En plein �t� lorsque le soleil est au Z�nith, les femmes et les enfants de A�t-Bouhini sont encore dehors pour les besoins de la corv�e d�eau. Sur les chemins sinueux qui n�en finissent pas de monter, ils poussent leurs baudets charg�s de lourds jerricans au moment o� d�aucuns se pr�lassent sur les plages de la r�gion. R�tives, les pauvres b�tes avancent nonchalamment sur la piste poussi�reuse se prenant les sabots dans la pierraille. La corv�e d�eau, ramen�e de cinq captages r�alis�s par les habitants, est un championnat national � A�t-Bouhini, un village de 3 500 habitants qui a un pied dans la commune d�Azazga et l�autre � Yakouren. C�est le destin de ses habitants que ce soit � Taguemount, A�t-Ali Ouahand ou � Ighil, les trois hameaux qui composent le village, lesquels �tendent leurs tentacules sur une superficie de pr�s de 60 km2 dans ce qui constituait autrefois la luxuriante for�t de Yakouren, fief d�Arezki L�Bachir, l�insurg� de l�ordre colonial embastill� et d�capit� en 1895 auquel le village a r�cemment rendu hommage. A�t-Bouhini, village martyre de 84 chahids, c�est aussi le village de la chanteuse et com�dienne Djamila, Boudjema� Kar�che et de toute une diaspora vivant aujourd�hui � Ben Aknoun apr�s que leurs anc�tres furent d�poss�d�s de leurs terres. Serait-ce le destin de ce village que de vivre en 2005 des sc�nes du si�cle dernier ? Manquant cruellement d�eau les villageois investissent dans des puits souvent taris. M�me la baraka du saint Sidi El-Abal Cherif, qui veille du haut de la cr�te � la qui�tude du village semble n�avoir pas de prise sur l�ent�tement des autorit�s rest�es sourdes aux dol�ances des citoyens, d�apr�s le comit� de village. Tout comme pour le r�seau d�assainissement dont les eaux se d�versent dans la nature et la route d�fonc�e sur 7 km en direction d�Azazga (tron�on Thakouravth), la situation n�a gu�re �volu�, selon eux, en d�pit des promesses des autorit�s r�gionales faites au lendemain des actions de rue men�es par le village qui a investi et bloqu� l�APC de Yakouren pendant trois jours et paralys� la RN12 pendant douze jours en 2003. La tri-couche r�alis�e dans l�axe Yakouren-A�t-Bouhini s�est s�rieusement d�grad�e alors qu�elle �tait pr�vue en b�ton bitumineux. Pis, la situation s�est compliqu�e avec le glissement de terrain qui a atteint son pic l�hiver dernier au niveau du versant oppos�. L�assainissement tant promis n�a touch� que 40% du r�seau avec tous les risques que cela fait peser sur la population qui a recours aux fosses sceptiques. L��tablissement scolaire du village est l�un des rares � ne pas disposer de cantine nonobstant sa priorit� compte tenu du crit�re de l��loignement qui commande les projets. Le village se prend � esp�rer avec l�av�nement du projet du barrage de Taksebt, seule chance pour ce village d��tancher d�finitivement sa soif. Les villageois ont d�ailleurs anticip� en finan�ant une �tude technique men�e par un bureau d��tudes agr��. L� encore la promesse �crite concernant la r�alisation d�un projet d�APE de 3 millions de dinars est rest�e lettre morte, selon eux. De par sa situation � la lisi�re de la for�t, la localit� conna�t des hivers rigoureux. Et avec la chert� du gas-oil, les riverains sont de plus en plus tent�s de recourir au bois de chauffage � port�e de main en d�pit de s�rieuses mises en garde du village qui interdit la coupe de bois vert, ce qui porte un rude coup � l�environnement. Et comme le gaz de ville est aux portes de la localit�, les pouvoirs publics ont tout int�r�t � la raccorder au r�seau d�autant que le village est dispos� � apporter sa contribution � la r�alisation du projet. L�unit� de soins �quip�e de mobilier et d�un r�frig�rateur par le village attend toujours d��tre op�rationnelle � temps plein. Hormis une aire de jeux arrach�e par le village aux flancs de la montagne, les jeunes ne disposent d�aucune infrastructure sportive ou culturelle. Une jeunesse que le village r�ussit � pr�server des dangers qui la guettent gr�ce � son organisation s�culaire, qui ne laisse aucune chance au d�veloppement des fl�aux sociaux. Jaloux de sa culture, A�t- Bouhini fait la part belle aux traditions. Neuf troupes de tambourinaires veillent � perp�tuer la musique traditionnelle et les airs du terroir. Tout comme dans certaines localit�s de la r�gion, la disc-jockey a �t� interdit au village lors des f�tes mixtes qui r�unissent dans la joie toute la population. Il est consid�r� comme un obstacle � la culture. Gris�s par le succ�s enregistr� lors de la comm�moration du 110e anniversaire de la d�capitation de son h�ros, Arezki L�Bachir, A�t-Bouhini dont il est projet� l��rection d�une st�le � Azazga sur les lieux m�mes de son ex�cution, les organisateurs projettent d�honorer de leur vivant Djamila et Boudjema� Kar�che, les enfants du pays. Tout comme ils pr�voient des circoncisions et des mariages collectifs et bien d�autres projets qu�ils tiennent au secret. Rien ne troublera donc la marche des A�t-Bouhini (les pacifiques) vers le progr�s et la solidarit�, assurent ses habitants. Mais les anges peuvent se trouver des arguments de r�volt�s lorsqu�on les y pousse, allusion � la marginalisation dont ils disent faire l�objet de la part des pouvoirs publics. �Et dans ce cas-l�, on devient beaucoup plus enrag�s qu�engag�s, pour emprunter une des formules ch�res � Matoub�, conclut alors un membre du comit� de village. S. Hammoum Des trafiquants de v�hicules sous mandat de d�p�t Une bande de trafiquants de v�hicules dirig�e par B. M. a �t� mise hors d��tat de nuire par la police judiciaire de Tizi-Ouzou. Le d�mant�lement de la bande s�est fait en deux temps, l�interpellation de B. M., le cerveau a eu lieu le 22 ao�t � Boghni � bord d�une Renault Clio. Elle a permis � la police de remonter la fili�re du r�seau proc�dant ainsi successivement � l�arrestation de quatre acolytes dans la m�me localit� de Boghni et dans un village voisin, B�ni Mendes, et d�un 5e pris � bord d�une Golf � Tizi-Ouzou. Il s�agit d�un certain B. Y., un Oranais sp�cialis� dans la falsification des cartes grises. Les v�hicules qui sont vol�s � l�ouest du pays, notamment � A�n-T�mouchent, subissent un maquillage avant d��tre propos�s � la vente � travers la wilaya de Tizi-Ouzou � des prix all�chants, 60 millions la Golf, 16 millions la Clio... avec des r�c�piss�s de d�p�t de cartes grises. Six sur 9 membres de la bande ont �t� arr�t�s et les v�hicules r�cup�r�s, 1 Renault express et 2 Clio...Les recherches se poursuivent en vue de l�immobilisation de tous les v�hicules objets du trafic et de l�arrestation des voleurs en fuite parmi lesquels 2 Oranais et 1 Tizi-Ouz�en. Un des en fuite qualifi� de parrain par la police serait charg� du blanchiment d�argent. 4 des 6 escrocs arr�t�s ont �t� plac�s sous mandat de d�p�t sous les chefs d�inculpation d�association de malfaiteurs, de vol qualifi�, de falsification de documents officiels... Les 2 autres ont �t� plac�s sous contr�le judiciaire. B. T. Semaine du bijou et de la poterie Apr�s une p�riode de repos qui aura dur� presque tout le mois d�ao�t, la maison de la culture Mouloud- Mammeri vient de renouer avec les activit�s culturelles par l�organisation de la semaine du bijou et de la poterie. Cette manifestation est l�initiative de la chambre de l�artisanat et des m�tiers de la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour rappel, les f�tes du bijou et de la poterie organis�es annuellement � Ma�tkas et B�ni Yenni n�ont pu avoir lieu cette ann�e pour des raisons financi�res et s�curitaires, contrairement � celle du tapis d�A�t- Hichem. Plusieurs associations et ateliers repr�sentant les diff�rentes cultures alg�riennes vont donc se c�toyer dans l�espace bruyant du hall et de la salle de l�exposition de la Maison de la culture tout au long de cette semaine. Du tapis d�A�t-Hichem � la poterie de Ma�tkas repr�sent�e notamment par l�association Thakrouma en passant par le bijou d�A�t-Yenni et les articles en cuir de la r�gion de Gharda�a ou encore la d�coration sur glace de A�n-Defla ou les tatouages de Annaba. Les broderies et les motifs des diff�rentes r�gions de l�Alg�rie ont �t� �galement expos�s sur des habits traditionnels kabyles, d�Assi- Youcef ou du M�zab, etc. De l�avis des participants, l�engouement suscit� chez les habitants de Tizi n�est pas � la hauteur de l��v�nement. Le public qui a pourtant afflu� n�est pas celui des grands jours. La raison ? Selon eux, les responsables et les organisateurs n�ont pas fait pr�c�der l��v�nement d�une campagne publicitaire ad�quate. d�plore que mis � part les affiches dans l�enceinte m�me de la Maison de la culture, rien en ville ou dans sa p�riph�rie n�annon�ait la tenue de cette manifestation culturelle.