Larbi Belkheir, ancien chef de cabinet de Abdelaziz Bouteflika, nomm� r�cemment ambassadeur d�Alg�rie au Maroc, est sorti mercredi dernier de son mutisme via le journal fran�ais Le Monde. Le g�n�ral � la retraite a confirm� � ce quotidien, dans un article paru jeudi, qu�il a accept� cette nouvelle �mission� d�ordre diplomatique et qu�il rejoindrait son poste d�ambassadeur � Rabat �probablement en octobre�. Larbi Belkheir �vite de s��taler sur les raisons de sa nomination, mais il est cependant revenu sur les multiples interrogations qu�a suscit�es cette d�signation, tant dans son entourage qu�au sein de l�opinion publique. �Les uns pr�tendent que j�ai refus� mon poste. Les autres affirment que j�ai claqu� la porte. D�autres encore me conseillent de ne pas quitter Alger sous pr�texte que je suis un �l�ment de stabilit�, a d�clar� Larbi Belkheir qui, selon Le Monde, est actuellement de passage en France pour �un bilan m�dical�. Il balaie donc toutes supputations et rumeurs � son sujet et insiste, � cette occasion, sur la nature de sa nouvelle �mission�: r�tablir des relations solides et durables entre l�Alg�rie et le Maroc. �La r�alit� est que Rabat est un poste sensible et qu�on en a conscience de part et d�autre. Ma priorit� sera d��tablir des relations de confiance avec le Maroc, et surtout une v�ritable communication entre les deux pays. Cela fait trop longtemps que nos relations passent par des hauts et des bas. Or, le Maroc est notre voisin et le restera. Nous sommes condamn�s � nous entendre�. Le Monde annonce �galement que la nouvelle de la nomination de Larbi Belkheir comme ambassadeur a �t� accueillie avec �une immense satisfaction� au Maroc o� il est consid�r� comme un �partisan convaincu de la normalisation alg�romarocaine �. Mais pour le journal parisien, cette nouvelle fonction ressemble bel est bien � �une mise � l��cart� m�me si �l�int�ress� refuse de l�admettre�. En se basant sur le cas Belkheir, �celui qui convainc ses pairs g�n�raux de faire d�Abdelaziz Bouteflika leur candidat � la pr�sidence en 1999�, Le Monde tente une lecture de la situation actuelle au plus haut niveau du syst�me alg�rien. �L�utilit� de cet homme de r�seau (Larbi Belkheir) et de ses contacts avait-elle fini par s��mousser ? C�est probable. A coup de mises � la retraite, de promotions et de mutations, le pr�sident Bouteflika a r�ussi � �largir son pouvoir au point d�avoir aujourd�hui la haute main sur l�arm�e. La d�mission du chef d��tat-major, le g�n�ral Mohamed Lamari, l�ann�e derni�re, a fait sauter un verrou. Depuis, c�est une valse permanente. Du noyau des g�n�raux �janvi�ristes�, il ne reste plus que trois hommes : Abdelmalek Guena�zia, ministre d�l�gu� � la D�fense nationale (le chef de l�Etat occupant le poste de ministre), mais aussi et surtout les g�n�raux-majors Mohamed Medi�ne et Sma�n Lamari, chefs des services de renseignements�, �crit Le Mondequi consid�re que Abdelaziz Bouteflika �assoit son pouvoir� et ��carte quiconque lui r�siste ou menace de lui faire de l�ombre�. Mise � l��cart pour les uns ou sortie honorable pour les autres, une chose est certaine : d�Alger � Paris, le cas Belkheir ne laisse pas indiff�rent.