Il va sans dire que le référendum sur la réconciliation nationale constituera un test de l'homogénéité de la combinaison ministérielle. L'activité politique entamera sa vitesse de croisière ce samedi avec la reprise des travaux de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur fond de campagne pour la charte pour la paix et la réconciliation nationale initiée par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, lequel sera sanctionné par un vote référendaire le 29 septembre prochain. Lors d'une réunion tenue le mois passé sous de la présidence de M.Amar Saâdani, le bureau de l'APN a soumis sept projets de lois à trois commissions, après enregistrement du dépôt. Le bureau de l'APN a également soumis à la Commission des affaires juridiques et administratives et des libertés, un projet de loi portant procédure de constat du droit de propriété foncière et délivrance de titres de propriété à la faveur d'une enquête foncière et un projet de loi amendant et complétant l'ordonnance n°66/155, portant code de procédure pénale, et l'ordonnance n° 05-04, complétant le code de la wilaya ainsi que l'ordonnance n°05-03 complétant le code de la commune. Par ailleurs, le bureau a soumis à la Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification un projet de loi abrogeant l'ordonnance n°03-02 relative aux zones franches. La Commission des finances et du budget a été destinataire du projet de loi amendant et complétant l'ordonnance 95-07, relative aux assurances ainsi que l'ordonnance 05-05, portant loi de finances complémentaire. Cependant le projet le plus attendu a trait à l'adoption de la loi de finances complémentaire promulguée par décret présidentiel. L'Exécutif aura également à organiser deux importants rendez-vous que sont le référendum sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale ainsi que les élections partielles de kabylie. La rentrée sociale sera en outre inscrite sous le signe des réformes financières puisqu'un certain nombre de projets de lois seront proposés dans le but de booster la machine bancaire algérienne, actuellement en déphasage avec les réalités du terrain. C'est dire donc que la prochaine année sera l'une des plus chargées pour une équipe, en principe, déjà largement imprégnée de la réalité du terrain dans de nombreux domaines. Néanmoins, tous ces projets risquent de connaître un retard si ce n'est un report, campagne de réconciliation nationale oblige. A commencer par le président de la République, l'Exécutif national est appelé à sortir sur le terrain afin de mener une campagne de sensibilisation auprès de la société civile. En effet le chef de l'Etat a un programme chargé. Il a prévu à cet effet une tournée nationale devant le mener dans dix wilayas du pays. De leur côté, les trois chefs de l'alliance nationale, Abdelaziz Belkhadem, Boudjerra Soltani et Ahmed Ouyahia, néanmoins ministres d'Etat et chef du gouvernement, sont appelés eux aussi à sillonner le pays en plus de plusieurs ministres du gouvernement et députés. De ce fait, il est fort possible que les projets de lois programmés à l'APN risquent de passer comme une lettre à la poste. En effet, c'est la première fois que les députés des deux chambres parlementaires se retrouvent unis autour d'un même projet, la charte pour la paix et la réconciliation nationale en l'occurrence, tant l'adhésion totale se dessine de par les déclarations des chefs de partis représentés au Parlement à l'instar du FLN, du RND et du MSP totalement acquis à ce projet . Ainsi, il va sans dire que le référendum sur la réconciliation nationale constituera un test entre tant d'autres, de l'homogénéité de la combinaison ministérielle. Cependant et au vu de l'importance de ce projet pour l'avenir de l'Algérie, les acteurs politiques se sont engagés pleinement sur le terrain, ce qui devrait accaparer tout leur temps. De ce fait, l'éventualité de voir se tenir, durant cette période de campagne, un conseil du gouvernement, encore moins un conseil des ministres, est de proportion réduite. En somme l'Exécutif sera appelé à fonctionner à vitesse résiduelle.