Les souvenirs des ann�es de braise sont encore vivants dans les m�moires. Au bout d�une quarantaine de kilom�tres � travers une route silencieuse au sud de Tlemcen, nous m�ne tout droit au c�ur du canyon qui a vu na�tre B�ni-Snous. Les villages de Zahra, B�ni-Bahdel, Tafesra, Aza�l et Sidi-Larbi sont des t�moins vivants du martyre qu�a endur�, la population pendant une d�cennie. Aujourd�hui, cette route, qui faisait peur, est de nouveau fr�quent�e et parfois jusqu�� une heure tardive de la nuit. Aucune incursion, ni de faux barrage, cela fait pr�s de deux ans que cette r�gion est enti�rement s�curis�e. Une vie normale a repris m�me dans les hameaux les plus recul�s. B�ni-Snous a pay� le prix de la r�sistance, l�heure est maintenant � la relance �conomique. Pour ce faire, des priorit�s doivent �tre d�gag�es par l�ex�cutif, il n�est plus question de se fier aux rapports, ni aux commissions. Dans toutes les localit�s visit�es, les citoyens expriment leur d�ception et en m�me temps leur espoir. Dans la vall�e des amazighs de l�Ouest, B�ni-Snous reste un symbole de sacrifice et de fiert�. Pendant la r�volution, plus de 1 000 martyrs sont tomb�s au champ d�honneur, alors que la r�gion ne comptait que 3 000 habitants. Aujourd�hui, la r�alit� est tout autre, les monts de B�ni-Snous semblent �tre au bout du monde et beaucoup de choses restent � faire. Avec le nouveau plan du d�veloppement (2004- 2009), commis de l�Etat et �lus se doivent d�accorder une importance � cette r�gion qi a aussi offert des �lites � la wilaya. Rappelons que les fr�res Dennouni, qui sont � la t�te d�un important consortium sont originaires de B�ni-Snous, d�ailleurs, ces derniers manifestent un r�el d�sir de contribuer au d�veloppement de leur fief natal. Cependant, si les pouvoirs publics affichent une certaine volont� pour d�velopper cette localit�, il faut se demander n�anmoins si les �lus locaux peuvent suivre la cadence impos�e par le programme � r�aliser dans le cadre du programme quinquennal.