Sur d�cision du chef du gouvernement, le minist�re de la Participation et de la Promotion des investissements (MPPI) a relev� de ses fonctions le pr�sident ainsi qu�un membre du directoire de la Soci�t� de gestion des participations (SGP) Tragral, a-t-on appris de source s�re. Celle-ci est en charge depuis la derni�re restructuration des capitaux marchands de l�Etat de la gestion des portefeuilles des entreprises (complexes, groupes et unit�s) du secteur de l�agroalimentaire, notamment dans le volet r�serv� � la privatisation. Il s�agit essentiellement des entreprises relevant de la production laiti�re et d�riv�s ainsi que des corps gras (Giplait, ENCG et Enasucre). Au total, une vingtaine d�entreprise de ce secteur sont affil�es � la SGP Tragral. La d�cision prise la veille, soit lundi dernier, et ex�cut�e le lendemain, ajoute notre source, a vu le remplacement du directeur de la SGP Tragral par un membre du directoire de la SGP Serial. Ce dernier, qui assure la direction de la SGP Tragral � titre int�rimaire, est membre, faut-il le rappeler, du directoire de la SGP C�r�ales. Cela dit, ce changement � la t�te de l�une des plus importantes structures �tatiques du secteur de l�agroalimentaire en charge du portefeuille des entreprises comme l�ENCG (Entreprise national des corps gras) ou encore des entreprises du lait et d�riv�s, a soulev� moult interrogations sur les motifs de cette d�cision. Ce changement est-il une forme de sanction prise � l�encontre de l�expr�sident ? Ou, s�agit-il tout simplement d�un changement qui entre dans le cadre des mouvements qu�engagent les pouvoirs publics � ce niveau de responsabilit� ? Il n�en demeure pas moins que l�intervention de la chefferie du gouvernement dans cette affaire ne peut que soulever des interrogations, dont la plus appropri�e � ce stade est celle de vouloir reprocher, sans aucun doute, � l�ex-pr�sident sa �lenteur� dans le pilotage des entreprises relevant de son groupe, concern�es par le processus de privatisation. A ce titre, il y a lieu de rappeler que la SGP Tragral avait occup� l��t� dernier le devant de l�actualit� �conomique nationale � travers le feuilleton du groupe Enasucre. En effet, ce qui devait �tre l�une des op�rations les plus importantes de privatisation entre deux op�rateurs alg�riens n�a pas vu le jour. Il s�agit de l�ouverture du capital de l�Enasucre au groupe priv� Blanky. Pour rappel, la Soci�t� de gestion des participations, SGP Tragral, � laquelle est affili�e l�entreprise publique, avait �t� destinataire d�une lettre dans laquelle l�op�rateur priv� avait annonc� sa d�cision "irr�vocable et sans pr�judice" de couper tout lien avec l�entreprise publique. Ce qui signifie que le projet de prise de participation � hauteur de 70% du capital de cette EPE par Blanky est d�finitivement remis en cause, quatre mois apr�s la signature du pacte des associ�s. Une premi�re �tape qui devait, pour la pr�cision, sceller ce partenariat avant sa validation finale par le Conseil des participations de l�Etat (CPE) que pr�side le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Selon les observateurs de ce dossier, c�est �le statu quo qui a entour� la gestion de ce dossier dont l��tude et les n�gociations sont arriv�es au stade final� conjugu� �au mutisme sans explications� des instances en charge de sa finalisation qui sont � l�origine de la d�cision du groupe Blanky. Dans le m�me registre, il est � rappeler que les n�gociations entam�es avec des d�marcheurs fran�ais du groupe Lactalis ont �t� vou�es � l��chec. Premi�re entreprise laiti�re europ�enne, le groupe fran�ais Lactalis avait affich� son d�sir de racheter la totalit� des filiales que compose le groupe public Giplait, Le groupe fran�ais, dont une d�l�gation avait s�journ� en avril � Alger, s�est longuement entretenu avec les responsables de la SGP Tragral, d�tenteur du portefeuille du groupe Giplait et a m�me effectu� des visites au sein de certaines filiales au nombre de dix-neuf. Selon notre source, les responsables du groupe fran�ais ont affich� leur intention d�investir dans le cr�neau de la production laiti�re en Alg�rie en entrant majoritairement dans le capital de douze fili�res du groupe Giplait. Or, la coordination syndicale du groupe Giplait avait exprim� son opposition � la d�marche �conjointement approuv�e par les responsables de la SGP Tragral sur proposition des responsables du groupe Fran�ais�. Les raisons ? Selon notre source syndicale, �le groupe fran�ais Lactalis a laiss� croire � ses vis-�-vis alg�riens qu�il ne compte garder pour la production laiti�re que sept fili�res sur les douze que compte le groupe Giplait�. Depuis, aucun fait nouveau n�a �t� enregistr�, si ce n�est �l�incapacit� de plus en plus constat�e au niveau d�un grand nombre d�unit�s de laiteries de disposer de ressources financi�res pour s�approvisionner en poudre de lait.� A ce propos, on apprend que les trois entreprises que composent le groupe Giplait ont r�ussi � s�approvisionner en quantit�s importantes de poudre de lait, soit 9 500 tonnes. Il est � signaler, enfin, que certaines entreprises, comme celle des corps gras (ENCG), n�arrivent m�me plus � s�approvisionner, car les banques o� elles sont domicili�es refusent de prendre davantage de risques et de supporter les d�couverts chroniques que ne cessent d�enregistrer les entreprises. Abder Bettache