La r�ouverture de la fronti�re alg�ro-marocaine contribuerait fortement, selon le Fonds mon�taire international (FMI), � stimuler les �changes commerciaux entre les deux pays et dans la r�gion du Maghreb. Une observation �mise hier � la R�sidence El-Mithak � Alger par le directeur g�n�ral du FMI, Rodriguo de Rato, en pr�sence du ministre alg�rien des Finances, Mourad Medelci, et du gouverneur de la Banque d�Alg�rie, Mohamed Laksaci. Ceux-ci intervenaient lors de l�ouverture des travaux d�une conf�rence sur la facilitation du commerce entre l�Alg�rie, le Maroc et la Tunisie, organis�e sous l��gide du FMI. Cela m�me si la question de la r�ouverture n�est pas � l�ordre du jour de cette rencontre, tenue en pr�sence d�experts du FMI et de repr�sentants des autorit�s financi�res, mon�taires, commerciales et douani�res des trois pays maghr�bins. N�anmoins, Rodriguo de Rato a estim� que son institution consid�re le commerce r�gional comme �un �l�ment important d�une strat�gie plus globale visant � aider ses membres � r�colter les fruits de la mondialisation�. Ainsi, selon le FMI, l�int�gration dans l��conomie mondiale a un impact �norme sur l�investissement, la croissance et l�efficacit� �conomique et le commerce intra-r�gional est une composante essentielle de cette int�gration. Or, ce commerce intra-r�gional maghr�bin est �nettement en dessous de son potentiel, repr�sentant moins de 2% du commerce ext�rieur de chacun des pays�, selon une �tude du FMI. Ainsi, 62% des importations et exportations des trois pays maghr�bins se font avec l�Union europ�enne, avec laquelle ils sont li�s par des accords d�association et d�int�gration commerciale, alors que l�Alg�rie, le Maroc et la Tunisie n��changent entre eux que pour 1, 0%. Les obstacles au commerce maghr�bin Faibles au demeurant, les �changes commerciaux entre ces trois pays sont en fait confront�s, selon cette m�me �tude, � de multiples obstacles dont la complexit� du r�seau d�accords de libre-�change, la pr�valence de r�gles commerciales restrictives et une tarification douani�re d�un niveau tr�s �lev� et d�une structure complexe. En effet, de nombreuses marchandises se voient appliquer durant la transition vers le libre-�change des tarifs douaniers diff�rents selon leur origine et sont toutes soumises � des variations occasionnelles des droits de douane. Outre le fait que l�octroi de licences d�importation n�cessaires pour l�importation en franchise de droits des autres pays du Maghreb fait souvent l�objet de restrictions, si les marchandises en question sont �galement produites localement, les normes techniques locales servent souvent � des fins protectionnistes. Par ailleurs, la moyenne simple des tarifs est de 19,2% en Alg�rie, 26,2% au Maroc et 31,7% en Tunisie, avec un �cart des tarifs de 16,3% dans notre pays, 25,9% au Maroc et 31,5% en Tunisie. Mais aussi d�autres entraves li�es au manque de transparence et de pr�visibilit� dans la l�gislation douani�re et des proc�dures douani�res contraignantes, sur le terrain les services douaniers r�sistant aux initiatives de facilitation du commerce, le transit sous douane �tant nettement sous-utilis� dans les pays du Maghreb et n�offre pas aux entreprises concern�es la souplesse requise pour une gestion des stocks � flux tendu, ce qui augmente leurs co�ts. Cette �tude du FMI rel�ve aussi l�application de nouvelles r�gles sans pr�avis suffisant, voire avant la publication officielle dans quelques cas plus rares, ou bien encore l�interpr�tation arbitraire des r�gles en vigueur. De m�me, le FMI consid�re que l�organisation des ports constitue le principal obstacle au commerce maritime dans la r�gion, indiquant � ce propos que, pour avoir une id�e des surco�ts li�s aux d�ficiences de l�organisation portuaire, il suffit de consid�rer la dur�e moyenne pendant laquelle les conteneurs import�s sont bloqu�s dans les principaux ports apr�s leur arriv�e (20 jours � Alger, 18 � Rades (Tunis) et 11 � Casablanca. Le FMI soutient une int�gration r�gionale effective Une liste non exhaustive d�obstacles ainsi que les mesures de facilitation � m�me de permettre leur lev�e, qui ont �t� d�battues lors de cette conf�rence, les repr�sentants des trois pays ayant confront� � ce sujet leurs exp�riences ainsi que leurs actions en mati�re d�harmonisation des r�glementation, simplification et r�duction des tarifs, am�lioration des proc�dures douani�res, traitement des documents, syst�mes de paiement et am�lioration des cha�nes logistiques, particuli�rement les transports, et investissements dans les services pour faciliter le commerce. Cela tout en saluant les efforts consentis et les progr�s r�alis�s dans chacun des trois pays en mati�re de facilitation des �changes commerciaux et en appelant � y acc�l�rer les r�formes �conomiques et structurelles pour relever la croissance et, partant, r�duire le ch�mage. N�anmoins, le FMI invite l�Alg�rie, le Maroc et la Tunisie � promouvoir l�int�gration commerciale r�gionale parmi ces trois �conomies, permettant l��mergence d�un march� r�gional de plus de 75 millions de consommateurs, une incidence positive probable sur la productivit� et l�efficacit� �conomique, ainsi qu�une meilleure attractivit� de la r�gion pour les investisseurs �trangers. En fait, le FMI affirme sa disponibilit� � soutenir ces trois pays dans leurs efforts d�int�gration commerciale r�gionale, apporter son assistance technique et des conseils de politique �conomique et � suivre de pr�s l�adoption et la mise en �uvre de mesures concr�tes. En incitant ces trois pays � partager leurs r�ussites respectives dans les domaines de la r�forme tarifaire (Alg�rie), la r�forme douani�re (Maroc) et la mise en place du syst�me d��change de donn�es informatis�es (Tunisie), assouplir la r�glementation des changes appliqu�e aux transactions entre les trois pays et int�grer progressivement les secteurs financiers.