Les s�pultures de Abane Ramdane et du colonel Ali Mellah, situ�es dans le carr� des Martyrs du cimeti�re d�El Alia, ont �t� profan�es � quelques jours seulement de la c�l�bration du 51�me anniversaire du d�clenchement de la R�volution. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les tombes saccag�es des deux h�ros de la r�volution ont �t� d�couvertes lundi dernier par Amor Mellah, fils du colonel Ali Mellah dit Si Cherif. �Ce jour-l�, je me suis rendu au cimeti�re d�El Alia pour assister � l�enterrement d�un proche. Apr�s la c�r�monie d�inhumation, je suis all� me recueillir sur la tombe de mon d�funt p�re. Mais � mon grand �tonnement, la plaque de marbre sup�rieure avait �t� descell�e laissant le tombeau entrouvert. Celui du chahid Abane Ramadane, qui est mitoyen de celui de mon p�re, avait subi le m�me sort. J�ai contact� Ali Abane, son neveu, qui m�a rejoint sur-le-champ�, indiquait, hier, Amor Mellah. Ali Abane se rend � son tour au cimeti�re d�El Alia. Il prend des photos des tombes saccag�es. Des preuves irr�futables. �C�est un acte inqualifiable qui a �t� commis contre deux symboles, deux h�ros de la R�volution. La ou les personnes qui ont commis cette profanation l�ont fait avec une intention bien d�termin�e. Il y a beaucoup de similitudes entre Abane Ramdane et le colonel Ali Mellah, ils ont tous deux �t� les organisateurs du Congr�s de la Soummam et leur mort n�a pas �t� �lucid�e. Nous sommes convaincus que ce n�est pas un simple acte de vandalisme�, explique pour sa part Ali Abane. Les traces de �r�paration� des tombes �taient visibles hier matin. A notre passage au cimeti�re d�El Alia, le ciment blanc qui a servi � coller les plaques de marbre �tait encore frais. Toutefois, du c�t� de l�Etablissement de gestion des pompes fun�bres et cimeti�res de la wilaya d�Alger (EGPFC), la version est tout autre. �Il n�y a pas eu de profanation. Les plaques de marbre se sont seulement d�coll�es � cause du soleil et de la pluie, mais nous avons tout remis en ordre�, pr�cisera un employ� du cimeti�re en l�absence du directeur de l�unit� de gestion de l�EGFPC. Selon cet employ�, aucune plainte n�a �t� d�pos�e au niveau des services de s�curit� suite � cette profanation. �L�entreprise n�a pas d�pos� plainte puisqu�il n�y pas eu de profanation des tombes des chahids Ali Mellah et Abane Ramdane�, insistera-t-il. Toutes les tentatives d�entrer en contact avec les responsables de l�EGFPC ont �t� vaines. Reste que les photos en possession des proches des deux martyrs prouvent qu�il y a bien eu profanation et saccage de leurs tombes. Une question demeure cependant en suspens : qui est derri�re cet acte ? Amor Mellah est convaincu que c�est une action d�un groupe de �r�visionnistes�. �Il y a des gens en Alg�rie qui ont des comptes � r�gler avec l�Histoire. Mon p�re, m�me mort, est toujours cibl� par ces r�visionnistes. Voil� pr�s d�un mois, dans la localit� de Talt Douaouar, pr�s de A�n Boussif (w. M�d�a), sa photo a �t� distribu�e � d�anciens harkis. Je suis certain qu�il y a un lien entre ce myst�rieux �v�nement et l�acte innommable qui s�est produit � El Alia�, explique-t-il. Amor Mellah promet de faire des r�v�lations � ce sujet en organisant une conf�rence de presse apr�s l�A�d. Ali Abane soutient lui cette th�se. �Toutefois, estime-t- il, nous pouvons faire plusieurs lectures d�un tel acte au vu de la conjoncture politique actuelle. On pourrait lier cet acte avec ce qui se passe en Kabylie. Le pouvoir pourrait en �tre le commanditaire dans le but de provoquer les arouch. Tout comme ces derniers auraient pu profaner les tombes de deux symboles pour mettre dans la g�ne le pouvoir. Tout est possible�. Les familles des deux h�ros ont d�cid� de saisir la Justice.