La progression des prix p�troliers sur les march�s internationaux en d�but de semaine � plus de 70 dollars/baril devrait �tre accompagn�e par une autre hausse des prix � la pompe au Maroc, la troisi�me en quatre mois, estiment mercredi des analystes. Selon des analystes, la hausse � plus de 70 dollars le baril sur les march�s asiatiques a chamboul� compl�tement les pr�visions des autorit�s financi�res marocaines qui, pourtant, estiment improbable dans l�imm�diat une autre r�vision � la hausse des prix � la pompe. Pour le moment, il n�est pas question de r�percuter cette nouvelle hausse sur le consommateur, estime le ministre d�l�gu� charg� des affaires �conomiques et g�n�rales, M. Rachid Talbi Alami, selon lequel plusieurs facteurs, dont l�approche du mois de Ramadhan, plaident en faveur de la non r�percussion de la hausse du prix du p�trole � la pompe. Une premi�re r�union d��valuation de la situation se tiendra jeudi entre la f�d�ration de l��nergie et le minist�re marocain de l��nergie et des Mines pour baliser le terrain � la r�union interminist�rielle, pr�vue lundi prochain et qui sera pr�sid�e par le premier ministre, M.Driss Jettou. Apr�s la hausse de 50 % des prix � la pompe intervenue au mois de mai dernier, le gouvernement marocain avait encore d�cid� de relever les prix des produits p�troliers, notamment les carburants, d�but ao�t dans le cadre de la politique d�indexation des prix p�troliers. Cette augmentation avait notamment port� sur le fuel industriel (+11,6 %) et les carburants pour v�hicules dont la variation avait oscill� entre 5,1 % et 7,4 %. Les difficult�s actuelles de la caisse de compensation et la hausse permanente des prix sur le march� international devront tr�s probablement inciter les autorit�s financi�res marocaines � relever dans les toutes prochaines semaines les prix � la consommation, estiment-on. Le retour graduel au syst�me d�indexation a �t� entam� en ao�t 2004 et mai 2005 avec une augmentation de 50 centimes le litre pour les produits p�troliers (hors gaz butane toujours soutenus par l��tat). Mais, ces r�ajustements sont loin d��ponger le gap qui s�pare les prix int�rieurs des prix sur les march�s internationaux, estiment des �conomistes selon lesquels l��tat marocain continue toujours de subventionner � hauteur de 70 centimes par litre le gazole, en plus des autres produits p�troliers Sur le march� p�trolier international, les prix du brut �taient scotch�s mercredi autour de 70 dollars/ baril, le l�ger am�ricain (light sweet crude) cotant 70,45 dollars/ baril en d�but de s�ance sur les march�s �lectroniques asiatiques, apr�s un plus haut la veille � 70,85 dollars/baril. Une situation qui met dans l�embarras le gouvernement marocain qui envisage dor�navant d�appliquer syst�matiquement le syst�me d�indexation des prix p�troliers selon les cours mondiaux, et d�abandonner la subvention des produits p�troliers, hors gaz butane, rel�vent les m�mes analystes. Autant le ministre marocain de l��nergie, M.Mohamed Boutaleb que celui des Finances, M.Fathallah Oualalou, avaient d�clar�, au mois de juin dernier, que le moment �tait venu de revenir au syst�me d�indexation d�avant 1995 et abandonn� provisoirement depuis 2000. La hausse des prix des produits p�troliers sur les march�s internationaux a, par ailleurs, grev� le budget de la Caisse marocaine de compensation pour l�ann�e 2005, et accul� le gouvernement � des d�cisions jug�es impopulaires. Tra�nant des arri�r�s de paiement estim�s � 2,6 milliards de dirhams � fin mai 2005, la Caisse de compensation marocaine traverse une importante crise financi�re. Le montant des subventions r�serv�es aux produits p�troliers par la Caisse marocaine de compensation devrait d�ici la fin de l�ann�e d�passer les 5,5 milliards de dirhams, sans les montants d�caiss�s pour les autres produits subventionn�s, comme le sucre et la farine, alors qu�elle n�a b�n�fici�, au titre de la loi de finances 2005, que d�un budget de 3,5 milliards de dirhams sur la base d�un prix de p�trole � 35 dollars/baril. A la fin du 1er semestre 2005, la facture p�troli�re du Maroc avait d�pass� les 7 milliards de dirhams, en dehors des autres produits �nerg�tiques, avec un bond de plus de 77,4 %, entra�nant une hausse de plus de 9,3 % � 55,24 %milliards de Dhs des importations, et plombant davantage le d�ficit commercial � plus de 30,3 %.