualit� du produit�. Par ailleurs, Ifri informe ses consommateurs que les normes r�glementaires (parues dans le Journal officiel n�51 du 20 ao�t 2000) des nitrates sont de 15 mg/l et de 0,02 mg/l et que nos r�sultats sont largement inf�rieurs � ces normes�. En fait, un arr�t� du 26 juillet 2000 du minist�re du Commerce et publi� dans le n�51 du Journal officiel dat� du 20 ao�t 2000 d�finit les sp�cifications des eaux de boissons pr�emball�es et modalit�s de leur pr�sentation. Cela, en entendant par eaux de boissons pr�emball�es, les eaux min�rales naturelles et les eaux de source, lorsqu�elles sont pr�emball�es, � l�exception de celles qui sont utilis�es � la source dans les �tablissements de soin et de cure. Ainsi, en ce qui concerne les eaux min�rales naturelles, cet arr�t� sp�cifie, dans son article 5, que �les caract�ristiques de qualit� des eaux min�rales pr�emball�es doivent �tre conformes aux sp�cifications de l�annexe 1 du pr�sent arr�t� �. A ce propos, cette annexe 1 �dicte notamment que la concentration en nitrates ne doit pas d�passer 15mg/l exprim�s en NO3, et celle en nitrites ne doit pas d�passer 0,02mg/l en tant que nitrites. Par ailleurs, l�article 8 de cet arr�t� pr�cise que l��tiquetage des eaux min�rales pr�emball�es doit comporter, outre la d�nomination de vente et la mention contient des fluorures lorsque la teneur en fluor d�passe 1mg/l, les mentions pr�vues par le d�cret ex�cutif n�90-367 du 10 novembre 1990 (paru dans le Journal officiel du 21 novembre 1990) et fixant les r�gles � respecter en mati�re d��tiquette et de pr�sentation des denr�es alimentaires dont les boissons, l��tiquetage devant indiquer la quantit� nette exprim�e en unit�s du syst�me m�trique. L��quivoque perdure Or, l�avis publicitaire ins�r� par Ifri tout en cherchant � d�mystifier l�affaire, se voulant rassurant sur le respect de la sant� des consommateurs, n�en demeure pas moins �quivoque et laisse le doute planer. Ouvrant de ce fait droit � la confusion, la teneur en nitrates r�v�l�es par les analyses de la DCP m�me importante et contraire � celle indiqu�e dans l��tiquetage, au demeurant facteur d�infraction, n�en est pas moins inf�rieure � la maximale de l�arr�t� du minist�re du Commerce. Or, l�avis publicitaire semble jouer sur cette confusion en restant �vasif justement sur la teneur exacte en nitrates et nitrites de ces boissons, hors tout esprit justement de pol�mique. Et une pol�mique que le minist�re des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, renforce par ses propos m�diatiques publi�s hier, en estimant qu� �aucun op�rateur n�a �t� suspendu et la commission (interminist�rielle) est tenue de contr�ler l�ensemble des concessionnaires en activit� et en pr�cisant que �si on n�a pas gel�, c�est parce que nos services n�ont pas d�cel� de probl�me li� � la sant� publique�. M�me Sellal ajoute � la pol�mique Et Abdelmalek Sellal de pr�ciser auparavant qu�une commission interminist�rielle, install�e en 2004, � travaille toujours et a toute latitude de d�terminer qui est producteur d�eau min�rale et qui est producteur d�eau de source �. Cette commission, selon le ministre, �a �galement pour mission d�agr�er les investisseurs potentiels (32 demandes d�agr�ment ayant �t� re�ues � ce jour) et ne r�pondra favorablement qu�apr�s avoir obtenu la certitude que le site convoit� r�pond absolument aux normes requises�. Quant � elle, la source subira, selon Sella, � au moins deux �tudes d�analyses chimiques pour d�terminer la qualit� de l�eau. L�une en hiver et l�autre en �t�. Un travail qui �se fait avec le concours d�un laboratoire public (le Centre national du contr�le de la qualit�). Sur les 32 dossiers, 18 op�rateurs ont obtenu leur arr�t� de reconnaissance�, selon le premier responsable du minist�re des Ressources en eau dont le r�le �est d�accorder la concession�. A propos des eaux min�rales, il avait indiqu� que �l��tude prendra beaucoup plus de temps, les �tudes d�analyses bact�riologiques et physico-chimiques (pouvant) s��taler jusqu�� trois ans�. Cependant, le ministre des Ressources en eau a �t� trop �lusif en posant �la question de savoir qui fait quoi. Nombre d�op�rateurs n�h�sitent pas � mentionner sur leur �tiquette la qualit� de min�ralier, alors qu�ils ne le sont pas. N�est pas min�ralier qui veut !�. Autres propos qui relancent la pol�mique de plus belle, l�indication donn�e par Abdelmalek Sellal selon laquelle �les sources renfermant ce type d�eau, qui sont en activit�, se comptent sur les doigts d�une seule main�. Ce faisant, il avait observ� que �pour leur mise en conformit�, notamment avec le d�cret ex�cutif n�04-196 du 15 juillet 2004 relatif � l�exploitation et la protection des eaux min�rales naturelles et des eaux de source, la commission est en train de contr�ler sept op�rateurs en attendant les autres�. Selon ce ministre, �� l�issue de cette op�ration, il sera fait obligation aux op�rateurs d��tiqueter la nature du produit noir sur blanc et d�indiquer le prix de vente. Eau de source ou eau min�rale, non sans faire subir les op�rateurs � des contr�les r�guliers, voire inopin�s, afin de s�assurer qu�il n�y aura aucune d�viation�. Soit, un secteur d�finitivement assaini fin 2006 d�apr�s Abdelmalek Sellal m�me si la d�claration de ce dernier, de m�me, laisse la porte ouverte � toutes les sp�culations. Dont la moindre est celle de savoir si la marque en question est partie prenante et comment de ce processus, et ce, au-del� de la probl�matique li�e au contr�le de qualit� des eaux de boisson import�es et du devenir des bouteilles saisies par la DCP de Annaba.