Un mois avant le scrutin présidentiel en Egypte, dix candidats, dont le président Hosni Moubarak, ont été retenus par la commission électorale, vingt autres « recalés » subissant une ultime session de rattrapage. Les candidats déjà certains de pouvoir entrer en lice pour la première élection multipartite et au suffrage universel de l'histoire de l'Egypte sont des chefs de parti. Aucun indépendant, aucune femme n'ont font partie. 32,5 millions d'électeurs sont conviés à choisir, le 7 septembre prochain, leur candidat. La campagne officielle débutera le 17 août et se terminera le 4 septembre, mais les affiches commencent à fleurir sur les murs. « Vingt candidatures à l'élection présidentielle ont été rejetées et dix ont été approuvées », indique la commission dans un communiqué reçu hier. Ceux qui ont été recalés disposent de 48 heures pour faire appel, ajoute le texte, précisant que la liste officielle définitive des candidats sera rendue publique le 13 août au plus tard. Le président Moubarak, 77 ans, au pouvoir depuis 24 ans et chef du Parti national démocrate (PND), est considéré par tous les observateurs comme archifavori. Ses deux principaux rivaux retenus à l'issue de cette sélection sont Ayman Nour, chef du parti d'opposition libérale Al Ghad (Demain), et No'mane Gomaa, chef du Wafd, le traditionnel parti centriste. Sept autres personnes ont été jusqu'à présent autorisées à concourir au nom de petits partis : Ahmed Aouad Allah, pour le parti de l'Oumma (Nation islamique), Mamdouh Qinaoui (Parti constitutionnel), Oussama Chaltout (Parti de la solidarité), Kamal Kasbah (Parti de la justice sociale), Ibrahim Turk (Parti de l'union démocratique), Rifaat Al Agroudi (Parti de la concorde nationale) et Ouahid Al Ouqsouri (Parti socialiste arabe égyptien). Selon le quotidien gouvernemental Al Akhbar, ce sont des disputes internes au sein de sept autres partis qui ont entraîné la disqualification de leurs candidats, soit vingt au total. D'autres partis ou mouvements d'opposition, les marxistes du Tagammou, les nassériens et les Frères musulmans (première force d'opposition du pays, bien qu'officiellement interdite) ont décidé de boycotter le scrutin, le qualifiant à l'avance de parodie de démocratie. La commission électorale n'avait pas retenu les candidatures des indépendants, dont quatre femmes, arguant du fait qu'ils n'avaient pu réunir à temps les 250 signatures d'élus requises par la loi électorale. Les chefs de parti n'étaient pas soumis à cette exigence, mais leurs candidats devaient avoir plus de quarante ans. Un colleur d'affiches d'un des principaux candidats d'opposition à la présidentielle du 7 septembre, Ayman Nour, a été blessé par balles dans la nuit de dimanche par un policier. L'élection du 7 septembre sera la première présidentielle pluraliste et au suffrage universel de l'histoire de l'Egypte. Jusque-là, les Egyptiens étaient simplement appelés à se prononcer par plébiscite sur le nom d'un seul candidat, choisi par le Parlement.