Fatiha Benchicou, l��pouse de notre confr�re emprisonn� depuis maintenant 523 jours , a �t� invit�e � t�moigner � la conf�rence de presse qu�organisait Reporters sans fronti�res mercredi dernier � Paris et au cours de laquelle Robert M�nard, son secr�taire g�n�ral, devait dresser le bilan de la libert� de la presse en 2005, appeler � la mobilisation de tous les m�dias et donner la parole � de nombreuses personnes qui, � travers le monde, vivent la censure et les atteintes � la libert� de la presse au quotidien. La journaliste et militante des droits de l�homme, Sihem Bensedrine, et Jean-Fran�ois Julliard de RSF ont t�moign� � partir de Tunis, o� se tenait au m�me moment le Sommet de l�information, l�ambiance polici�re, le climat d��tat d�urgence et la filature polici�re classique des journalistes et de l�opposition qui tentaient vainement de tenir un sommet parall�le. Depuis quelques ann�es, RSF propose aux r�dactions de m�dias fran�ais et �trangers de parrainer des confr�res emprisonn�s pour avoir exerc� leur m�tier et les incite � prendre ainsi des initiatives pour que la situation du journaliste ou cyberdissident emprisonn� soit m�diatis�e pour le prot�ger de ses ge�liers et demander, en m�me temps, sa lib�ration. 55 journalistes, annonce RSF, ont �t� tu�s depuis le d�but de cette ann�e et 111 sont emprisonn�s pour l�unique raison d�avoir voulu exercer leur m�tier. Mohamed Benchicou est de ceux-l�, comme quatre confr�res en Irak ; trois aux Maldives ; vingt-cinq � Cuba et trente et un en Chine, ce dernier pays, consid�r� comme �la plus grande prison du monde pour les journalistes�. Aux c�t�s de Fatiha Benchicou qui, sans rel�che, porte la voix du combat d�mocratique de son mari et qui constitue la seule raison de son enfermement depuis le 14 juin 2004, d�autres intervenants devaient prendre la parole � cette conf�rence. Maria Isabel Ray Rodriguez, journaliste cubaine r�fugi�e en France depuis le 4 octobre dernier, devait parler de la situation de la libert� de la presse dans son pays. Rorry Carroll, correspondant du quotidien anglais The Guardian s�questr� en Irak par un groupe arm� et lib�r� le 21 octobre dernier, �voquera les risques d�exercer son m�tier, dans un pays en guerre mais, dira-t-il, �nous avons l�obligation, en tant que journalistes, d��tre sur place. C�est le seul moyen d�expliquer l�Irak et de maintenir l�int�r�t pour ce pays et �viter de banaliser ce qu�il vit. Une journaliste irakienne �voquera, elle aussi, la difficult� de pratiquer ce m�tier en raison, notamment, du contr�le des forces de la coalition et des menaces, dont, entre autres, elle a �t� victime et qui l�ont amen�e � se r�fugier en France. Le cas de Jennifer Latif, journaliste et militante des droits de l�homme francomaldivienne de 32 ans, emprisonn�e pour dix ans, sera d�fendu par Sarah Mahir, de l�organisation Friends of Maldives, qui appellera � la mobilisation autour de ce cas. Enfin, Christine Vaissi�- Charbonnier, la femme du photographe Jean-Philippe Charbonier, devait r�pondre aux questions relatives au travail photographique de son mari, d�c�d� en 2004. C�est justement le travail de ce photographe qui a fait l�objet d�un album de 80 photos et de 20 textes in�dits mis en vente d�s jeudi par RSF qui reversera le produit de la vente au service de l�assistance aux journalistes et aux m�dias en difficult�. Jeudi aussi, et pour marquer cette 16�me journ�e de soutien aux journalistes emprisonn�s, une vente aux ench�res du divan du psychanalyste Henry Chapier a �t� organis�e dans les salons du S�nat et a permis � FSF de r�colter 65 000 euros, qui viennent aider l�association � poursuivre son combat. La conf�rence de presse devait �tre suivie par la projection, en avant premi�re, d�un documentaire de 52mm, intitul� Robert M�nard, agitateur de libert�s produit par l�agence CAPA, pour France 5 qui le diffusera le 9 d�cembre prochain � 20h 50.
