L��t� n�est pas synonyme de farniente pour tout le monde. Si certains attendent impatiemment leur cong� pour se dorer au soleil, d�autres se frottent les mains en pensant aux affaires qu�ils pourront r�aliser pendant la saison estivale. S�il n�est pas possible de quantifier le travail saisonnier qui reste souvent du domaine de l�informel, il est certain que l�engouement pour les jobs d��t� est certain. Vendeurs de beignets ou de toutes sortes de friandises, plagistes dans les h�tels ou charg�s du nettoyage des plages, les saisonniers viennent d�horizons diff�rents avec un seul objectif : fructifier leur cong�. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - S�il y a un cr�neau qui semble juteux, c�est bien celui des beignets. Le filon est exploit� par des familles qui forment une v�ritable cha�ne de production. Pas question de vacances pour elles, l��t�, c�est une occasion r�v�e d�arrondir les fins de mois. Les beignets faits de mani�re artisanale par la m�re sont aussit�t commercialis�s par les enfants. Dans des conditions �prouvantes, ils sillonnent des kilom�tres pour �couler les beignets. Vendus entre 15 et 20 DA l�unit�, ces derniers rencontrent un franc succ�s aupr�s des estivants qui rechignent un peu sur les conditions d�hygi�ne mais finissent par acheter. Les affaires semblent bien marcher puisqu�en d�pit de sa p�nibilit�, la fili�re beignets attire de plus en plus. Loue parasols et plus� Avec la mise en concession des plages, une nouvelle activit� a vu le jour. La location de parasols, de tables et de chaises conna�t un engouement sans pareil. De plus en plus de jeunes s�engouffrent dans ce cr�neau . Ils proposent � partir de 100 DA un parasol souvent dans un �tat piteux � des vacanciers trop contents de ne pas avoir � transporter le leur, surtout s�ils ont fait le d�placement par bus. Pour pouvoir pr�tendre � un peu plus de confort, il faut compter encore 100 DA pour une table et 50 DA pour une chaise. Si les prix sont souvent jug�s �lev�s par les estivants, les prestataires estiment que pratiquer des tarifs inf�rieurs ne serait pas tr�s rentable. Ils expliquent que pour acheter le mat�riel en d�but de saison, ils doivent souvent emprunter ou se mettre � plusieurs. Au regard de l�engouement suscit� par cette �profession �, il est ais� de deviner qu�en d�pit de ces plaintes, ceux qui investissent dans ce cr�neau ne semblent pas faire de mauvaises affaires. Les clandestins, un cr�neau juteux La ru�e vers la mer fait �galement le bonheur d�un tout nouveau genre de chauffeurs : les clandestins. Ils ne s�agit nullement de ces individus qui racolent dehors des clients potentiels mais de personnes qui proposent leurs services � des amis voire des voisins moyennant de l�argent. Beaucoup de personnes joignent l�utile � l�agr�able en proposant des �courses� qui peuvent aller jusqu�� 1200 DA. Ils transportent en effet les jeunes du quartier n�ayant pas de voitures vers le littoral et assurent le retour en fin de journ�e. Une formule tr�s en vogue puisqu�elle �pargne les gal�res dans les transports en commun. Le chiffre d�affaires de ces clandestins saisonniers est plus qu�int�ressant. Le nettoyage des plages pour les moins chanceux Ce n�est certainement pas le cas des saisonniers souvent employ�s par les communes pour le nettoyage des plages. Leur travail est p�nible et les entr�es d�argent tr�s maigres. Ils doivent se contenter du maigre salaire qui ne d�passe gu�re les 6 000 DA pour un travail harassant. Ils ont, en effet, la charge de ramasser tous les d�tritus laiss�s sur le sable par des vacanciers peu soucieux de l�environnement. Matin et soir, ils doivent traquer les ordures avec obligation de r�sultat. Contrairement aux vendeurs de beignets, ils ne travaillent pas pour leur propre compte et doivent rendre des comptes � leur employeur. En d�pit de cette difficult�, ils sont nombreux � accepter ce travail, faute de pouvoir investir dans un autre cr�neau plus juteux. Plus chanceux, les jeunes �tudiants recrut�s par les grands h�tels pour l��t� ont le privil�ge de travailler dans de bonnes conditions. Plagistes ou ma�tres-nageurs, m�me s�ils ne sont pas tr�s bien pay�s, se frottent au monde du travail dans un cadre beaucoup moins conventionnel et souvent dans une ambiance d�tendue.