Une dirigeante de la banque centrale américaine, Sandra Pianalto, a jugé "très improbable" que le cours du pétrole batte cette année son record de 2008, quand le baril avait dépassé les 147 dollars. Mme Pianalto a expliqué que la Banque de Réserve fédérale de Cleveland, qu'elle préside, avait examiné l'hypothèse d'un pétrole qui "dépasserait 140 dollars le baril d'ici à l'année prochaine et connaîtrait un pic aux alentours de 170 dollars d'ici fin 2013". "Laissez-moi vous rappeler que les conditions qui aboutissent à cette hypothèse, sans être impossibles, sont fort improbables", a-t-elle indiqué à une audience de cadres dirigeants d'entreprise. Notons que dans son rapport mensuel sur le marché du pétrole, l'Agence internationale à l'énergie (AIE) a commenté la différence entre le choc de la demande et le chocoffre. Dans le premier cas, la hausse des prix du pétrole finit par susciter un ralentissement de l'économie, alors que la politique budgétaire et monétaire se fait progressivement plus stricte en réaction à la hausse de l'inflation. Dans le second cas, l'effet du déplacement de la courbe d'offre a un impact plus direct sur l'activité économique, alors que la hausse des prix du pétrole qui en résulte aboutit à une destruction immédiate de la demande. Aussi, et selon les analystes de Natixis repris par l'agence financière AOF, estiment que " le choc de la demande qui a fait passer les cours du brut de 80 dollars le baril l'été dernier à plus de 100 dollars le baril en février s'est accompagné au cours des dernières semaines d'un choc de l'offre en Afrique du Nord qui a suscité une nouvelle hausse des cours, à hauteur de 10 à 15 dollars le baril. Par ailleurs, la hausse des cours du pétrole au-delà des 100 dollars le baril, en raison d'une forte augmentation de la demande mondiale, a entraîné une hausse de l'inflation partout dans le monde."Par ailleurs, "la forte hausse des prix de l'énergie enregistrée au cours des dernières semaines va se traduire par une nouvelle hausse de l'inflation. Mais si l'analogie établie par l'AIE est pertinente, cette hausse devrait aussi provoquer une chute de la consommation d'énergie en raison de son impact négatif sur l'activité économique", note Natixis. Pour rappel, les cours à terme du pétrole ont fini en hausse vendredi, les investisseurs anticipant une augmentation de la demande après l'amélioration de la situation de l'emploi aux Etats-Unis tandis que la guerre en Libye et l'agitation dans le monde arabe suscitent toujours des inquiétudes sur l'offre. Sur le New York Mercantile Exchange, le brut léger américain pour livraison en mai a gagné 1,22 dollar ou 1,14%, à 107,94 dollars le baril, son niveau le plus élevé depuis septembre 2008. Sur la semaine, le brut US a gagné 2,54 dollars. Sur l'ICE, le baril de Brent même échéance , a fini en hausse de 1,34 dollar, à 118,70 dollars le baril. Sur la semaine, le Brent a gagné 3,11 dollars.