Le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, qui a revendiqu� l'attaque aux roquettes du port jordanien d'Aqaba, une premi�re hors d'Irak, est un d�linquant devenu le bras arm� d'Oussama ben Laden et qui a connu une irr�sistible ascension dans la hi�rarchie d'Al-Qa�d gr�ce � la guerre en Irak. Le groupe Zarqaoui a revendiqu� mardi sur internet les tirs de deux roquettes Katioucha tir�es le 19 ao�t depuis un entrep�t d'Aqaba, visant vraisemblablement deux navires de la marine am�ricaine qui mouillaient dans ce port du sud de la Jordanie, et la station baln�aire voisine d'Eilat, � la pointe sud d'Isra�l. Un soldat jordanien a �t� tu� et un autre bless� dans cette op�ration, la premi�re revendiqu�e par le groupe terroriste hors d'Irak. Mais outre l'attaque d'Aqaba, Zarqaoui avait �t� d�j� accus� dans plusieurs affaires de terrorisme en Jordanie. Zarqaoui a �t� condamn� le 6 avril 2004 par contumace � la peine capitale par la Cour de s�ret� de l'Etat jordanienne pour l'assassinat � Amman en octobre 2002 de Laurence Foley, responsable � l'Agence am�ricaine internationale pour le d�veloppement (USAID). Il est �galement jug� par contumace depuis le 15 d�cembre 2004 dans un proc�s o� il est accus� d'avoir pr�par� un m�ga-attentat � l'arme chimique en Jordanie. Zarqaoui a �t� adoub� en d�cembre par Ben Laden "�mir" de "l'Organisation d'Al-Qa�da en M�sopotamie". En octobre, son groupe jusque l� appel� Tawhid wal Jihad (Unicit� et guerre sainte) avait pr�t� all�geance � Al-Qa�da. Dans un message attribu� � Zarqaoui et d�couvert en janvier 2004 sur un agent de liaison d'Al-Qa�da, selon l'arm�e am�ricaine, l'auteur appelait � provoquer une guerre confessionnelle entre sunnites et chiites en Irak. La t�te de Zarqaoui a �t� mise � prix pour 25 millions de dollars par Washington, qui le consid�re comme le principal responsable des attentats les plus meurtriers commis en Irak depuis l'invasion am�ricaine en mars 2003. L'arm�e am�ricaine et les forces irakiennes annoncent r�guli�rement la capture de membres de son r�seau, mais n'ont pas pu mettre la main sur l'homme lui-m�me malgr� de nombreuses op�rations lanc�es dans ce but. De son vrai nom Fadel Nazzal Al-Khalayleh, Zarqaoui, 38 ans, appartient � la tribu des Bani Hassan, une des plus grandes du royaume hach�mite. Apr�s une p�riode de d�linquance, tr�s jeune, il quitte la maison familiale de Zarqa, une ville pauvre � 25 km � l'est d'Amman. Il est s�duit par l'islamiste jordanien Abou Mohamad al-Makdessi, rencontr� au Pakistan, o� il travaille dans une publication jihadiste, de 1988 � 1992. Il re�oit en Afghanistan un entra�nement dans des camps jihadistes. De retour en Jordanie, il est condamn� � 15 ans de prison en 1996 puis amnisti� en 1999 � l'occasion de l'accession au tr�ne du roi Abdallah II. Consid�r� par le renseignement am�ricain comme l'un des meilleurs experts d'Al- Qa�da en armes chimiques et biologiques, il fuit la Jordanie en 1999, peu avant le d�mant�lement d'une cellule li�e au r�seau de Ben Laden. Il est condamn� en octobre 2000 par contumace � 15 ans de prison au terme du proc�s des 28 membres de cette cellule. Revenu en Afghanistan, o� il monte en grade au sein d'Al-Qa�da, il se bat contre les forces am�ricaines lors de leur intervention dans ce pays fin 2001, est bless� et aurait �t� amput� d'une jambe. Le 5 f�vrier 2003, avant le d�but de la guerre d'Irak, dans son r�quisitoire contre Bagdad devant le Conseil de s�curit� de l'Onu, le secr�taire d'Etat de l'�poque Colin Powell avait accus� nomm�ment Zarqaoui d'�tre le cha�non entre le r�seau de Ben Laden et Saddam Hussein, ce qui n'a jamais �t� �tabli. En avril 2004, il est revenu sur le devant de la sc�ne avec la diffusion d'une vid�o de la d�capitation de l'otage am�ricain Nicholas Berg, qui marque le d�but d'une s�rie d'enl�vements ponctu�s d'�gorgements film�s en Irak.