La prestigieuse et luxueuse salle du musée Baccarat, située dans le XVIe arrondissement de Paris, a abrité, mercredi soir, une émouvante cérémonie de remise du “Prix Reporters sans frontières Fondation de France” à laquelle ont participé d'éminentes personnalités politiques et médiatiques parmi lesquelles, Emma Bonino, députée européenne, Juan Luis Cebrian, P-DG de El Pais et du groupe Prisa en Espagne, Fernando Castello, président international de RSF, Bertrand Dufourcq, président de la Fondation de France, Florence Aubenas, journaliste ex-otage en Irak, Raul Rivero, poète et journaliste cubain fondateur de l'agence Cuba-Press, réfugié en Espagne. Au cours de cette cérémonie à laquelle était invitée Fatiha Benchicou, l'épouse de notre confrère, le secrétaire général de Reporters sans frontières, Robert Menard a tenu à rendre un vibrant hommage à Mohamed Benchicou “emprisonné depuis juin 2004 pour avoir exprimé ses opinions”. “Je me suis engagé à dénoncer l'emprisonnement de Mohamed Benchicou chaque fois que j'ai l'occasion de prendre la parole publiquement. Je le fais ce soir et je continuerai à le faire”, a-t-il dit à l'assistance. Plusieurs confrères ont exprimé, à cette occasion, leur soutien à Mohamed Benchicou et ont demandé à son épouse de lui transmettre leurs sentiments solidaires. À cette occasion, le Comité Benchicou pour les libertés a rendu publique, hier, une déclaration dans laquelle il regrette qu'au “moment où le monde célèbre le 57e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme, l'Algérie, sous régime de l'état d'urgence depuis 13 années, décrété à l'origine pour lutter contre le terrorisme, affiche un tableau des plus inquiétants en la matière”. “Cette situation atteste d'une volonté politique avérée de rétablir un pouvoir autoritariste, ferme et négateur des libertés”, ajoute le communiqué. Etablissant un état des lieux sommaire, le comité estime que cela “montre un recul effarant de la liberté d'expression et de la liberté de la presse, malgré les dénégations du régime relayé par les responsables de l'instance officielle chargée de la protection et de la promotion des droits de l'Homme”. Il lance un appel aux instances onusiennes pour exiger des pouvoirs publics algériens le respect de l'article 19.2 du pacte international relatif aux droits civils et politiques. R. N.