L�arri�re-fond, en somme, la port�e v�ritable, du moins l�une, du projet de charte pour la paix et la r�conciliation nationale qui sera soumis au suffrage populaire le 29 septembre prochain confine, donc, en l�assurance d�une immunit� et d�une protection � l�Arm�e nationale populaire, objet de campagnes d�acharnement orchestr�es de l�ext�rieur et poursuivant � la culpabiliser dans la trag�die v�cue par le pays. Le pr�sident de la R�publique, comme ressentant l�imp�rieuse n�cessit� d�aider � une exacte, voire � une parfaite compr�hension de la charte r�v�l�e dans ses dispositions majeures � l�opinion une semaine auparavant, a troqu� l�insinuation, coutumi�re s�agissant de similaires sujets, contre un verbe cru. �Il faudra lire le projet de charte int�gralement. Il faudra aussi mais surtout lire entre les lignes. C�est g�n�ralement l� que se trouvent l�id�e et le message. Il s�agit, au nom du peuple, d�assurer immunit� et protection pour l�Arm�e nationale populaire�, a-t-il affirm� d�un ton convaincu, l�instant d�un �loignement d�lib�r� vraisemblablement, du discours �crit. La bifurcation, consentie pour un besoin de clarification s��piloguera apr�s ces deux autres solennit�s de ton : �On n�acceptera pas ces campagnes orchestr�es de l�ext�rieur et qui visent � culpabiliser notre Arm�e nationale populaire dans la trag�die nationale v�cue� et, sur un autre chapitre �ceux qui sont responsables de cette trag�die (les islamistes de l�ex-Fis ndlr) n�auront plus le droit � l�exercice de la politique�. Exclue, d�j� par la d�cision politique, la r�habilitation de l�ex-Fis sera, apr�s r�f�rendum, donc au nom du peuple, d�finitivement �cart�e, et sous quelques formes qu�elle se proposera. Encha�nant sur ses affirmations- pr�cisions, le pr�sident Bouteflika rassurera quant � l�exercice, pour le reste, de la politique dans la pluralit�, � la condition cependant de �respecter la Constitution et les lois de la R�publique�. Pour le pr�sident Bouteflika, nulle place d�sormais aux charlatans qui abusent et pervertissent la religion � des fins politiciennes. �Nous savons pertinemment que notre religion, l�Islam, a distingu� entre ce qui est politique et qui consiste � gouverner et ce qui est religieux et qui a trait au bien-�tre de l�homme � travers sa d�viation � Dieu�. En d�autres termes, le pr�sident Bouteflika pr�ne et entend consacrer la la�cit�. Ceci pour le hors-texte, s�agissant du la�us �crit, il se consacre dans son chapitre second exclusivement � la r�conciliation nationale, � la charte pour la paix qui lui sert de substance. Tout de go, le pr�sident Bouteflika souligne que la perspective compl�te la concorde civile. �Il est temps de parachever le processus par un grand projet de r�conciliation nationale qui consacrera un retour � la paix totale et durable�. Le pr�sident Bouteflika, qui a appel� � un vote massif et enthousiaste, a expliqu� en outre, que �le grand projet de r�conciliation nationale se place au-dessus des divergences conjoncturelles et transcende les visions et les ambitions �triqu�es�. Nullement indiff�r� par ailleurs par les r�actions suscit�es ici et l� par le projet de charte pour la paix et la r�conciliation nationale, celles n�gatives notamment et surtout, le pr�sident Bouteflika s�est oblig� � davantage de clarifications. D�abord, le projet en question ne signifie pas un retour � l�avant-av�nement du terrorisme. �La r�conciliation nationale n�est pas un retour � la situation qui pr�valait avant l��clatement de la �fitna�. Pour le pr�sident de la R�publique, la r�conciliation nationale projette un renouveau national, lequel suppose une refondation, au pr�alable, du mouvement associatif et culturel. Si telle est la perspective, que sont donc les balises que dresse la r�conciliation nationale pour que ne s�op�re pas le glissement vers une situation pass�e ? Explications du pr�sident de la R�publique : �Les Alg�riens sont appel�s � pardonner et non � oublier�. La r�conciliation, expliqu�e par Bouteflika, ne pr�tend pas alt�rer le devoir des m�moires. Autre �l�ment s�interpr�tant comme balise : la poursuite de la lutte antiterroriste jusqu�� son �radication d�finitive. �Nous ne tomberons pas dans la m�me erreur deux fois. Nous ne m�nagerons aucun effort pour �radiquer le terrorisme de ce pays�. Aux terroristes poursuivant encore de s�vir, le pr�sident Bouteflika lance un appel au repentir, les invitant � revenir et se soumettre aux institutions de l�Etat. A d�faut de cette repentance d�lib�r�e et volontaire, il ne leur restera, a menac� le pr�sident, que le chemin de l�affrontement suicidaire avec le peuple alg�rien. A ceux, maintenant qui ont estim� le projet de charte excessivement cl�ment, comparativement aux profondeurs des blessures ainsi qu�� ceux, de l�autre bord, qui l�appr�cient quelque peu circonspect dans ses dispositions, le pr�sident Bouteflika r�pond par dire que l��laboration a tenu compte de la conjoncture et de la situation. �En r�alit�, ce que nous pouvons aujourd�hui, n��tait pas possible hier. Mais en m�me temps, il inaugure ce qui est impossible maintenant du fait de la pr�servation des �quilibres et s�imposera demain dans un encha�nement naturel�. Le propos confirme, si besoin est, l��laboration laborieuse du projet de charte qui, en d�finitive, appara�t �tre le fruit d�un compromis. Dans son chapitre premier, le discours pr�sidentiel, s�est consacr� � l�histoire de la R�volution, � la comm�moration du 20 ao�t 1955. L�occasion, une des plus offerte au pr�sident Bouteflika, pour d�noncer, sans la citer, la loi fran�aise du 23 f�vrier dernier relative aux harkis. �Si du droit de chaque nation de lire son histoire et l�enseigner � ses enfants, dans ce qui est conforme � ses visions et ses int�r�ts, il n�est cependant du droit de nulle nation de travestir l�histoire des autres nations et de tenter, �pisodiquement, de blanchir les coupables�.