Chacun con�oit ses vacances � sa fa�on. D�nicher un emploi en tant que saisonnier pour mieux affronter, financi�rement parlant, la rentr�e, profiter de farniente � n�importe quel prix ou encore laisser passer les longues journ�es du mois d�ao�t sans pouvoir d�goter quelque chose, les projets et les id�es, ce n�est point ce qui manque. Entre tous ces choix, I�h�sitation est grande. A condition qu�ils soient surtout �motiv�s�. Difficile, en tout cas, pour un jeune lyc�en, voire �tudiant, de s�offrir de belles journ�es de vacances. Alors il faut tout un planning pour mieux se d�barrasser des longues journ�es �agonisantes� quand on n�a rien pr�par�, souvent faute de moyens. D�s la fin de l��cole, ils sont nombreux � vouloir entrer dans l�univers des adultes et de... l�argent. ��a sert aussi � gagner en exp�rience�. Serveurs, animateurs de colonies, plagistes, sauveteurs, vendeurs de pralines ou de beignets, travailleurs dans un chantier de b�timent. Autant de petits jobs, souvent � la solde des jeunes ados ou plus, du moins pour les plus chanceux et les plus t�m�raires. On laisse de c�t� le stress d�une longue ann�e scolaire ou universitaire. L�ambiance des vacances, �a vaudrait mieux qu�on en profite et surtout finis les temps des s�jours � la plage avec les parents ou les cousins. Alors trouver un boulot, c�est d�abord affirmer son autonomie vis-�-vis du p�re. Le r�ve de tout ado. Ils sont pr�ts � tout pour affronter l�univers cruel du monde du travail avec ses lois et ses r�gles. La vie n�est pas non plus en rose que l�on pense �De toute mani�re, on n�a pas le choix. Il faut le prendre au comptant. Juste apr�s mon bac et la p�riode des inscriptions en fac, il faudrait bien que je profite de tout ce temps libre pour m�occuper et gagner un peu d�argent�, raconte Nacim, 19 ans. Un ami de la famille lui a trouv� un job, comme serveur dans une pizzeria, jusqu�� la fin septembre. ��a me suffirait pour empocher la cagnotte et financer la rentr�e scolaire�, Nacim, d�couvre pour la premi�re fois le monde du travail. Du jour au lendemain, il s�y met et se retrouve propuls� dans un univers auquel il n�aurait jamais un jour mis les pieds, �du moins, pas pour maintenant�. �Il faut se r�veiller de bonheur, repasser sa chemise, se raser tous les jours. De nouvelles habitudes qu�il faut difficilement apprendre�. Mais pour une r�mun�ration cons�quente, �j�ai de quoi en �tre fier de moi-m�me�, s�enthousiaste-t-il quand il d�voile son salaire d�passant largement le SMNG national, �nourri et log�. Kader, au corps d�athl�te et bien bronz�, est embauch� comme plagiste. (Une exp�rience, une premi�re pour lui, qui ne l�a pas encore d�go�t�, vu les t�ches r�p�titives qu�il fait quotidiennement, matin et soir. �Au d�part, �a m�a sembl� trop routinier comme boulot. Chaque matin, je place les matelas, les tables et les parasols et le soir je fais l�op�ration inverse. Mais, depuis maintenant vingt jours, �a devient chaque jour qui passe, une vraie passion et une occasion pour moi de tisser des liens avec les vacanciers�. Ce jeune dipl�m� est visiblement satisfait de sa toute premi�re exp�rience. Sa satisfaction se r�sume � deux points : �D�abord, je profite de la plage et gratuitement s�il vous pla�t, ensuite �a me permet de mettre quelques �conomies � la fin de la saison estivale�. �Ma rente d�pend du nombre de parasols et des accessoires lou�s quotidiennement. Je suis pay� au pourcentage. Mais je m�en sors bien�. Mais le job d��t�, s�il conna�t ses belles heures pour quelques-uns plus chanceux, il n�est pas source de confort pour d�autre. Mourad doit juste se contenter du SMNG pour des t�ches plut�t rudes. Commencer t�t le matin et finir la journ�e vers 14 heures sur les dalles d�un chantier de b�timent avec juste une demi-heure de r�pit, �pour en arriver en fin de journ�e compl�tement crev�. Mais je ne m�y plains pas, car avec moi, il y a ceux qui cravachent � longueur d�ann�e�. Pour beaucoup de jeunes, le job d��t� reste une passion, et une occasion de d�couvrir un autre univers. Mais la parenth�se va vite se refermer avec la fin de la saison estivale. Revers de la m�daille, les employeurs y trouvent largement leur compte en embauchant de jeunes saisonniers. Salaires plus faibles, assurance-emploi inexistante. Face � la pr�carit�, on est souvent plus fragile. Officiellement, le job d��t� n�est pas un handicap, mais sur le terrain, les r�glements et le code du travail se heurtent � la r�alit�. Ici, on n�est pas encore pr�t pour parler des �galit�s salariales.