La campagne pr�sidentielle bat son plein en �gypte � quinze jours du scrutin du 7 septembre, mais les rivaux du pr�sident Hosni Moubarak l'accusent d'abuser de la machine gouvernementale de propagande. Une semaine apr�s le d�but de la campagne, qui mobilise les m�dias, la population qui compte 32 millions d'�lecteurs montrait cependant peu d'enthousiasme. Pourtant, les �gyptiens vont choisir pour la premi�re fois au suffrage universel direct un pr�sident parmi dix candidats, le favori �tant le chef de l'�tat actuel Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 24 ans. M. Moubarak, 77 ans, m�ne une campagne intense, sillonnant le pays et promettant 4 millions d'emplois et des milliards de dollars � l'�conomie s'il �tait r��lu. La campagne, qui n'est pas sans rappeler celle des candidats � la pr�sidentielle am�ricaine, avec site internet � l'appui, trahit l'influence du fils de M. Moubarak, Gamal, �duqu� en Occident. Mais les adversaires de Hosni Moubarak affirment que ses promesses ne sont pas r�alistes et que sa campagne ne respecte pas les normes internationales. Les deux adversaires s�rieux du pr�sident, Aymane Nour, chef du parti Al-Ghad, et Noumane Gomaa, pr�sident du parti Wafd, ont multipli� les accusations incendiaires contre le parti au pouvoir de M. Moubarak pour ses "violations r�p�t�es" du code �lectoral. Mercredi, le quotidien ind�pendant Al-Masri Al-Yom a publi� un encadr� sur le nombre de mots consacr�s lundi aux candidats, par les trois principaux journaux gouvernementaux. R�sultat : M. Moubarak a re�u une couverture de 13.878 mots, alors que ses neuf rivaux ont eu 3.000 mots au total. Le journal ind�pendant Al- Doustour a accus� de son c�t� le pr�sident d'avoir profit� de son poste pour gonfler son cr�dit aupr�s de la population, en inaugurant au cours des derniers mois plusieurs h�pitaux, ponts et centrales �lectriques. La majorit� des rivaux de M. Moubarak estiment aussi que le r�sultat du scrutin sera manipul� et soutiennent donc les demandes des organisations civiles �gyptiennes de superviser l'�lection, les autorit�s refusant cat�goriquement tout observateur international. Mais m�me les observateurs autoris�s par la commission �lectorale, les juges �gyptiens, menacent de boycotter le scrutin tant qu'ils n'auraient pas de garanties sur sa transparence. Ils devront annoncer leur d�cision sur cette question le 2 septembre. Pendant cette premi�re semaine de la campagne, l'influent mouvement des Fr�res musulmans a appel� ses nombreux partisans � participer au scrutin, sans toutefois apporter son soutien � un candidat pr�cis. Le mouvement, interdit mais tol�r�, a n�anmoins demand� � ses partisans de ne pas �lire M. Moubarak, dont le r�gime avait s�vi contre eux il y a quelques ann�es. "Il est impensable que nous d�cidions d'appuyer Moubarak", a dit le leader du mouvement, Mohammad Mahdi Akef. Tous les candidats de l'opposition ont fait de la fin de l'�tat d'urgence, en place depuis l'assassinat du pr�sident Anouar al-Sadate en 1981, une de leurs priorit�s, mais le scrutin risque de se d�rouler dans une ambiance s�curitaire tendue, apr�s les attentats meurtriers qui ont frapp� la p�ninsule du Sina� r�cemment. Le scrutin sera �galement observ� de pr�s par les �tats-Unis, un alli� majeur de l'�gypte dans la r�gion, qui a multipli� les appels � la tenue d'une �lection libre et transparente.