Abdelaziz Bouteflika a pr�sid�, hier, au si�ge de la Cour supr�me, � El-Biar � Alger, la traditionnelle c�r�monie d�ouverture de �l�ann�e judiciaire�. Tr�s attendu, le discours pr�sidentiel �lude finalement les grandes questions de l�heure. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Plus pr�cis�ment, les fameux d�crets pr�sidentiels qui devraient donner corps aux dispositions de �la charte pour la paix et la r�conciliation nationale� qui ne viennent toujours pas, deux mois apr�s le r�f�rendum du 29 septembre. Expression de blocage et d�absence de consensus au sommet de l�Etat, ce retard est implicitement avou� par Bouteflika lui-m�me. Comment expliquer sinon son insistance d�hier � ce propos ? �Les textes d�application de la charte pour la paix et la r�conciliation viendront !� Il fixe son assistance, appuie bien son verbe et poursuit : �J�insiste sur ce point, je dis bien que les textes d�application de la charte que le peuple a approuv�e dans son �crasante majorit� viendront.� Pr�cisons, ici, que le texte original du discours, pr�alablement distribu� � la presse � mais pas toute la presse, s�entend � ne contenait pas ce passage. Toujours est-il que l�interrogation est l�gitime quant au motif r�el de Abdelaziz Bouteflika de s�engager solennellement � respecter un engagement pr�alablement pris et cens� avoir �t� cautionn� par le peuple. A moins que l�actuel locataire d�El-Mouradia s�adressait en fait � des parties bien cibl�es. Ceci �tant, le discours, cuv�e 2005-2006, ne diff�re en rien de ses pr�c�dents. Une prolixe ang�lique sur une �justice r�form�e, modernis�e� et surtout ind�pendante. Boutefflika innove seulement en lan�ant d�abord un avertissement : �Le plan de soutien � la relance �conomique qui a d�marr� tr�s fort, je dis bien tr�s fort, a besoin d��tre accompagn� d�une justice forte.� Aussi, poursuit-il, �il est du devoir de tout un chacun de se doter de la culture de la justice, laquelle culture de la justice qui signifie que nul responsable n�a le droit d�exploiter son poste ou son influence pour assouvir des besoins personnels�. L�autre fait marquant du discours reste sans conteste l�appel de Bouteflika fait aux magistrats pour �muscler� un peu le traitement du ph�nom�ne du banditisme. �Le ph�nom�ne du banditisme a atteint des proportions inqui�tantes dans notre pays (...) Le citoyen attend de vous plus de rigueur pour une meilleure protection des personnes et des biens (...) Nous ne sommes pas sortis d�un terrorisme pour entrer dans un autre !� Le premier magistrat du pays donnera-t-il l�exemple avec moins de gr�ces pr�sidentielles �massives� � chacune des f�tes nationales ou religieuses.