Les arrêtés d'exploitation délivrés aux opérateurs seront passés au crible. Le débat sur la vraie et la fausse eau minérale, ouvert depuis l'année 2004, sera prochainement clos à en croire le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Son département compte en effet, mettre définitivement le holà dans ce marché de l'eau où sont recensées des dizaines de marques. «Nous allons discipliner cette profession par la mise en application de la nouvelle réglementation» a déclaré le ministre. «A la faveur de cette nouvelle réglementation, les contrôles que vont subir ces eaux proposées aux consommateurs seront très rigoureux» a indiqué M.Sellal. «Le comportement de l'eau est étudiée deux fois par année. Cette étude se fait sur le plan microbiologique, chimique et des matériaux lourds. Nous exigeons également une étude environnementale» a- t-il ajouté. La nouvelle réglementation est entrée en action depuis l'année passée. Une commission nationale a été installée. Présidée par le ministre des Ressources en eau, cette commission est composée de représentants des ministères de l'Intérieur, de l'Agriculture, de l'Environnement, du Tourisme, du Commerce, des Finances et de la Culture ainsi que des responsables des quatre organismes de recherche et d'analyse. Il s'agit principalement de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) et du Centre national de toxicologie (CNT). Ainsi le filon de l'or bleu est fermé aux commerçants «arnaqueurs»: seule cette structure est habilitée à délivrer des arrêtés d'exploitation à des opérateurs qui désirent investir le créneau des eaux minérales. Cela étant, le ministre des Ressources en eau a rassuré que les exploitations qui sont actuellement en activité ne seront pas fermées. En revanche, a-t-il insisté, ils vont obligatoirement être appelés à spécifier la nature de l'eau qu'ils vendent (eau de table ou eau minérale). Seul le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière est habilité à déterminer les effets thérapeutiques des eaux minérales naturelles. Le décret 04-196 du 15 juillet 2004 prévoit également la mise en place d'une commission permanente qui aura, entre autres prérogatives, de donner un avis technique sur le classement des eaux et d'en déterminer la conformité. «Depuis longtemps des opérateurs commercialisent de l'eau de source en la présentant comme étant de l'eau minérale, or une eau minérale est d'abord une eau qui présente des vertus thérapeutiques». Cette situation s'explique par le fait qu'«antérieurement à 2000, l'étude du dossier pour la mise en place d'une unité de production d'eau minérale était effectuée au niveau local. Le wali pouvait donner une concession sans avoir l'aval du ministère».