La distribution tant attendu des 48 logements sociaux, construits par l�OPGI dans le sud de la ville de Tigzirt-sur-mer, par les services de la da�ra est intervenue apr�s des longs mois d��tudes des candidatures et qui a abouti � un r�sultat qui n�a pas fait que des heureux. L�affichage de cette liste au niveau de l�APC et de la da�ra dans la journ�e de samedi pass� a soulev� le toll� de plusieurs inscrits au programme qui n�y figurent pas vivant dans une situation de pr�carit� aggrav�e, pour quelques-uns, par le terrible s�isme du 21 mai 2003 qui avait sinistr� la commune. La nouvelle est devenue le leitmotiv des discussions dans les quatre coins de la cit�. Dimanche dernier, jour de r�ception � la da�ra, la cour de cette derni�re �tait noire de monde. Des dizaines de personnes, vieillards, jeunes et moins jeunes se sont pr�sent�s, au petit matin, pour rencontrer le premier responsable de l�institution dans un ultime espoir d��couter quelque chose de r�confortant afin d�all�ger un tant soi peu l�injustice de d�avoir �t� ray� de la liste des b�n�ficiaires et de voir son cas revu par la commission de recours qu�ils ne manqueront pas d�introduire. Dans la cour de nombreuses vieilles femmes pleuraient. L�une d�entre elles �g�e et veuve, criait � qui veut l�entendre �qu�elle attendait depuis quinze ans un logement que les responsables lui avaient promis aujourd�hui, elle doit encore attendre pour on ne sait combien de temps�. Le chef de da�ra qui, pour l�une des rares fois depuis son intronisation, a quitt� son bureau pour parler aux citoyens et d�fendre la justesse du travail de la commission de distribution. N�ayant pas r�ussi � calmer les esprits et devant la situation surchauff�e, est retourn� vers son bureau tout en instruisant les policiers pos�s en faction devant la porte de ne laisser personne passer. Aux alentours du si�ge de la da�ra, des groupes de personnes se font et d�font au gr� des arrivages et des d�parts durant toute la journ�e poursuivant leurs discussions. De m�me que l�affichage portant les noms de b�n�ficiaires n�a pas cess� d�attirer les curieux. C�est dire tout l�engouement que constitue le moindre programme de logement social. Parmi les pr�sents plusieurs personnes souvent �g�es exhibent toutes sortes de documents prouvant leurs situations de mal-log�s, comme les certificats des services d�hygi�nes �constatant le fort taux d�humidit�, la v�tust� et tous les risques que cela pr�sente sur la sant� des occupants�, pour l�un, ou �encore des justifications que l�int�ress� est log� par un tiers ou m�me est locataire malgr� sa modeste condition�, pour l�autre. D�apr�s certaines langues qui n�h�sitent pas � citer des noms parmi les heureux �lus �plusieurs b�n�ficiaires ne sont pas des mal-log�s� et � en croire d�autres, �il existe m�me des �trangers � la localit� sur la liste�. Les commentaires vont bon train et la col�re a �t� le lot de toutes les personnes qui se sont d�plac�es d�autant plus qu�elles ont quitt� le si�ge de la da�ra avec un sentiment d�impuissante et de frustration qui sont peut �tre irr�versibles. Le bras de fer est engag� entre les citoyens et l�institution. S�achemine-t-on vers un scandale en perspective ? La contestation sera-t-elle assez forte pour imposer des rectifications ou est-elle comme une jeune pousse qui se couchera au moindre souffle du vent ? Les jours � venir nous renseigneront. Par ailleurs, il est utile de noter que pour faire valoir leurs droits les non-b�n�ficiaires ont introduit pour la plupart des recours aupr�s du chef de da�ra et du wali de Tizi- Ouzou en dressant une liste de 20 personnes qui iront poser le probl�me et s�entretenir avec le premier magistrat de la ville des Gen�ts. Enfin, le test, que voulait faire passer les pouvoirs publics en donnant les pleins pouvoirs � la da�ra en mati�re de distribution de logements sociaux, ne semble pas bien concluant.