�Changer le cours de l�histoire �conomique et sociale du pays.� Il s�agit l� de l�intitul� de la conf�rence � d�bat anim�e jeudi dernier par Mohand Amokrane Cherifi, expert �conomiste proche du FFS au si�ge national de ce parti. D�ailleurs, le conf�rencier, un ex-ministre du Commerce � la fin des ann�es 80, a tenu � pr�c�der son intervention par un pr�ambule � travers lequel il a tenu � expliquer que �mon expos� vise � sensibiliser nos compatriotes sur les nouvelles menaces qui p�sent sur la s�curit� �conomique et sociale du pays et � faire appel � leur nationalisme pour contribuer � pr�server l�ind�pendance de l�Alg�rie si ch�rement acquise.� Cette pr�cision faite par Mohand Amokrane Cherifi trace les contours de son intervention. Une intervention � travers laquelle, il a tir� la sonnette d�alarme sur �le danger qui menace la maison Alg�rie.� Selon lui, �les meilleures pi�ces de la maison Alg�rie sont de nouveau occup�es par des �trangers.� �Ce n�est malheureusement pas � titre de locataires pour une p�riode d�termin�e mais de copropri�taires pire de propri�taires � part enti�re qui seront difficile de d�loger � l�avenir sans payer le prix fort�, argumente-t-il. En somme, le conf�rencier a parl� de �l�abandon de la souverainet� dans l��conomie qui s�est faite d�une mani�re insidieuse et cela ne date pas d�aujourd�hui. � Il dira � ce sujet que �cet abandon a pris la forme d�un transfert de propri�t� sur les ressources mini�res, d�un transfert des instruments de d�veloppement (d�mant�lements successifs des droits tarifaires et non tarifaires, cession d�entreprises publiques) et transfert des d�cisions de gestion et de d�veloppement vers des centres de pouvoir bas�s � l��tranger (FMI, Banque mondiale et firmes multinationales). En d�autres termes, le conf�rencier a fustig� la d�marche entreprise par les pouvoirs publics dans le domaine de l�ouverture �conomique, consid�rant par l� que �toutes ces mesures marginalisent les op�rateurs nationaux et ouvrent le terrain � une appropriation par les int�r�ts �trangers des ressources les plus viables, le p�trole et le gaz en particulier et des instruments publics de d�veloppement de l��conomie du pays avec la privatisation du secteur industriel � Ces mesures sont aux yeux de celui qui �tait directeur central au niveau du minist�re de l�Industrie avant de passer ministre du Commerce �d�ultra-lib�rales dans un pays ne disposant pas des instruments de r�gulation et de contr�le d�accompagnement, transf�rent les leviers �conomiques du pays � des centres de d�cision ext�rieurs bas�s � Washington, Paris et dans d�autres capitales �trang�res.� Se pla�ant sans le dire explicitement dans le camp des altermondialistes, Mohand Amokrane Cherifi dira �qu�en v�rit� le partenariat que ces entreprises �trang�res ont � l�esprit est celui du cavalier et du cheval. Eux dessus et nous dessous. C�est le cheval alg�rien qui supportera le poids de la charge et c�est le cavalier �tranger qui fixera la direction � suivre.� En un mot, il soutient l�id�e que �la politique actuelle du gouvernement si elle devait �tre poursuivie appauvrirait l�Alg�rie et les Alg�riens.� Pour cela, il pr�conise une alternative, qui selon lui est �simple.� �Il faut armer �conomiquement l�Alg�rie et non la d�sarmer. Le nationalisme �conomique doit pr�valoir dans la conception et la mise en �uvre de la politique �conomique et sociale nationale. Cela ne signifie pas le repli sur soi mais tout doit �tre fait pour pr�server les int�r�ts nationaux et placer les ressources, les instruments de d�veloppement �conomique entre les mains des Alg�riens.� Selon le conf�rencier, �la r�ussite de cette d�marche altermondialiste et sociale suppose l�instauration d�un Etat de droit et la mise en place d�institutions d�mocratiques.� Mieux, il pr�conise la cr�ation d�un �mouvement national �conomique et social (MNES)�, qui aura pour objectifs de �d�fendre les ressources et l�ind�pendance �conomique du pays.� �L�ensemble des cadres gestionnaires et syndicaux, les travailleurs, les journalistes, tous ceux qui �uvrent dans les secteurs publics et priv�s nationaux doivent se sentir concern�s en adh�rant � ce mouvement d�id�e�, pr�conise et plaide � la fois Mohand Amokrane Ch�rifi. Abder Bettache