Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale datant du 23 ao�t dernier, il est urgent de r�former les syst�mes de retraite en Alg�rie. Le rapport intitul� �Les r�gimes de retraite au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : l�heure est au changement� est la premi�re �tude r�gionale portant sur plus de 30 r�gimes de retraite dans 13 pays, dont le n�tre, et pr�conise une s�rie de mesures qui permettrait aux gouvernements de r�former progressivement des r�gimes de retraite dont ils ne peuvent assurer le financement. Selon le nouveau rapport, les probl�mes des r�gimes de retraite de la r�gion tiennent � leur faible taux de couverture, � la fragmentation de leur administration et � la mani�re dont ces syst�mes sont con�us, tous facteurs ayant des incidences n�gatives sur les incitations et sur l��quit�. Le rapport donne � penser que ces syst�mes de retraite essaient d�offrir des prestations trop g�n�reuses. En moyenne, les travailleurs, � la fin d�une carri�re compl�te, b�n�ficient d�une pension �quivalant � 80% de leur revenu avant le d�part � la retraite. Ce taux est beaucoup plus �lev� que les pensions promises dans 24 pays � revenu �lev� (ainsi que dans 10 pays d�Europe orientale et d�Asie centrale et dans 9 pays d�Am�rique latine et des Cara�bes), o� les pensions repr�sentent en moyenne plus de 57% des revenus pendant la vie active. �La crise du r�gime des retraites est souvent associ�e au vieillissement de la population, ce qui est trompeur. Dans la r�gion Mena o� 60% de la population est jeune, les r�gimes de retraite connaissent d�j� des difficult�s financi�res�, d�clare M. Christiaan Poortman, vice-pr�sident de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l�Afrique. �Le probl�me est donc d�ordre structurel et non d�mographique. C�est maintenant qu�il faut prendre des mesures de r�forme. Si la r�forme du r�gime des retraites est remise � plus tard, il faudra effectuer des ajustements majeurs par la suite et cela aura pour cons�quence de faire endosser le co�t de la r�forme aux g�n�rations futures�, a-t-il ajout�. La r�forme du r�gime des retraites n�a pas progress� au m�me rythme dans l�ensemble de la r�gion �tudi�e. Certains pays comme l�Alg�rie, la Libye et la Syrie en sont au tout d�but du processus de r�forme ou n�ont pas encore commenc� � en d�battre. Dans d�autres pays tels que l�Iran, l�Irak, la Tunisie et le Y�men, les d�bats sur les grandes orientations en sont � un stade plus avanc� mais une strat�gie coh�rente n�a pas encore �t� arr�t�e. Djibouti, l�Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Cisjordanie et Ghaza, par contre, ont fait des progr�s importants dans ce domaine, en r�digeant des l�gislations novatrices et en introduisant des r�formes structurelles. Le rapport fait ressortir que tous les pays ont des syst�mes de retraite li�s aux revenus, financ�s par r�partition et qui datent de la fin des ann�es 1960 et du d�but des ann�es 1970. Aucun changement n�a �t� apport� � la structure des syst�mes depuis lors. En moyenne, ces syst�mes assurent une couverture � 30% de la population active. Malgr� ces niveaux de couverture relativement modestes et le fait que seuls 5 � 10% des personnes �g�es touchent une retraite, les d�penses en pourcentage du produit int�rieur brut (PIB) sont d�j� de l�ordre de 1 � 3%, ce qui est �lev� compte tenu de la proportion de la population �g�e dans l�ensemble de la population. En d�pit des diff�rences de structure d�mographique, tous les pays de la r�gion ont en commun une population relativement jeune. Un accroissement rapide des rapports de d�pendance �conomique des personnes �g�es n�interviendra que d�ici 15 � 20 ans. Cependant, ind�pendamment du processus de vieillissement de la population, les syst�mes de retraite se heurteront t�t ou tard � des probl�mes. Le vieillissement futur de la population ne fera qu�aggraver la situation. La plupart des fonds de pension accumulent d��normes engagements de retraite non capitalis�s qui ne peuvent �tre soutenus et qui, en l�absence de r�formes, devront �tre financ�s par les g�n�rations futures. En outre, les r�gimes de retraite se heurtent � des politiques qui affaiblissent les incitations et qui redistribuent arbitrairement les revenus entre les membres. L�administration des pensions est fragment�e et il existe souvent deux r�gimes de retraite, voire davantage, pour diff�rents groupes de travailleurs. Ce proc�d� est co�teux et limite la mobilit� de la main-d'�uvre. Le rapport souligne �galement les probl�mes de gouvernance favorisant des politiques d�investissement risqu�es, qui ne profitent pas n�cessairement aux membres. Le rapport aborde �galement la question de l��galit� hommes-femmes au sein des syst�mes de retraite. Il r�v�le que dans toute la r�gion, la l�gislation relative aux pensions offre aux femmes une plus grande souplesse quant aux d�cisions de d�part � la retraite et celles-ci b�n�ficient de prestations aux survivants plus s�curis�es, une politique qui repose sur l�hypoth�se que les hommes sont les principales sources de revenu des m�nages. Cette particularit� de la l�gislation a toutefois pour cons�quence de rendre les femmes plus vuln�rables � la r�forme du r�gime des retraites. En effet, si l�objectif est d�avoir une l�gislation qui traite les hommes et les femmes sur un pied d��galit� en mati�re de retraite, toute modification des r�gimes actuels affectera davantage les femmes que les hommes. Par cons�quent, les d�cideurs devront mettre au point des m�canismes qui tiennent compte de l�impact potentiel de telles r�formes sur les femmes.