Les op�rations coup-depoing men�es conjointement par la S�ret� nationale et la Gendarmerie nationale depuis le d�but de l��t� et qui ont cibl� les foyers de la d�linquance dans notamment les grandes villes du pays n�ont d�but� que mercredi dernier dans la wilaya de Constantine. Retard ? �Aucunement, expliquent des responsables des deux corps, puisque la lutte contre la criminalit� et la traque des d�linquants sont autant de pr�occupations quotidiennes des gendarmes et des policiers, emmen�s le plus souvent � coordonner leurs efforts pour les m�mes objectifs. � N�anmoins, � travers le caract�re purement policier que l�on voudrait impr�gner � ces op�rations, l�on escompte pousser �l�ennemi�, criminels et d�linquants s�entend, � l�erreur. De m�me que l�on aspire de par la mobilisation massive des moyens humains et mat�riels et l�occupation du terrain � pr�munir le citoyen de toute sorte d�agression. �Tout citoyen est une victime potentielle des bandits et notre mission premi�re est justement rendre la cible de moins en moins accessible de fa�on � dissuader carr�ment le criminel ou stimuler son z�le au milieu d�une parfaite sourici�re �, explique le chef de la police judiciaire � la S�ret� de wilaya de Constantine. �Nous voudrions ajoute-t-il, agir avec une poign�e de fer gant�e de soie.� Autant d�objectifs assign�s donc � la premi�re op�ration du genre dans la wilaya de Constantine, laquelle a concern� le chef-lieu de la da�ra d�El Khroub. Cette derni�re n�est, certes, pas plus nantie en mati�re de d�linquance et de banditisme que d�autres agglom�rations de Constantine, mais il fallait bien commencer quelque part. Certains fl�aux inqui�tent s�rieusement les responsables de s�curit� au niveau de cette da�ra depuis quelque temps. Ils sont li�s, selon le chef de s�ret� de da�ra, notamment au port d�armes blanches et � la d�tention, la consommation et la commercialisation de drogue et psychotropes. M. Boudjema� au m�me tire que le commandant de compagnie de la Gendarmerie nationale d�El Khroub se r�jouissent d�accueillir cette premi�re op�ration. Ils la subordonnent plut�t � son impact qu�� l�importance de la prise. Il est 17 heures. Plus de 200 agents des deux corps, tous grades confondus, s�appr�tent � recevoir les derni�res instructions au si�ge de la BMPJ d�El Khroub o� a �t� install� le poste de commandement (PC). C�est d�ici que seront dirig�es les op�rations. Un bureau abrite au m�me moment une derni�re r�union de coordination entre officiers et cadres de la gendarmerie et de la police. Le chef de S�ret� de wilaya �tant absent, c�est le premier responsable du service de la police judiciaire � la S�ret� de wilaya, M. Mekhalfia en l�occurrence qu��choit le r�le de chef d�orchestre. Il invite les journalistes pr�sents � un dernier �briefing�. Il explique rapidement : �La ville d�El Khroub a �t� scind�e en huit secteurs. Chaque secteur fera l�objet d�une descente d�un groupe mixte dirig� par un officier. Des instructions fermes ont �t� donn�es afin que toutes les interventions se fassent dans le strict respect de la loi alors que l�usage des armes � feu est, lui, formellement interdit. Une brigade canine participera � l�op�ration de m�me que nous utiliserons pour la premi�re fois, en cas de n�cessit�, une nouvelle arme dont s�est dot� le corps de la police, � savoir un pistolet � d�charge �lectrique � m�me d�immobiliser les suspects qui feront usage de r�sistance violente aux interpellations.� A 18 heures, les groupes se forment et quittent instantan�ment la caserne. Les journalistes sont libres d�embarquer avec le groupe de leur choix. Le commandant du groupement de wilaya de la Gendarmerie nationale arrive au m�me moment. Il tenait � saluer les participants � cette op�ration, ses troupes en particulier. Une vingtaine d�agents, entre policiers et gendarmes, compose chaque groupe. Ils sont achemin�s vers le secteur de leur affectation par 4 x 4 et devront sillonner � pied toute la zone. Les rues d�El Khroub suffoquent en ce d�but de soir�e, la chaleur y est intenable. Seule l�excitation des automobilistes enfreint l�inertie qui s�y �tait install�e. Par moments, ce sont des cort�ges nuptiaux qui redonnent un semblant de vie � la cit�. Cependant, les terrasses des caf�s commencent � accueillir la client�le du cr�puscule et les rues, de plus en plus peupl�es, offrent tout de m�me un d�cor peu dynamique. La descente du groupe que nous suivrons le long du quartier dit � Tanja � et la cit� Bouhali via la voie ferr�e impressionne, dans un premier temps, les passants. L�itin�raire se pr�te inexorablement � la mission assign�e aux vigiles que nous accompagnons. Il est l�un des foyers de la d�linquance � El Khroub. N�anmoins, il ne s�agissait pas du traitement d�une affaire bien pr�cise. Le pas lent des agents se confond au balayage visuel des lieux. Progressivement les passants sont rassur�s. Ils ont fini par comprendre que ces patrouilles sont routini�res. Le flair des policiers et gendarmes se fait attendre. Aucune interpellation n�est effectu�e. Car il est vrai, aucun mouvement suspect n�a �t� relev� pour le moment. Subitement, un agent de la BMPJ demande � un jeune homme de s�approcher. Il lui demande de pr�senter ses papiers d�identit�. Il s�ex�cute en gardant un sourire presque moqueur. Apr�s deux � trois questions d�usage, l�agent d�cide d�op�rer une fouille corporelle du sujet. Trois comprim�s, des psychotropes, sont retrouv�s sur ce dernier. Il tente d�expliquer � l�agent qu�il s�agissait d�un m�dicament prescrit par son m�decin soignant. Une r�ponse peu convaincante pour le policier. La m�re du jeune homme arrive � la h�te et demande au policier les raisons de l�interpellation de son fils. �Ce n�est rien, nous voulons juste v�rifier que ce m�dicament a �t� r�ellement prescrit par un m�decin�, lui r�pond le policier. Affol�e, la m�re s�adosse � un poteau �lectrique puis s�effondre � m�me le sol. Une sc�ne fr�quente, nous explique le policier avant d�appeler par radio le poste de commandement pour le transfert du suspect pour des v�rifications d�usage. C��tait la premi�re intervention mais aussi la premi�re prise de ce groupe. Destination � pr�sent la voie ferr�e, un lieu pris� par les d�linquants qui s�y adonnent � la commercialisation illicite de l�alcool, du kif et autres barbituriques et est tr�s souvent le th��tre de violences et d�agressions � l�arme blanche. A pr�s de 100 m�tres, un groupe de jeunes se dispersent d�s l�apparition des agents de l�ordre. Il �tait a priori inutile d�enclencher une course- poursuite. Et alors q�une fouille des lieux est effectu�e sans r�sultat, deux jeunes hommes reviennent sur leurs pas. Ils sont interpell�s par un policier qui a aper�u l�un d�eux se d�barrasser de quelque chose. Les deux jeunes n�avaient pas de pi�ce d�identit�. Ils sont emmen�s au poste alors que sur les lieux, des traces palpables de consommation de kif sont relev�es. Le plus jeune ne manque pas d�ailleurs de faire remarquer aux policiers et gendarmes que �si c��tait pour le kif, c�est tout le monde qui en consomme ici �. Il irrite un gendarme qui lui rappellera l�ind�cence de son propos. Une dizaine d�autres interpellations seront effectu�es par ce groupe, notamment pour des examens de situation approfondis puisque tous les sujets appr�hend�s ne justifiaient pas de pi�ce d�identit�. Les prises des autres groupes semblaient �tre plus importantes car l�on nous signalait vers 20 h la pr�sence au PC d�une cinquante d�individus soit pour des examens de situation soit des flagrants d�lits. Fin de l�itin�raire vers 21 h. Le groupe regagne le PC o� �taient d�j� agglutin�s plus d�une soixantaine de personnes � l�image d�un mineur incapable de tenir debout pour avoir consomm� des psychotropes et hum� du diluant. Etant mineur, son interrogatoire ne se fera qu�en pr�sence de ses parents. Le chef de service de la police judiciaire � la S�ret� de wilaya de Constantine nous r�v�le alors le bilan de l�op�ration. Il est aussi probant que satisfaisant, note-t-il, car pas moins de 67 arrestations ont �t� effectu�es en moins de 3 h. 23 poursuites judiciaires seront engag�es apr�s avis du procureur de la R�publique territorialement comp�tent. Les d�lits retenus sont notamment l�usage de stup�fiants et psychotropes et le port d�armes prohib�es dont les poignards et autres bombes lacrymog�nes en passant par l�ivresse. � Aucun incident n�a �maill� ces op�rations�, rel�ve-t-il alors que c�t� effectif ce sont 234 agents des deux corps qui y ont pris part.